الخميس، 8 أغسطس 2013

Finances du Vatican: tour de vis supplémentaire | Chrétienté Info

Finances du Vatican: tour de vis supplémentaire

Nouveau « motu proprio » du pape François

Rome, 8 août 2013 (Zenit.org) Anita Bourdin 0 clics
Le pape François poursuit l'action de réforme dans le domaine financier commencée par Benoît XVI en élargissant notamment les pouvoirs de l'Autorité d'information financière fondée par son prédécesseur, en étendant le rayon d'action des lois, et en instituant un nouveau Comité de contrôle: autrement dit, un tour de vis supplémentaire qui confirme l'option de « tolérance zéro ».
Le pape publie en effet ce 8 août un nouveau « motu proprio » – acte législatif personnel du pape – en matière financière. Pour prévenir et empêcher le blanchiment d'argent, il institue un Comité de sécurité financière. La mesure entre en vigueur le 10 Août.
Il s'agit, pour le pape, de « promouvoir l'intégrité, la stabilité et la transparence des secteurs financiers et économiques » et « la prévention et la répression des activités criminelles ».
Le document s'inscrit, indique le pape, dans le prolongement de l'action de Benoît XVI et son motu proprio du 30 décembre 2010.
Le Comité a pour mission de coordonner les autorités compétentes du Saint-Siège sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction masse.
Le comité sera composé de 7 personnes, il sera présidé par la Commission des affaires générales de la secrétairerie d'État.
Le document étend l'application des lois dans ces matières aux dicastères de la Curie romaine et aux autres organismes dépendant du Saint-Siège ainsi qu'aux organisations à but non lucratif avec personnalité juridique et canonique qui ont leur siège dans l'État de la Cité du Vatican.
Le motu proprio confère aussi une fonction de supervision et de réglementation à l'Autorité d'information financière (AIF).
Enfin, en réponse à une recommandation du Conseil du comité européen « Moneyval », il confère également à l'AIF la fonction de contrôle prudentiel des établissements exerçant une activité professionnelle de nature financière.
( 8 août 2



Foyer d'étudiantes à Paris


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البابا فرنسيس: أفضل أن أرتكب جنون القرب من الناس بدل جنون الحماية المصفّحة



لقاء البابا فرنسيس بالصحفيين في طريق العودة من ريو دي جانيرو إلى الفاتيكان (2)
بقلم روبير شعيب
الفاتيكان, 29 يوليو 2013 (زينيت) - سأل أحد الصحفيين البابا عن مسألة أمنه الشخصي خلال يوم الشبيبة العالمي، نظرًا للمقاربة الجديدة جدًا التي كانت للأب الأقدس في هذه الزيارة، دون حواجز تمنع الناس من الوصول إليه أو مواكبة أمنية شديدة. فأجابه البابا فرنسيس لافتًا إلى أنه لم يحدث أي حادث في كل الزيارة.
وتابع قائلاً: بفضل "قلة الأمن، تمكنت من أن أكون قريبًا من الناس، أن أعانقهم، أن أحييهم، دون سيارات مصفحة".
وأضاف: "الأمن هو أن نثق بالشعب".
وأردف: "بالطبع، هناك دومًا خطر أن يكون بين الجموع مجنون يريد أن يفعل شيئًا مؤذيًا، ولكن هناك دومًا الرب".
وختم جوابه بالقول: "إن وضع حاجز مصفح بين الأسقف والشعب هو جنون، وأنا أفضل الجنون الآخر. جنون القرب، الذي يفيد الجميع".

الأربعاء، 7 أغسطس 2013

La revolution copernicienne de la foi



RIO DE JANEIRO, 25 juillet 2013 (Zenit.org) - "« Mets le Christ » dans ta vie, mets en lui ta confiance et tu ne seras jamais déçu ! Voyez chers amis, la foi accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, parce qu'elle nous enlève du centre et le rend à Dieu", a déclaré le pape à un million de jeunes rassemblé pour la JMJ de Rio: c'était sa première grande rencontre avec les JMJistes. 

الثلاثاء، 6 أغسطس 2013

Le pape veut laver la banque du Vatican de ses péchés | euronews, monde


Le pape veut laver la banque du Vatican de ses péchés

Le pape veut laver la banque du Vatican de ses péchés
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Sous la direction du pape François, le "grand ménage d'été" va crescendo à la banque du Vatican. Le limogeage du directeur général de l'établissement et de son adjoint arrive quand il le faut, estiment certains journaux italiens, car les deux hommes sont visés par une enquête sur des soupçons de blanchiment d'argent sale.
Le président allemand de la banque du Vatican, Ernst von Freyberg, assure pour sa part que la banque a besoin d'une nouvelle direction pour "accélérer le rythme de sa transformation".
Selon un prêtre italien, "Faire le ménage est une bonne chose. Le pape a pris le balai et nettoie, merci à Dieu !" "C'est un pape spécial, dit une femme, il est très populaire, et ces choses doivent être faites au lieu d'être cachées". Le pape jésuite François, qui ne manque pas d'humour, a fait remarquer récemment que "Saint Pierre n'avait pas de compte en banque". Le souverain pontife a également mis en place une commission chargée de réformer la banque du Vatican avant le mois d'octobre.
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الخميس، 1 أغسطس 2013

Fioretti du Pape François : « Les évêques doivent être des pasteurs, pas des princes » - Aleteia

Fioretti du Pape François : « Les évêques doivent être des pasteurs, pas des princes »

Vendredi 21 juin 2013, le Pape François a reçu en audience les nonces apostoliques chargés (entre autre) de mener l'enquête relative à la nomination des évêques. Une « mission délicate », selon le pape lui-même. Pour aider ces diplomates de l'Eglise à la mener à bien, il leur a proposé des critères de choix, imprégnés de l'esprit évangélique, aux antipodes de celui du monde :
 « Soyez attentifs à ce que les candidats soient des pasteurs proches des gens : c'est le premier critère.
Des pasteurs proches des gens (…) qui soient à la fois père et frère, doux, patients et miséricordieux.
Qui aiment la pauvreté, intérieure comme liberté pour le Seigneur, et aussi extérieure, comme simplicité et austérité de vie.
Qui n'aient pas une « psychologie de prince ».
Faites attention qu'ils ne soient pas ambitieux, qu'ils ne recherchent pas l'épiscopat.
Qu'ils soient capables de garder le troupeau qui leur sera confié, de veiller sur lui et de le protéger. L'évêque est celui qui veille, qui est capable de veiller.
Les pasteurs doivent être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que quelqu'un ne reste en arrière et pour laisser, en quelque sorte, le troupeau flairer lui-même la route ».

Ces recommandations, derrière lesquelles se profile la figure de l'ancien archevêque de Buenos Aires et qui ne passeront sans doute pas inaperçues, pourraient bien avoir une influence déterminante sur l'avenir de l'Eglise.

Elisabeth de Baudoüin
(Source vaticane VO)

  
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L’Eglise que veut le pape François | La-Croix.com


UNE ÉGLISE SYNODALE

À son arrivée sur le sol brésilien, le 22 juillet, François prend soin de saluer les évêques des « Églises particulières ». Manière de signifier qu'il est là comme un évêque (de Rome) invité dans les diocèses d'autres évêques, et non comme le chef de l'Église universelle rendant visite à ses « sujets ». De même, lorsque, samedi 27 ou dimanche 28 juillet, il s'adresse à ses « frères » évêques, du Brésil ou de l'ensemble de l'Amérique latine, c'est moins sous la forme d'un discours ex cathedra que de manière plus informelle, comme une invitation au dialogue, en lançant une série de questions et de propositions et, selon les témoignages des évêques présents, en écoutant assez longuement ses interlocuteurs en retour.
Une attitude qui reflète la conception du gouvernement de l'Église du pape François qu'il ne cesse de déployer depuis qu'il est élu. Le pape, c'est d'ailleurs la définition du concile Vatican II (Lumen gentium), est le « premier » (primus) entre les autres (inter pares) : il prend place en premier dans un collège épiscopal, à qui revient collégialement la charge du gouvernement de l'Église. Il ne décide pas tout seul de manière arbitraire ou monarchique.
Collégiale, l'Église doit donc faire place à la discussion et à la prise de décision en commun. À Rio, le pape a souhaité clairement que cette collégialité se manifeste au niveau des conférences épiscopales, nationales ou continentales qui doivent être, estime-t-il, des instances de décision pour les enjeux régionaux. Il semble ainsi prendre le contre-pied de ses prédécesseurs, qui ont toujours refusé de reconnaître un véritable rôle à ces conférences, au prétexte qu'elles risquaient d'interférer entre l'évêque et le pape.
Collégialité signifie travail en commun. En se souvenant de la manière dont la conférence d'Aparecida s'était déroulée en 2007, le pape livre même sa méthode aux évêques d'Amérique latine : pas de document préétabli sur lequel ils devraient se prononcer, mais une élaboration progressive, au fil de la discussion, « à partir de la mise en commun de la préoccupation des pasteurs ». Voilà qui annonce sans doute une révision assez sensible des synodes des évêques tels qu'ils sont organisés à Rome aujourd'hui, souvent réduits à un rôle de chambres d'enregistrement, sans pouvoir être de véritables lieux de dialogue.
Assez logiquement, le pape recommande cette même « synodalité » à tous les niveaux de l'Église : ainsi des conseils diocésains, mais aussi des conseils paroissiaux, pastoraux ou pour les affaires économiques. Ces conseils doivent devenir des lieux de « participation des laïcs dans la consultation, l'organisation et la planification pastorale », dit-il, avant d'avouer sans fard : « Je crois que nous sommes très en retard en cela. » 
Cette synodalité, aux yeux de François, n'est pas un principe en soi mais une condition de l'évangélisation : c'est parce que l'organisation ecclésiale doit être au service « du peuple de Dieu dans sa totalité » et non des structures elles-mêmes qu'elle doit permettre une véritable communion entre tous ses membres. Car, derrière, c'est la mission qui est en cause : les « agents pastoraux » de l'Église et les fidèles en général doivent, dit-il, se sentir « partie de l'Église », s'identifier avec elle, et la rendre proche aux baptisés distants et éloignés.

 Une Église moins idéologique 

Dans son discours au comité de coordination du Conseil épiscopal latino-américain (Celam), le 27 juillet, le pape François met en garde contre différentes tentations qui menacent le « disciple missionnaire » et dont pâtirait l'évangélisation.
La première d'entre elles consiste à idéologiser, de différentes manières, le message évangélique. Il mentionne notamment le risque de la « réduction socialisante », qu'il définit comme « une prétention interprétative sur la base d'une herméneutique selon les sciences sociales » ; l'« idéologisation psychologique », qui, en définitive, réduit la rencontre avec Jésus-Christ, et son développement ultérieur, à une dynamique d'autoconnaissance ; la « proposition gnostique », qui conduit à faire de « questions disputées des attitudes pastorales » ; et enfin la proposition pélagienne, qui regarde dans le rétroviseur et cherche à « récupérer » le passé perdu, attitude « fondamentalement statique ». Deux autres attitudes menacent l'Église : le fonctionnalisme qui, en cherchant avant tout le résultat, « s'enthousiasme davantage pour la feuille de route du chemin que pour la réalité du chemin », et le cléricalisme.
« Les propos du pape sur les grandes idéologisations du message de l'Évangile s'avèrent malheureusement universels et nous invitent à relire nos pratiques pastorales avec vigilance et exigence, remarque Thomas Gueydier, directeur du Centre d'études théologiques de Caen. Chacune des idéologisations citée correspond à une tentation générationnelle, et éviter d'y succomber est aussi une belle façon de mettre en œuvre la concorde entre générations. Le pape met notamment le doigt sur une réalité omniprésente dans nos diocèses aujourd'hui, qui concerne particulièrement les générations intermédiaires, marquées par le renouveau charismatique, à savoir une grande tentation spiritualiste. Sous prétexte de ne pas retomber dans les erreurs de la génération précédente qui a pu mettre de côté le spirituel au profit d'un engagement totalement immergé dans l'Histoire, le risque est aujourd'hui de délaisser le rapport au monde pour une vie chrétienne littéralement déconnectée des réalités économiques et sociales. Aujourd'hui, nous avons la tentation de développer une pastorale de disciple et non de missionnaire, qui ignore que la "suivance" du Christ ne se fait pas seulement dans la quiétude douillette de l'oratoire mais aussi et surtout dans le service ardu de la dignité humaine au cœur de la cité, thème amplement développé dans Lumen fidei (n° 51). »
Pour ce jeune théologien, la question du travail, évoqué par le pape face aux jeunes à Rio est dans ce domaine, centrale. « Jadis, la vie de l'Église, animée par l'idéal de l'Action catholique, investissait totalement ce domaine. Aujourd'hui, même si certains groupes et quelques mouvements qui portent cette question du rapport au monde essaient de survivre, force est de constater que nous avons la tentation d'évacuer ces problématiques au profit d'une "rencontre avec Jésus-Christ" effectivement détachée de son déploiement concret dans ce que l'on appelait autrefois, au temps du concile Vatican II, l'apostolat. Nous sommes devenus experts en relecture, en introspection, mais comment fait-on pour rejoindre le monde du travail ? »

 Une Église ouverte à chacun 

N'hésitant pas à employer le mot de « séduction » devant les évêques brésiliens ou l'expression de « ruse évangélique » devant ceux de l'ensemble de l'Amérique latine, le pape François plaide pour une Église plus « pastorale », sachant accueillir avant de juger, comme il l'a dit concernant la question de l'homosexualité, au cours de sa rencontre avec les journalistes dans l'avion du retour du Brésil. Il formule ainsi une vision pastorale somme toute très ignatienne, consistant à prendre les gens en fonction des situations où ils vivent, et non à partir d'une morale posée a priori. Ce qu'il appelle, dans une belle formule, la « révolution de la tendresse »…
À la racine de cette attitude, il y a la « miséricorde », l'un des mots les plus employés par le pape depuis son élection. L'Église n'est pas une instance de jugement et de règles. Il oppose ainsi une « Église de la miséricorde » à une « Église contrôleuse », et plaide pour une « Église qui facilite la foi, et non une Église qui la contrôle ».
Elle doit, martèle-t-il, être attentive « aux problèmes complexes qui surgissent » et savoir créer des lieux et des occasions « pour manifester la miséricorde de Dieu ». Cela impose d'aller au-devant des personnes, de « ne pas avoir peur de sortir dans la nuit » de nos contemporains, de « croiser leur route » et dialoguer avec eux, d'aller aux « périphéries existentielles », selon une expression qui lui est chère.
Pour le pape, beaucoup de fidèles ont quitté l'Église catholique parce qu'elle n'a pas su les rejoindre là où ils étaient. La « mesure de la Grande Église leur a semblé trop grande », et c'est en partie pour cela qu'ils sont désormais séduits par les mouvements pentecôtistes…
« Les paysages et les aréopages sont les plus variés, a rappelé le pape devant le comité de coordination du Celam. Par exemple, dans une même ville, existent différents imaginaires collectifs qui configurent différentes villes. (…) Dieu est partie : il faut savoir le découvrir pour pouvoir l'annoncer dans les idiomes de chaque culture ; et chaque réalité, chaque langue, a un rythme différent. »
Pour Thomas Gueydier, cette remarque concerne aussi l'Église de France. « Dans des diocèses dits ruraux, comme ceux de Basse-Normandie par exemple, nous oublions que les gens à qui l'Église s'adresse vont étudier les grands auteurs à Université populaire de Michel Onfray », souligne-t-il. « Notons que François ne voit pas dans ce décalage du discours chrétien une simple erreur de communication ou un choix pastoral inapproprié, insiste-t-il, mais une faute spirituelle, pour ne pas dire un péché grave capable d'annuler la force de l'Esprit Saint. »
Au total, le pape souhaite favoriser une Église « capable d'aller au-delà de la simple écoute, une Église qui accompagne le chemin en se mettant en chemin avec les autres personnes ». Car le Dieu qui s'est révélé dans l'histoire est le Dieu « proche » de son peuple, qui « sort à la rencontre de son peuple ». Et non une « pastorale disciplinaire, qui privilégie les principes, les conduites, les procédures organisatrices… »

 Une Église pauvre et servante 

« Ah comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres ! » Ce souhait, exprimé devant les médias le 16 mars dernier, le pape l'a reformulé à plusieurs reprises devant les jeunes du monde entier et les évêques brésiliens à Rio.
L'Église pauvre qu'il appelle de ses vœux ne doit pas se résumer à une ONG, mais doit être « capable de réchauffer les cœurs ». Certes, l'éducation, la santé, et la paix sociale sont « les urgences brésiliennes » a souligné le pape François, et sur ce sujet, l'Église doit faire entendre sa voix. Mais « pour répondre convenablement à ces défis, les solutions techniques ne suffisent pas, il faut avoir une vision sous-jacente de l'homme, de sa liberté, de sa valeur ».
Pour le P. Philippe Kloeckner, ancien responsable du pôle Amérique latine de la Conférence des évêques de France, le pape montre par là qu'il « ne veut pas que l'Église soit une institution qui travaille pour son propre compte, mais qui soit vraiment au service de Dieu et de l'annonce de l'Évangile ».
Dans son discours devant le Celam, le pape François a fustigé la « psychologie des princes » de certains évêques et rappelé que le rôle du pasteur n'est pas d'être « maître » mais de « conduire ». Selon lui, les évêques doivent « aimer la pauvreté », aussi bien « la pauvreté intérieure comme liberté devant le Seigneur que la pauvreté extérieure comme simplicité et austérité de vie ».
Pour Elena Lasida, de l'Institut catholique de Paris, chargée de mission à Justice et Paix et urugayenne, « l'idée d'une Église pauvre va bien au-delà de la simplicité matérielle ». Elle y voit une invitation à entrer « dans une relation de conversation, de compagnie avec l'autre », soulignant que face à la pauvreté, « l'Église ne peut pas apporter de solutions toutes faites ».

 Une Église à contre-courant 

« Je vous demande d'être révolutionnaires, d'aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n'êtes pas en mesure d'assumer vos responsabilités, que vous n'êtes pas capables d'aimer vraiment… », a lancé le pape François le 28 juillet aux volontaires des JMJ de Rio. Pour le philosophe Guy Coq (dernier ouvrage paru, La Foi, épreuve de la vie, Éd. Parole et silence), cette phrase, « profondément évangélique » dessine une figure de chrétien capable de « rompre » avec tous les conformismes. « Être révolutionnaire, rappelle-t-il, ce n'est pas vouloir tout casser. C'est être capable de s'arracher à des courants qui traversent le monde comme ils nous traversent. Et pour cela, le pape donne une méthode : se montrer de nouveau capable d'engagements profonds, sortir de la culture de l'immédiat pour retrouver un sens de l'histoire de l'humanité et du salut. » Mais cet appel à être révolutionnaire dépasse la vocation personnelle de chacun. « Le pape appelle à transformer le monde, à le transformer radicalement. On le voit bien quand il dénonce l'omnipotence de la finance. Le prophète est celui qui veut arracher les hommes à la pente collective désastreuse dans laquelle ils sont entraînés. En ce sens, le pape François a une parole "prophétique" qui donne sens à l'engagement concret, éthique. Il ne considère pas la rupture comme un but en soi. Il croit, avec une forme d'imprudence, à la capacité d'imaginer un autre monde possible. Il retient la quintessence de ce que portait la théologie de la libération, à savoir que le chrétien trouve dans l'Évangile les leviers pour transformer le monde. Ce pape, dont le discours n'est pas moralisateur, et qui ne s'enferme pas dans des positions idéologiques ou des schémas préétablis, est un pape de l'espérance. »


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Ce que le pape François a dit aux journalistes dans l’avion | La-Croix.com

Rôle des femmes, accueil des homosexuels, relation avec Benoît XVI, réforme de la Curie : le pape s'est livré à un inédit jeu de questions-réponses avec la presse, dans l'avion qui le menait dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 juillet de Rio de Janeiro à Rome, à son retour des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
Sur un ton libre, mais maîtrisé, il a accepté un tour d'horizon des questions d'actualité, y compris les plus brûlantes ou controversées.
Après son premier grand voyage à l'étranger, à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse de Rio, le pape François a improvisé, dans le vol de nuit de dimanche à lundi pour Rome, une conférence de presse – la première depuis le début de son pontificat – devant les 70 journalistes accrédités à bord. « Content et fatigué, assez » après un « voyage très bon », selon son expression, le pape, âgé de 76 ans est resté plus d'une heure et quart debout à répondre, l'une après l'autre, aux questions librement posées, en italien ou en espagnol, par des journalistes de diverses nationalités.
Souriant, alternant expression sérieuse, traits d'humour et anecdotes, le pape jésuite a habilement renvoyé certaines questions de société controversées, comme l'une portant sur l'avortement et le mariage homosexuel, d'un simple mais ferme « vous connaissez la position de l'Église », sans s'y attarder. Il s'est en revanche étendu sur la place des homosexuels et sur le rôle des femmes dans l'Église.

L'Église : « La femme n'est pas seulement la maternité »

Interrogé sur les mesures à envisager pour accroître le rôle des femmes dans l'Église, qu'il avait évoqué la veille devant les évêques brésiliens, le pape François a répondu sur un plan théologique : « Marie est plus importante que les Apôtres (..), que les évêques. Une Église sans femmes serait comme un collège apostolique sans Marie ». « L'Église est féminine, mère, et la femme, ce n'est pas seulement la maternité, la mère de famille », a-t-il poursuivi, estimant qu'il manque encore une « théologie de la femme », sans autre précision. S'agissant de l'ordination de femmes à la prêtrise, il a rappelé que « la porte a été fermée par Jean-Paul II ».
Sur la question des divorces remariés, le pape a également rappelé que « les personnes divorcées peuvent communier » mais que ceux des « seconde unions » ne pouvaient pas. Il a souhaité qu'une réflexion sur la « pastorale du mariage » se poursuive, sous l'impulsion du groupe de huit cardinaux, qu'il a constitué un mois après son élection.
Le pape a aussi abordé la place des personnes homosexuelles dans l'Église, condamnant tout rejet. « Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ». « Le catéchisme de l'Église catholique dit très bien qu'on ne doit pas marginaliser ces personnes, qui doivent être intégrées dans la société ». « On doit distinguer le lobby du gay », a-t-il déclaré, à propos d'accusations d'un lobby gay au Vatican : « Quels que soient les lobbys, politique, maçonnique, ils ne sont pas bons ».

Le Vatican : « Il y a des saints à la curie »

Sur la réforme du gouvernement de l'Église, le pape « consulte des 'outsiders'», personnes qualifiées extérieures au système. Il mise beaucoup sur le groupe de huit cardinaux et confirme vouloir « renforcer la synodalité ».
La réforme de la curie romaine ne signifie pas rejet de ceux qui y travaillent. « Il y a des saints dans la curie », a-t-il relevé, admirant des cardinaux qui « aident les pauvres de manière cachée », ont de « petits appartements », refusant qu'un scandale cache la forêt de « gens loyaux ». « S'il y a de la résistance, je ne l'ai pas encore vue », a-t-il lancé, tout en préférant « un collaborateur disant qu'il n'est pas d'accord, qu'un disant bien à tout ».
À propos de la remise en ordre de l'IOR, la banque du Vatican, pour laquelle il a constitué une commission, le pape a fait part de ses interrogations sur son devenir, envisageant d'en faire soit « une banque, un fonds d'aide ou (de) la fermer ». « Je ne sais pas comment cette histoire va finir », a-t-il avoué, y voulant avant toute chose « transparence et honnêteté ». Défendant le prélat de l'IOR, Mgr Ricca, qu'il a nommé en juin mais qui a été soupçonné depuis de relation homosexuelle dans le passé, le pape a indiqué avoir diligenté une « brève investigation » en application du droit canon : « Ils n'ont rien trouvé ».

Les voyages : « un déplacement à Jérusalem »

Sans annoncer de prochain voyage, le pape latino-américain a expliqué que, revenant du Brésil, il ne retournerait pas en priorité sur son continent d'origine et devait « attendre avant de se rendre en Argentine ».
Il envisage davantage l'Asie, citant les Philippines ou le Sri Lanka, où son prédécesseur était invité. Ne pouvant, pour raison d'agenda, être à Istanbul le 30 novembre prochain, comme annoncé, il a évoqué un déplacement à Jérusalem, avec le patriarche de Jérusalem.
En Italie, il rêverait de faire un aller-retour dans la région d'où est originaire sa famille, dans le Piémont.

Sur lui-même : « Je souhaiterais aller dans les rues de Rome »

Est-il heureux d'être pape ? « Quand tu fais ce que le Seigneur veut, tu es heureux ». Se sent-il en cage ? « Tant de fois, je souhaiterais aller dans les rues de Rome mais j'ai compris que ce n'était pas possible ». Ne craint-il pas pour sa sécurité ? « Il peut toujours se trouver un fou mais je préfère prendre ce risque que d'être coupé du peuple en voiture blindée ». Se sent-il jésuite ? « Spirituellement », résume-t-il, confirmant qu'il honorera demain la fête de saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. Pourquoi refuse-t-il d'habiter le palais du pape ? Incapacité « psychologique » à vivre seul dans « un palais grand mais pas luxueux », répète-t-il. Le pape François a justifié l'austérité de son mode de vie, qu'il estime « nécessaire à tous ». Il a précisé avoir demandé à ne bénéficier d'aucune disposition particulière dans l'avion le transportant au Brésil. Interrogé sur la valise noire qu'il porte, il en a détaillé le contenu : son agenda, un livre de sainte-Thérèse, un rasoir. « Je n'avais pas la clé atomique », a-t-il plaisanté, estimant « normal » de voyager avec sa valise même pour un pape. « Nous devons nous habituer à être normaux ».

Ses prédecessuers : « Benoît XVI, le grand-père qu'on écoute à la maison »

Affectueux et admiratif à l'égard de son prédécesseur, le pape François a comparé leur relation comme celle du « grand-père qu'on écoute à la maison », appréciant sa disponibilité – « s'il y a un problème, je l'appelle » – et sa discrétion : « Il ne s'immisce pas ».
Évoquant aussi la canonisation ensemble de Jean XXIII et de Jean-Paul II, qui n'aura pas lieu le 8 décembre comme envisagé mais à l'occasion de la fête du Christ-Roi ou du dimanche de la Miséricorde divine, le pape François a brossé un portrait affectueux de Jean XXIII, « bon prêtre de campagne », à qui il est parfois comparé.


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