الاثنين، 31 مارس 2014

قع رسمي لمتابعة زيارة البابا فرنسيس إلى الأراضي المقدسة

متوفر بلغات عدة من بينها العربية والعبرية

بقلم د. روبير شعيب

روما, 31 مارس 2014 (زينيت) - تم افتتاح الموقع الرسمي لزيارة البابا فرنسيس إلى الأراضي المقدسة والتي تمتد من 24 وحتى 26 أيار 2014.

فللمناسبة قامت لجنة الرؤساء الكنسيين الكاثوليك في الأراضي المقدسة بإنشاء "لجنة وسائل اتصال" خاصة مهمتها وضع الأسس الضرورية للتغطية الصحفية المناسبة للحدث التاريخي.

وقد شرح بيان صادر عن اللجنة عينها أن عملها لن يتوقف فقط على مرافقة الزيارة في الأيام الذي ستتم فيه، بل سيطال أيضًا الفترة السابقة، حيث ستقوم اللجنة بتقديم معلومات ومكنونات هامة لوسائل الإعلام الراغبة في التعريف أكثر بزيارة البابا.

ويشكل الموقع الإلكتروني (http://www.popevisit.org/) إحدى المبادرات الهامة التي تقوم اللجنة بوضعها في خدمة الصحفيين والمهتمين بالزيارة. الموقع متوفر بلغات عدة هي: العربية، العبرانية، الإنكليزية، الفرنسية، الإيطالية، الإسبانية

الجمعة، 21 مارس 2014

Soixante-dix musulmans écrivent au pape François


Rencontre interreligieuse des amis de Chiara Lubich et des Focolari

Antonio Gaspari

ROME, 20 mars 2014 (Zenit.org) - « Que l'unique Dieu qui a illuminé Saint François, puisse guider Vos pas et nous guider tous dans notre marche commune pour le bien de toute l'humanité. Veuillez recevoir, Saint-Père,  l'assurance de nos prières les plus ferventes ». Ainsi s'achève la lettre écrite par 70 musulmans issus de différentes écoles de théologie, au nom de plus de trente pays, remise au pape François au cours d'une rencontre organisée le 20 mars au matin , à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, avant l'audience générale.

La lettre a été remise personnellement au pape par l'iranienne Shahrzad Houshmand, membre de la délégation interreligieuse « amis de Chiara Lubich du Mouvement des Focolari », qui participait à la rencontre « Ensemble vers l'unité de la famille humaine », organisée à Castel Gandolfo du 17 au 20 mars. La rencontre avait pour objectif de renouveler et renforcer le dialogue interreligieux « dans un esprit visant à unir la famille humaine et réaliser la fraternité universelle ». 

La lettre ajoute : « Nous désirons exprimer notre profond amour et respect pour Votre personne et pour la main que vous avez tant de fois tendue aux musulmans du monde ».

Dans leur lettre, les musulmans se disent « profondément impressionnés par l'esprit évangélique d'humilité et de service » que le pape représente par ses faits et gestes, esprit qui « suscite en nous les musulmans », ajoute-t-elle, « confiance et espérance, en nous faisant revivre la parole de Dieu ».

« En vérité – ajoutent les musulmans en citant le Coran – les plus proches des croyants, en amour, sont ceux qui disent: nous sommes chrétiens, parce qu'entre eux il y a des prêtres et des moines, et parce qu'ils ne sont pas arrogants » (Coran 5:82).

La délégation interreligieuse a ensuite fait part de son appréciation pour les paroles du pape dans l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium, en particulier pour les paroles dites au paragraphe 253 où le pape écrit : «  Le vrai islam et une correcte interprétation du Coran s'opposent à toute violence ».

Dans leur message, les musulmans réaffirment par ailleurs que « les différentes institutions du monde islamique et la majorité absolue des musulmans croient fermement à la Paix et à l'Amour  et s'y engagent ».

Traduction d'Océane Le Gall  

الخميس، 20 مارس 2014

La clé de la popularité du pape François, c’est la modernité de l’Évangile - La revue de presse - Actualité - Liberté Politique

La clé de la popularité du pape François, c'est la modernité de l'Évangile

La clé de la popularité du pape François, c'est la modernité de l'Évangile

Pour le président de l'Association des économistes catholiques*, si le style du pape François est nouveau, ses principes restent fidèles à la tradition de l'Église. Un colloque Evangelii gaudium sur la pensée sociale du pape François, proposé par l'Association des économistes catholiques et Liberté politique, aura lieu à paris le 5 avril. Tribune parue dans Le Figaro du 13 mars 2014.

[Le Figaro, 13/03/14] — UN AN APRES SON ELECTION, le pape François n'en finit pas de surprendre et de fasciner l'opinion. Chacun a de la sympathie pour ce pape plus soucieux de contacts directs et informels que d'un protocole trop strict. Chacun constate l'adéquation parfaite entre ce qu'il vit et ce qu'il dit et sa volonté d'une « Église pauvre pour les pauvres », c'est-à-dire pour tous, car chacun a une forme de pauvreté. Pourtant, certains s'inquiètent : n'assiste-t-on à un infléchissement doctrinal, surtout en matière sociale ? Certaines attaques ont été si absurdes que le Pape lui-même a cru utile de préciser qu'il n'était pas marxiste et que « le marxisme est une idéologie erronée » !

Pourquoi ces soupçons ? Il y a la forme et le fond. La forme est directe et radicale. Ainsi quand il s'insurge contre le fait que la mort d'une vieille femme dans la rue, en raison du froid, ne fait pas les gros titres, alors que la baisse des indices boursiers attirera l'attention des médias. Ou lorsqu'il dénonce une « économie sans visage », une « économie qui tue » ou encore l'idolâtrie de l'argent et « un esprit de consommation effréné ». Mais le Christ lui-même n'avait pas un langage de salon ni même de diplomate en chassant les marchands du Temple ou en expliquant qu'il serait plus difficile à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux qu'à un chameau de passer par le trou d'une aiguille ou encore que les prostituées nous précéderaient dans le Royaume de Dieu.

Si le langage de François séduit, c'est qu'il a la nouveauté de l'Évangile. Face à un monde souvent conformiste, il est nécessaire de réveiller les consciences et de sortir du langage politiquement correct. C'est bien le Christ qui a dit « que votre langage soit oui, oui, non, non ». Dire au jeune homme riche, « vends tes biens et suis-moi » est encore plus radical ! La forme directe utilisée par François est dans la ligne droite de l'Évangile. Si elle nous bouscule et provoque une prise de conscience, c'est qu'elle a atteint son but.

Rien de nouveau dans la doctrine sociale

Le fond est-il différent de celui de ses prédécesseurs ? Lui-même a déclaré, à propos de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium,« qu'il n'y a rien que l'on ne retrouve dans la doctrine sociale de l'Église ». Comment pourrait-il en être autrement ? Si en matière de doctrine un pape disait autre chose que ses prédécesseurs, c'est qu'il ne s'agirait pas de doctrine ! Mais le monde change et Benoît XVI avait expliqué qu'il  « n'y a pas deux typologies différentes de doctrine sociale, l'une préconciliaire et l'autre postconciliaire, mais un unique enseignement, cohérent et en même temps toujours nouveau ; il est juste de remarquer les caractéristiques propres à l'enseignement de chaque pontife, mais sans jamais perdre de vue la cohérence de l'ensemble du corpus doctrinal ». C'est ce qui se produit avec François. Le communisme s'est effondré, le marché semble triompher, plaçant au centre la liberté humaine. François met logiquement le doigt sur la façon dont l'économie fonctionne aujourd'hui.

Qui pourrait nier qu'à la place du libre marché on a souvent un capitalisme de connivence et des phénomènes de corruption, que l'exclusion touche beaucoup de personnes et de peuples, que nous sommes dans la société du jetable, où l'homme lui-même peut être traité comme un déchet, et que l'on assiste à « une mondialisation de l'indifférence », bref à « une crise anthropologique profonde » avec « la négation du primat de l'être humain ». Ce sont des réalités que François dénonce car elles sont bien éloignées de la conception que l'Église se fait, dans sa doctrine sociale, de l'économie de marché. Ce capitalisme de connivence, que l'on trouve notamment dans certains pays du tiers-monde, c'est le mauvais capitalisme q ue dénonçait déjà Jean-Paul II, celui qui ne connaît ni « contexte juridique ferme » ni « éthique ».

Sursaut des consciences

Pour autant, si on lit attentivement Evangelii Gaudium, François ne remet en cause aucun des principes de la doctrine sociale, ni bien sûr la dignité de la personne, ni la propriété privée liée à la destination universelle des biens, ni la solidarité et la subsidiarité, ni le rôle des corps intermédiaires, ni le bien commun. Tout cet enseignement de l'Église, de Léon XIII à Benoît XVI, François l'accepte, comme il le dit lui-même, « en fils de l'Église ». Or ses prédécesseurs ont montré en quoi ces principes débouchaient sur une économie de marché bien comprise, respectueuse des droits de chacun grâce à ce contexte juridique ferme et à cette éthique que réclamait Jean-Paul II. Nous en sommes souvent loin, nous dit François, appelant à un sursaut des consciences, à la révolution du cœur, au sens des responsabilités de chacun, tout en prônant la disparition de ce que Jean-Paul II appelait « les structures de péché ».

Ceux qui semblent s'inquiéter des propos de François ne sont-ils pas les premiers à dire que nous sommes aujourd'hui souvent loin d'une économie de liberté et de responsabilité, d'une véritable économie de marché ? François n'appelle pas à détruire la liberté responsable mais à dépasser une mentalité matérialiste et égocentrique, dans le souci des autres et du bien commun. Jésus disait-il autre chose en rappelant l'importance de l'amour du prochain et en affirmant, face à Satan, « que l'homme ne vit pas seulement de pain » ?

* Professeur d'économie à l'université d'Aix-Marseille. Dernier ouvrage paru : « Propos d'éthique » (Puam, 2012, en collaboration avec Nicolas Madelénat di Florio).

JEAN-YVES NAUDET

Colloque "Evangelii gaudium,
la pensée sociale du pape François"
Paris, 5 avril
paroisse catholique St-Pierre-du-Gros-Caillou

Entrée libre sur inscription

Renseignements et programme : www.libertepolitique.com

Contact : Chantal Berthion
06 74 26 67 33 ou 01 47 63 97 85

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Envoyé de mon Ipad 

الجمعة، 14 مارس 2014

Pourquoi le pape jésuite a choisi de s'appeler François


Les affinités spirituelles entre le Poverello et saint Ignace

Nicola Rosetti

ROME, 14 mars 2014 (Zenit.org) - Une année est passée depuis qu'au soir du 13 mars 2013, le cardinal protodiacre Jean-Louis Tauran est apparu au balcon de la loge centrale de Saint-Pierre pour annoncer au monde l'arrivée du cardinal Jorge Mario Bergoglio sur le Siège de Pierre.

Le pontificat a commencé sous le signe de plusieurs « primats » : premier pape latino-américain, premier jésuite à devenir évêque de Rome et premier pape à prendre le nom de François.

Ce dernier point appelle quelques éclaircissements : pourquoi le pape jésuite a-t-il choisi de s'appeler comme le fondateur des Frères Mineurs ? L'explication a été donnée par le pape en personne, lors de sa première rencontre avec les journalistes, le 16 mars. Le pape expliqua comment le nom de François lui était venu à l'esprit, lorsque son confrère le cardinal Claudio Hummes, après son élection, lui avait dit: « N'oublie pas les pauvres ». C'est à ce moment-là que le cardinal Bergoglio décida de prendre le nom de François.

Mais une autre explication peut venir en visitant un lieu de la tradition jésuite, situé en plein centre de Rome : l'Église du Gesù. La compagnie est très attachée à cette église, qui abrite la dépouille mortelle d'Ignace de Loyola, qui vécut d'ailleurs dans une des pièces jouxtant le monument, aujourd'hui ouverte au public.

A l'intérieur de l'édifice, se trouve une petite chapelle aujourd'hui consacrée au Sacré Cœur de Jésus mais qui était jadis dédiée à saint François. En effet, au XVI siècle, François Borgia, troisième préposé général de la Compagnie de Jésus, fit construire une chapelle en l'honneur du saint dont il portait le nom et la fit embellir de toiles, œuvres des artistes Joseph Paniz et Paul Bril, représentant des scènes de la vie du Poverello d'Assise.

François Borgia commanda cette série de peintures franciscaines pour souligner les ressemblances entre le fondateur des frères mineurs et celui des jésuites. Il suffit de penser au dépouillement de saint François qui renonce à ses biens devant l'évêque d'Assise, pour reconnaître qu'Ignace aussi fit le choix de suivre Jésus sur les chemins de la pauvreté. Par ailleurs, Ignace comme François, avant de se convertir, étaient des chevaliers.

Une autre scène dépeignant saint François devant le Sultan, se prête à un parallèle avec l'œuvre d'Ignace : son ordre, comme l'ordre franciscain, sera avant tout missionnaire et s'en ira dans les endroits les plus reculés pour annoncer l'Évangile.

En résumé, la spiritualité d'Ignace est très proche de celle de François et la vie du pape François jésuite le souligne encore davantage.

Traduction d'Océane Le Gall

الخميس، 13 مارس 2014

La première année du pape François | La-Croix.com

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/La-premiere-annee-du-pape-Francois-2014-03-11-1118577?xtor=EPR-9-%5B1300595972%5D


Envoyé de mon Ipad

PREMIER ANNIVERSAIRE DE L'ELECTION


Cité du Vatican, 12 mars 2014 (VIS). Demain sera le premier anniversaire de l'élection du Pape François, 365 jours d'un pontificat qui se présente comme "un temps de miséricorde. En un an, ce pasteur suprême "venu du bout du monde", qui n'a cessé de demander qu'on prie pour lui, a engagé l'Eglise dans une nouvelle façon de vivre en son sein. Ce "curé du monde", comme l'a défini son secrétaire Mgr.Xuereb, "ne veut pas perdre une seule minute". Il travaille avec intensité et prend peu de repos, réservant la plupart de ses pauses à la prière, du chapelet tout particulièrement. S'exprimant à Radio Vatican, le Directeur de la Salle de Presse a souligné combien le Saint-Père "a imprimé un nouvel élan à la marche de l'Eglise". La première caractéristique de cette première année de pontificat, a ajouté le P.Lombardi, "est sans aucun doute la grande attention du public, et pas seulement des catholiques pratiquants. Son message est l'objet d'une attention universelle. Je pense et j'espère que cet enracinement dans le coeur des gens est la conséquence de ses paroles d'amour et de miséricorde, d'attention et de proximité, qui viennent de Dieu". Avec François, "l'Eglise se présente vraiment comme un peuple qui marche, capable d'un grand dynamisme. Ce Pape a imprimé une forte poussée à ce cheminement de l'Eglise à la recherche de la volonté de Dieu, à la recherche de sa mission universelle au service de tous et en particulier des périphéries et des confins de ce monde". L'attention qu'il suscite vient de lieux, de personnes et d'organes de presse également auxquels on n'était pas habitué, ce qui signifie que son message porte".

Le pape François, un patron qui consulte large | La-Croix.com

Le pape François, un patron qui consulte large

Ce que change le pape (4/5). Le pape François se montre déterminé à réformer la Curie romaine et le gouvernement de l'Église.

Consultant beaucoup, il s'est entouré d'un conseil de huit cardinaux. Il lance de longs processus, comme les synodes sur la famille, mais au final, décide seul.

« Chaque fois qu'il nous reçoit, j'ai l'impression de me trouver devant un dirigeant du CAC 40. » Ce laïc qui a travaillé pour le pape François à la réforme de la gestion du Vatican emploie une image partagée – et redoutée – au Vatican, celle d'un pape patron. À l'heure des audits menés par de grands cabinets externes, du gel des embauches, du pointage horaire par endroits, des renvois de prêtres dans leur diocèse et de nominations parfois très longues avant d'être confirmées, la Curie romaine découvre un pape qui gouverne directement.

« De loin, il est franciscain mais quand vous vous approchez, vous voyez le général jésuite », observe une employée de Radio Vatican, redoutant des coupes prochaines dans la station. D'autres témoignent d'un climat social difficile tandis que des chefs de dicastères (équivalent de ministères dans la Curie) s'épuisent à faire valoir l'utilité de leur administration de crainte que celle-ci ne disparaisse dans le jeu de fusions et rapprochements à venir parmi les divers Conseils pontificaux.

La réforme de la Curie a bel et bien commencé et le nouveau pape se montre déterminé à mener à bien ce travail, délaissé par Jean-Paul II et Benoît XVI. « Il a reçu à ce sujet l'équivalent d'un mandat de la part des congrégations générales », estime une observatrice proche du Vatican, en référence aux débats du préconclave. « C'est un pontificat non pas de magistère mais de gouvernement », résume une autre source.

Le pape a institutionnalisé une forme de consultation permanente

La détermination unanimement reconnue du pape François n'exclut pas toutefois sa patience pour avancer sans rupture, autre trait de sa méthode de gouvernement. Une méthode de proximité, d'écoute, de discernement et d'habileté de celui qui se définit, dans son entretien aux revues jésuites, paru en juillet, « un po furbo » (un peu malin). Et qui admet aujourd'hui, contrairement à ses années comme jeuneprovincial en Argentine, « que la consultation est essentielle ».

La première année du pontificat a ainsi été marquée par la mise en place de deux commissions référentes d'experts pour la réorganisation financière et administrative du Saint-Siège. Deux consistoires ont, par ailleurs, été convoqués pour consulter l'ensemble des cardinaux sur des points précis. Six mois après son élection, le pape a aussi réuni tous les chefs de dicastères et ses collaborateurs pour « écouter les considérations et les conseils ».

Surtout, le pape a institutionnalisé une forme de consultation permanente, s'entourant dès le début de son pontificat d'un conseil de huit cardinaux pour l'aider à réfléchir aux réformes. Ce « C8 », ainsi qu'il est désormais surnommé, s'est réuni, depuis, à trois reprises à Rome. Ses autres sessions sont fixées, fin avril puis début juillet, rythmant ainsi le travail en cours et entretenant un climat médiatisé d'attente de réformes.

« François cherche à valoriser toute l'Église »

Ce « C8 » exprime également une forme de collégialité avec l'évêque de Rome, associant l'Église universelle à la réforme de la Curie ; la périphérie avec le centre, selon la terminologie chère au pape François, qui a choisi ses conseillers-­cardinaux dans les cinq continents. De même, la composition du tout nouveau Conseil pour l'économie, créé pour surveiller l'ensemble de la gestion du Vatican, reflète un souci d'universalité et de détachement de son emprise italienne.

« François cherche à valoriser toute l'Église », résume le P. Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite Civiltà Cattolica, faisant allusion aux mentions – jusqu'alors inhabituelles dans un document romain – des travaux de conférences épiscopales nationales dans l'exhor­tation apostolique du pape : « Pour lui, on passe un temps à Rome, pas nécessairement toute sa vie ; il doit y avoir des allers-retours avec les Églises locales. »

Cette conception circulaire plutôt que verticale de la gestion des carrières ecclésiastiques devrait se traduire, par exemple, par la nomination de chefs de dicastères à de hautes responsabilités diocésaines dans leur pays d'origine.

« Chemin de patience »

Place, en revanche, aux laïcs. « Des laïcs hommes et femmes ! » insiste un des cardinaux du C8. Valoriser toute l'Église signifie pour le pape argentin et son entourage d'impliquer les laïcs dans la prise de décision. Une présence désormais établie dans le nouveau Conseil pour l'économie. De plus, des cardinaux proches du pape ont récemment donné de la voix pour la nomination d'une femme – ou d'un couple marié – à la tête d'un dicastère, à l'image du cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, membre du « C8 ».

Au-delà de Rome, l'ancien archevêque de Buenos Aires, qui affectionne la « théologie du peuple », cherche aussi à responsabiliser les laïcs dans les Églises locales, rejetant le « cléricalisme ».Le questionnaire diffusé en amont d'un prochain Synode sur la famille porte la marque d'une volonté de consultation large, inédite dans le gouvernement romain.

Ce futur Synode, suivi d'un autre fin 2015 sur le sujet, est une autre illustration du « chemin de patience », selon l'expression du pape François, que celui-ci est prêt à emprunter pour gouverner. À l'espace de pouvoir, il oppose l'engagement de longs processus.

Un choix définitif, que le pape jésuite prend seul

Avec la prière, comme première conseillère de ce pape religieux. Son secrétaire personnel, Mgr Alfred Xuereb, a expliqué sur Radio Vatican comment la prière guide le pape « pour choisir ceux qu'il appelle à être ses collaborateurs proches ».

« Il consulte tout le monde et prie. Sa décision n'est pas l'affirmation de son idée », résume un journaliste italien, ami de Jorge Bergoglio. Mais il y a bien au final une décision, quelle que soit l'étendue de son cheminement.

Un choix définitif, que le pape jésuite prend seul. Comme l'analyse Giovanni Maria Vian, directeur de l'Osservatore Romano, « par le Conseil des cardinaux et la réforme de la Curie, François est, en fait, en train de renforcer la papauté ».



Envoyé de mon Ipad 

VIDÉO Les gestes du pape François | La-Croix.com

VIDÉO Les gestes du pape François

Quatre journalistes de « La Croix », qui ont suivi l'actualité romaine, reviennent sur la première année du pontificat de François à partir des gestes du pape qui les ont marqués.

Qu'il s'agisse de sa visite improvisée à Lampedusa le 8 juillet 2013 ou de sa rencontre spontanée avec un jeune autiste en octobre, le pape François a en effet su imposer son style, par sa manière d'habiter la fonction.

La visite à Lampedusa

Le 8 juillet 2013, le pape François se rend sur l'île sicilienne de Lampedusa « porte de l'Europe » pour des milliers d'immigrés.

Ce premier déplacement hors de Rome, avec une part d'improvisation, a marqué Guillaume de Goubert, rédacteur en chef à La Croix et envoyé spécial permanent du temps de Jean-Paul II.

 Relire l'article  ici : À Lampedusa, le pape François fustige l'indifférence 

Didier, l'enfant qui s'est assis sur le siège du pape

Lors de la rencontre avec les familles, organisée samedi 26 octobre au Vatican, un groupe d'enfants est invité à saluer le pape François.

L'un d'eux, au lieu de redescendre de l'estrade comme les autres reste près du pape, le serrant dans ses bras, jouant avec son crucifix avant d'aller s'asseoir, très à l'aise, à l'invitation du pape lui-même, sur le fauteuil blanc de ce dernier.

C'est le geste qu'a retenu Bruno Bouvet, chef du service religion de La Croix.

 Relire l'article ici : Didier, l'enfant qui s'est assis sur le siège du pape 

Messe à Sainte-Marthe : le pape François appelle à « renouveler » l'Église

À quelques jours de son départ de Rome, après y avoir été l'envoyé spécial permanent de La Croix pendant quatre ans, Frédéric Mounier assiste samedi 6 juillet, à 6 h 30 du matin, à la messe « semi-publique » célébrée par le pape dans la chapelle Sainte-Marthe.

La liturgie est épurée et le pape improvise son homélie, dans laquelle revient de manière répétée un mot marquant : « renouvellement ».

 Relire le post du blog Vu de Rome : Le pape François lors de sa dernière messe à Sainte Marthe : «N'ayons pas peur de renouveler les structures dans l'Église» 

La conférence de presse dans l'avion de retour de Rio

Rôle des femmes, accueil des homosexuels, relation avec Benoît XVI, réforme de la Curie : le pape se livre à un inédit jeu de questions-réponses avec la presse dans l'avion qui le mène, dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 juillet, de Rio de Janeiro à Rome, à son retour des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Sébastien Maillard, envoyé spécial permanent de La Croix à Rome, y était. Il a découvert un pape très à l'aise avec les questions des journalistes, malgré la fatigue et les secousses de l'avion papal.

 Relire l'article ici : Ce que le pape François a dit aux journalistes dans l'avion 



Envoyé de mon Ipad 

La première année du pape François en dix temps forts

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/03/13/01016-20140313ARTFIG00007-la-premiere-annee-du-pape-francois-en-dix-temps-forts.php


Envoyé de mon Ipad

Ce que le pape François a réussi et ce qu'il doit encore prouver

13/3/2014-Ce que le pape François a réussi et ce qu'il doit encore prouver

Le pape François, le 4 mars, au Vatican.

ANALYSE - Le pape François a déclenché une fort mouvement de réforme dans l'Église catholique. Un an après son élection, les consultations se multiplient mais aucune mesure concrète n'a encore été prise.

Ce que le pape François a réussi

Le pape François a réussi un acte majeur depuis son élection. Il a déminé le terrain piégé, réputé infranchissable, entre l'Église et le monde. Sur un point au moins: l'image de l'Église catholique. Avec lui - les sondages et son succès sur les réseaux sociaux le prouvent - la papauté est redevenue dans le vent. S'il ne remplit pas les Églises, sauf en Italie et en Argentine où il galvanise le catholicisme, il suscite une attention telle qu'il est devenu un sujet habituel de conversation et d'intérêt. D'où, une influence gagnée sur l'opinion générale bien au-delà des cercles catholiques et à un niveau planétaire. Cette embellie n'est pas seulement médiatique, mais l'Église sait qu'elle est de nature éphémère. Jean-Paul II connut, lui aussi, une apogée du même genre.

Trois facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Le charisme très neuf d'une personnalité sans fard, très directe, toute en simplicité et accessible à tous. Et un sourire - même si le visage de François est souvent d'une forte gravité - qui rend à nouveau crédible le fait que le christianisme puisse être une religion de la… Joie. Cette caractéristique semblait réservée, dans l'esprit commun, au bouddhisme et à son ambassadeur le plus efficace, le Dalaï Lama.

«La révolution de la tendresse»

Ce retour en grâce du catholicisme tient aussi à l'effet d'annonce des réformes spectaculaires voulues par François. En particulier sur la question de la morale sexuelle qu'il veut remettre à sa place - mais sans rien concéder - dans le vaste panthéon des enseignements de l'Église. François entend mettre fin à une dérive qui laissait penser que le catholicisme se résumait aux seuls interdits sexuels. Il réaffirme haut et fort que cette religion ne prône que la «la miséricorde de Dieu» c'est-à-dire l'amour. Ce qu'il appelle «la révolution de la tendresse».

Il y a eu enfin, sur le plan social, quelques opérations coups de poing qui ont fait mouche: le lavement des pieds de jeunes détenus, dont une jeune musulmane, dans une prison avant Pâques ; sa visite sur l'île de Lampedusa, symbole de l'immigration vers l'Europe où il a dénonça «la mondialisation de l'indifférence» ; ses critiques acerbes contre l'injustice sociale et la finance «idolâtre». Des thèmes qui ont instantanément séduit à gauche.

À côté de ce renouvellement profond de l'image au bénéfice de l'Église catholique, le pape François a réussi à donner un coup de pied dans la fourmilière du Vatican. Il n'est qu'au début d'une réforme de fond de la curie romaine qui suscite toutefois beaucoup de résistances internes et de questions. Mais aucun pape récent avant lui - excepté Jean XXIII qui convoqua le Concile Vatican II - n'avait pu aller aussi loin en aussi peu de temps.

Ce que le pape François doit encore prouver

Beaucoup attendent le passage d'une parole foisonnante à des actes. Certes, le pape s'est adjoint deux hauts conseils - l'un pour le gouvernement, l'autre pour l'économie - qui doivent l'assister dans sa gouvernance de l'Église. Mais, un an après son élection, aucune mesure concrète n'a encore été prise. Cette attentisme est pour les uns, la marque d'une grande prudence tant le terrain est sensible mais d'autres y voient un risque d'enlisement.

Sur la réforme de la curie romaine, le fameux G8, ce groupe de cardinaux internationaux nommés pour piloter le changement, avance lentement. Son coordinateur, le cardinal Maradiaga a annoncé, il y a un mois, une conclusion pour la fin du mois d'avril. Mais il a été démenti par les faits puisqu'une autre réunion de travail de ce groupe été fixée en juillet prochain et il en faudra encore d'autres car le chantier est vaste. Sans compter, une fois les principes acquis, le temps nécessaire à la mise en forme juridique de cette réforme de la curie car elle implique une refonte quasi constitutionnelle.

Il ne faut donc pas sous estimer le risque d'enlisement de la réforme avec un calendrier trop long car les résistances au changement sont fortes. Avec la possibilité, qui plus est, que les multiples réunions et commissions accouchent d'une souris… Il est probable, en effet, que la réforme se réduise à une simple refonte de plusieurs petits secrétariats d'État actuels en un nouveau ministère des laïcs. Une mesure déjà prévue dans les années 70 après le Concile Vatican II. Elle est très facile à mettre en œuvre mais n'a jamais été appliquée!

Tout reste à faire

Sur la réforme des finances, la création d'un conseil très international, formé de prélats et de laïcs professionnels de l'économie est un signe très fort vers la rationalisation et la transparence mais, tout reste à faire. À commencer par décider du sort des structures qui existent pour remplir cette fonction et qui sont appelées à disparaître.

Apparaît aussi le risque de compliquer le fonctionnement d'une curie romaine déjà lourde, avec une direction à deux têtes car ces nouveaux conseils concurrencent la vieille Secrétairerie d'État (équivalent de Matignon). Cette dernière a, en effet, toujours eu la responsabilité de conseiller le pape dans son gouvernement. Elle en a d'ailleurs tous les moyens, y compris économique, puisqu'elle chapeaute notamment un ministère de l'Économie, la Préfecture pour les affaires économiques qui fut créé en 1967.

Tout se passe donc pour le moment comme si le président de la République court-circuitait Matignon… Une situation envisageable sur le plan tactique pour provoquer, voire forcer, une réforme mais qui ne peut durer surtout dans une institution aussi stable que l'Église catholique. En tout cas, personne ne voit clairement aujourd'hui où la réforme a gagné en efficacité et comment le pape sortira de ce système à double commande.

Autre chantier très compliqué sur lequel le pape François a créé une attente immense: la question des divorcés remariés. Il faudra toutefois attendre deux synodes, en octobre 2014, puis en octobre 2015 - donc pas avant 2016 - pour savoir si une solution peut être trouvée. Les cardinaux et les théologiens, en désaccord, débattent déjà publiquement sur… la possibilité même d'une solution.

En un mot et sur ces trois dossiers, le pape qui ne mâche pas ses mots pour critiquer certains défauts et qui se montre de nature très autoritaire, prend paradoxalement le temps d'une longue consultation alors que les contours des réformes sont en réalité bien connus des responsables, et que le pape aurait pu les décider en moins de trois mois. Il a sans doute de bonnes raisons de choisir une méthode lente, mais il court le risque de décevoir une opinion qui, de son côté, attend peut-être trop des réformes.

Ce qui passe mal avec le pape François

Derrière le sourire, il y a un homme très déterminé qui sait ce qu'il veut et surtout ce qu'il ne veut pas. C'est donc un patron. Il sait trancher. Le contraste est spectaculaire après les huit années de pontificat de Benoît XVI. Mais le fait qu'il contourne sciemment la Secrétairerie d'État pour gouverner lui procure de solides inimitiés au Vatican et dans l'Église. Beaucoup ne se sentent pas vraiment considérés alors qu'ils n'ont pas démérité au service du Saint-Siège. Si tous louent son charisme et son leadership spirituel certains regrettent ainsi son autoritarisme alors que François affiche un mode de gouvernance participatif. En Amérique latine, par exemple, il mène un fort renouvellement de l'épiscopat en tenant rarement compte de l'avis des services du Vatican.

Un an après son élection, l'État de grâce toujours actif à l'extérieur de l'Église est donc beaucoup moins partagé dans le petit monde du Vatican, et dans certains milieux d'Église où monte une certaine perplexité même s'il n'est pas de bon ton d'émettre des critiques dans cette culture. Mais les sentences à répétition contre les fidèles des premiers rangs ou contre les prêtres un peu trop classiques pourraient finir par être contre-productives et décourager ce public qui se sent injustement caricaturé par le pape lui même. Les critiques acides du pape réveillent certes un catholicisme endormi mais elles peuvent parfois créer des clivages artificiels au sein de communautés entre les «vrais» chrétiens et les autres. Quand ce n'est pas les fidèles qui s'adressent à des prêtres totalement dédiés à leur mission pour leur faire à présent la leçon!

Trois dossiers particulièrement sensibles

Sur le fond maintenant et non plus sur la forme, trois dossiers passent plutôt mal, même si, encore une fois et particulièrement dans la culture catholique, les critiques ne sont jamais univoques, tous reconnaissant l'apport de sa personnalité à l'Église.

Le premier dossier touche à sa «sensibilité pastorale» comme l'on dit pudiquement dans l'Église pour éviter de parler de «sensibilité politique». Les catholiques nord américains notamment, déjà échaudés par la prise de distance de François sur le primat des questions de morale sexuelle, considèrent que sa critique du capitalisme est non seulement dépassée mais trop limitée à son origine latino-américaine, et qu'elle ne correspond plus à la réalité actuelle. Malentendu qui a tout de même obligé le pape François, dans une interview accordée à La Stampa, à rassurer ce public en affirmant qu'il n'était «pas marxiste» bien qu'il ne puisse cacher - de façon indubitable après une année de pontificat - une sensibilité sociale de gauche. Celle-ci gène les catholiques de droite, une majorité, même si sa spiritualité christique traditionnelle et radicale gène tout autant les catholiques de gauche, une minorité!

Second dossier sensible, la liturgie. Tous les prêtres qui ont pu concélébrer la messe avec lui, les fidèles qui ont pu y assister de près, sont troublés par la puissance et la concentration de cet homme de prière. Autant dire que personne ne se permettrait de remettre en cause le sérieux et la profondeur de la foi ou de la religiosité d'un… Pape! Mais beaucoup regrettent toutefois ce qu'ils perçoivent comme un désintérêt marqué pour les questions de liturgie. Elles semblent effectivement être le cadet de ses soucis alors que Benoît XVI fut un religieux pointilleux sur le sujet. Ce pape allemand pensait que la façon de célébrer la messe était une expression typique de la foi de l'Église au service du sacré et du mystère catholique de la «présence réelle» du Christ dans l'hostie eucharistique, un point particulièrement combattu par les protestants. Dans le même registre, on s'inquiète de la distance de François vis-à-vis du statut impérial de la papauté, qui pourrait conduire à une «désacralisation» de la fonction de pape.

Dernier dossier qui pourrait vraiment mettre le feu aux poudres et créer une forte division si François mettait en pratique ce qu'il a écrit noir sur blanc, en novembre dernier, dans son exhortation apostolique «la joie de l'Évangile» : décentraliser une partie du pouvoir doctrinal romain et le déléguer aux conférences des évêques. Celles-ci pourraient alors adapter certains points de doctrine au contexte culturel local. C'est un vieux projet du Concile Vatican II, mais qui fut jusque là contenu. Parce qu'il en va de l'unité et de la force de toute l'Église catholique qui, contrairement à toutes les autres religions, a réussi à vivre l'étonnant paradoxe d'une unité doctrinale forte et d'une vaste diversité culturelle et géographique.



Envoyé de mon Ipad 

Le pape François, curé du monde


Pour Mgr Xuereb, le pape François est tel « un missionnaire qui part, va chez les indigènes pour leur faire connaître l'Évangile, qui appelle à lui la foule qui se sent égarée, pour la ramener au cœur de l'Évangile ».

« Il est devenu – pour ainsi dire – le curé du monde et il encourage tous ceux qui se sont éloignés de l'Église à revenir avec la certitude qu'ils y trouveront leur place. Les prêtres voient quotidiennement de nombreuses personnes revenir à la Confession par l'encouragement du pape François », ajoute-t-il.

Il souligne son « attention spéciale pour les malades, car il voit en eux le corps du Christ souffrant. Il en oublie complètement ses maladies : dans les premiers mois de son pontificat, il souffrait d'une sciatique. Les médecins lui avaient conseillé d'éviter de se pencher mais devant les malades en fauteuil roulant, il se penchait sur eux et faisait sentir sa proximité en dépit de sa douleur ».

Le pape François, poursuit-il, « ne perd pas une seule minute. Il travaille inlassablement. Quand il sent le besoin de prendre un moment de pause, il ne ferme pas les yeux : il s'assied et prie le chapelet. Je pense qu'il prie au moins trois chapelets par jour. Il me dit : "cela m'aide à me détendre". Puis il reprend le travail. Il reçoit une personne après l'autre : le personnel de la conciergerie de Sainte-Marthe en est témoin. Il écoute avec attention et a une capacité extraordinaire de se souvenir de ce qu'il entend et ce qu'il voit. Il se consacre à la méditation tôt, le matin, en préparant aussi l'homélie de la messe. Puis il écrit des lettres, téléphone, salue le personnel qu'il rencontre et s'informe sur leurs familles. »

Une présence qui enrichit le pontificat

Mgr Xuereb se dit « touché par sa détermination » : « une conviction qui lui vient d'En haut, car il cherche l'inspiration de Dieu dans la prière. Par exemple, il a décidé de visiter Lampedusa car dans la chapelle il lui venait continuellement cette idée : aller en personne rencontrer ces naufragés et pleurer sur les morts. Il a été sûr que Dieu le voulait et il l'a fait même s'il n'y avait pas beaucoup de temps pour préparer. Il a la même méthode pour choisir ses collaborateurs. »

Il évoque les relations entre le pape François et Benoît XVI : « le pape François a tout de suite vu la présence de Benoît XVI comme un don inestimable, semblable à cet évêque sage à peine élu, qui trouve un sage soutien dans son évêque émérite. C'est une présence qui enrichit le pontificat du pape François. »

Au quotidien, confie Mgr Xuereb, « je trouve une grande aide dans le témoignage lumineux de confiance en Dieu de Benoît XVI, qui chaque fois qu'il se trouvait devant une situation difficile aimait à nous encourager en disant : "Le Seigneur nous aidera" » mais aussi dans « le soutien humain et spirituel, dans la prière, que le pape François me donne ».

Les éléments fondateurs d'une bonne politique, selon le pape François


Réflexions sur "Evangelii gaudium"

Carmine Tabarro

ROME, 12 mars 2014 (Zenit.org) - Parmi toutes les indications offertes sur plus de 250 pages, l'exhortation apostolique du pape François « Evangelii gaudium » aide à analyser plus profondément les problèmes politiques (au sens grec de la « polis » dans sa dimension à la fois sociale, politique et relative aux valeurs) que l'Europe traverse actuellement.

Il faut préciser que ce n'est pas là le but de « Evangelii gaudium » : sa nature, en effet, est strictement théologique. Malgré cela, les paroles du pape François sont riches d'une force rénovatrice qui sème largement des indications utiles pour aider notre société mondialisée tout entière à sortir de cette longue nuit et à regarder l'avenir avec espérance.

La période sombre que notre continent traverse actuellement ne pouvait pas ne pas impliquer aussi la dimension politique. Nous nous trouvons, en effet, devant une crise anthropologique qui a des conséquences éthiques, sociales, culturelles et économiques. La crise politique détermine la croissance du phénomène du « populisme », une des pires pathologies qui puisse affecter une démocratie.

Comme l'enseigne l'histoire, il s'agit d'une « maladie » qui se manifeste toujours avec les virus de l'antipolitique : ils apparaissent chaque fois que la politique perd l'ethos du bien commun et la force des vertus civiles. Le populisme privilégie le rapport direct avec le peuple et avec la rue, au lieu de passer à travers les institutions et les règles de médiation politique qui sont le propre de la démocratie représentative et de la subsidiarité. C'est une pathologie dangereuse parce que, si elle n'est pas soignée rapidement, elle délégitime les institutions et les règles démocratiques, en créant un terrain fertile pour l'indifférence, le pragmatisme utilitariste et fonctionnel, et en générant des formes inacceptables de tolérance.

La participation active des chrétiens en Europe

Les catholiques et les chrétiens européens ne peuvent pas assister passivement à la dissipation du patrimoine culturel auquel ils ont contribué à donner vie pendant deux mille ans, en payant souvent le prix du martyre. Serait-il possible d'oublier la participation décisive des chrétiens à l'élaboration de la civilisation européenne, à la naissance du concept de personne, de vie démocratique et civile, de valeurs, de bien commun, de fraternité et de justice sociale, en mettant la personne et la création au centre ?

Il suffirait de rappeler le rôle des chrétiens au siècle dernier, pour comprendre tout cela : la reconstruction d'après-guerre, la renaissance de la démocratie après le nazisme et le fascisme du vingtième siècle, la juste bataille contre le totalitarisme des régimes communistes de l'est, l'idée et la construction de la « maison commune » européenne fondée sur les principes chrétiens.

On trouve justement divers antidotes contre le populisme et l'antipolitique dans « Evangelii gaudium », en particulier lorsque le pape parle de la « culture de la rencontre », un fondement traditionnel de l'enseignement de la doctrine sociale de l'Église sur l'engagement politique des chrétiens.

Avec la « culture de la rencontre », le pape souligne aussi la nécessité d'une « Église qui sort », qui parle indistinctement à tous. La « révolution » de Bergoglio, sa volonté fermement attachée à l'authenticité de la foi, ouvre aussi de nouveaux horizons pour l'engagement social et politique des chrétiens.

Les éléments fondateurs d'une bonne politique

Plus précisément, certains paragraphes proposent, en complète continuité avec Vatican II et le récent Magistère social, les éléments fondateurs d'une bonne politique, comprise comme une vocation et non comme une profession. « La politique, tant dénigrée, écrit le pape François, est une vocation très élevée, c'est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu'elle cherche le bien commun ».

Des paroles qui rappellent l'encyclique « Caritas in veritate » de Benoît XVI, dans laquelle, au point 2, il invitait à se convaincre que la charité « est le principe non seulement des micro-relations : rapports amicaux, familiaux et en petit groupe, mais aussi des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques ». À quelques années de distance, le pape François adresse donc à Dieu cette prière : « qu'il nous offre davantage d'hommes politiques qui aient vraiment à cœur la société, le peuple, la vie des pauvres ! » (Evangelii gaudium, n. 205).

Dans le même paragraphe, le pape François ne s'adresse pas seulement aux fidèles chrétiens laïcs, mais il propose aussi une voie sûre pour une politique qui « cherche le bien commun ». Dans ce sens, il décline les quatre « critères évangéliques, nécessaires pour développer une culture de la rencontre dans une harmonie multiforme » (id. n. 220) : le temps est supérieur à l'espace (222-225) ; l'unité prévaut sur le conflit (226-230) ; la réalité est plus importante que l'idée (231-233) ; le tout est supérieur à la partie (234-237). On peut les synthétiser tous les quatre en affirmant que le bien commun est la fin même de la politique.

À travers ces indications, le Saint-Père demande l'engagement de tous pour une bonne politique qui implique non seulement les chrétiens engagés mais, comme le disait don Luigi Sturzo (prêtre et homme politique italien du XXe siècle, ndlr), « tous ceux qui sont libres et forts » (Appel du 18 janvier 1919), afin de surmonter la grave crise actuelle avec ses dangereuses pathologies dont nous venons de parler. En même temps, l'enseignement du pape ouvre aux politiques chrétiens des perspectives nouvelles et plus amples : être tous missionnaires, c'est-à-dire porteurs d'un idéal politique élevé, fondé sur la culture de la rencontre, éclairé par les valeurs transcendantes et guidé par des critères laïcs qui peuvent être partagés par tous.

Traduction d'Hélène Ginabat

Les sept traits du pontificat selon la Civilta Cattolica





Relecture de la première année du pape François

Anne Kurian

ROME, 12 mars 2014 (Zenit.org) - Dans son éditorial du 15 mars 2014, la revue jésuite Civiltà Cattolica publie une réflexion en l'honneur du premier anniversaire de l'élection du pape François (13 mars 2013).

Se souvenant de la première apparition publique du pape « simple, austère, direct, spontané », « vêtu seulement de blanc, sans mozzetta, sans étole, sa main droite exprimant affectueusement son salut », le texte met en lumière « sept traits » du pontificat.

Tout d'abord, « un pontificat prophétique » : le pape François est « un pape du Concile Vatican II », qui sait « relire l'Évangile à la lumière de l'expérience contemporaine ». A partir de cet éclairage, il invite l'Église à être une « Église samaritaine », une Église « hôpital de campagne », une Église « maison pour tous ».

Il s'agit aussi d'un « pontificat de rencontre », poursuit le texte : le pape François mise sur la qualité de la communication entre l'Église et les personnes. Tel « un évêque au milieu de son peuple », il ne « transmet pas de messages que les autres doivent seulement écouter », mais il crée des « événements communicatifs », pour « impliquer activement celui qui est en face de lui ».

Pour la Civiltà Cattolica, la clé de cette attitude est « l'humilité », l'attitude de celui « qui sait être proche des autres ». La « culture de la rencontre» que désire le pape est fondée sur la « disponibilité à recevoir et non seulement à donner » car « chacun est porteur d'une valeur, et tous, jeunes, adultes et personnes âgées, chrétiens, non croyants et croyants d'autres religions, sont appelés à se rencontrer. »

« Pour Bergoglio, note le texte, dialoguer signifie faire ensemble quelque chose, rejoindre ensemble un objectif. »

Le troisième trait est « un pontificat dramatique », qui dérive de la spiritualité de saint Ignace de Loyola : l'éditorial note chez le pape « une inévitable dimension de combat » propre au « modus vivendi chrétien ». En effet, la vie chrétienne est « une lutte contre la mondanité et contre le démon ».

Mais si le pape François a plusieurs fois évoqué le démon, il ne « diabolise » jamais les personnes, précise le texte. En outre, « la lutte est toujours consolée par la certitude que le Seigneur a le dernier mot sur la vie du monde » et « l'expérience clé est la miséricorde ».

Le pontificat du pape François est aussi « un pontificat de discernement », défini par « une attitude intérieure qui pousse à être ouverts pour trouver Dieu là où Il veut être trouvé, et non seulement dans des périmètres bien définis ».

Le pape « ne craint pas l'ambiguïté de la vie et l'affronte avec courage » : dans ce monde « toujours en mouvement », les jugements ordinaires pour classifier ce qui est important et ce qui ne l'est pas, ne fonctionnent pas. La vie de l'esprit a « d'autres critères », c'est pourquoi « les actions et les décisions doivent être accompagnées d'une lecture attentive, méditative, priante, des signes des temps, qui peuvent être n'importe où ».

Cinquième trait : « un pontificat à la pensée incomplète », à la « pensée ouverte » : le pape n'a pas de « programme théorique et abstrait à appliquer à l'histoire » ni de « vision a priori », il a un « dessein », une expérience vécue qui se réfère « à des temps, des lieux, des personnes », qui « prend forme par étape et se traduit concrètement ».

En d'autres termes, sa démarche « dialogue avec la réalité, s'insère dans l'histoire des hommes, se déroule dans le temps », sur « une route ouverte, un chemin qui s'ouvre en cheminant ». Comme il l'a écrit dans Evangelii Gaudium, on ne doit pas « attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l'Église et le monde » (EG 16) car « ni le pape, ni l'Église ne possèdent le monopole de l'interprétation de la réalité sociale ou de la proposition de solutions aux problèmes contemporains » (EG 184).

Le pontificat du pape François exprime aussi « une tension entre esprit et institution » : « L'Église doit accepter cette liberté insaisissable de la Parole, qui est efficace à sa manière, et sous des formes très diverses, telles qu'en nous échappant elle dépasse souvent nos prévisions et bouleverse nos schémas. » (EG 22). Cette tension est également une tension entre l'Église comme « peuple pèlerin » et l'Église comme « institution », tension qui « anime la réflexion de François à proposer ce qu'il appelle la "conversion de la papauté" » (EG 32), estime la Civiltà Cattolica.

Enfin, septième et dernier trait : « un pontificat de frontière et de défis » : il s'agit « d'habiter les frontières » mais surtout de chercher « comment annoncer l'Évangile aujourd'hui à quiconque, quelle que soit sa condition existentielle ».

« L'Église n'est pas seulement "phare", mais aussi "flambeau" qui chemine avec les hommes, faisant la lumière, parfois devant, parfois au milieu, parfois derrière, pour éviter que quelqu'un ne reste en arrière ».

Que faut-il attendre de ce pontificat pour l'avenir ? Pour la Civiltà Cattolica, le discours du papeFrançois à la réunion de la Congrégation des évêques le 27 février dernier est une réponse : « on peut donc imaginer un pasteur qui veut amener le troupeau non pas là où il voudra mais là où le Seigneur voudra, sur un chemin qui n'est pas toujours prévisible ni déductible de nos désirs ou de nos peurs, sur lequel il faudra le courage de "discuter" avec Dieu, à l'exemple de Moïse. »

Orthodoxes, protestants et juifs marquent leur intérêt pour le pape | La-Croix.com

« JAMAIS L'UNITÉ N'A SEMBLÉ SI PROCHE »

 Jean-François Colosimo, théologien orthodoxe, président des Éditions du Cerf 

« Par sa simplicité, son souci des pauvres et sa façon de briser les habitudes, François souligne la distorsion qui existe entre les théologiens et la hiérarchie orthodoxes. Les premiers ne peuvent qu'être ravis de son exercice de la primauté, envisagée comme un service. Le combat qu'il a engagé pour réduire l'influence de la Curie, la reconnaissance d'une part d'autonomie aux Églises locales représentent la plus grande avancée au plan œcuménique depuis la rencontre entre Paul VI et le patriarche Athénagoras, en 1964. Jamais, de ce point de vue, l'unité n'a semblé si proche.

Pour toutes ces raisons, la hiérarchie orthodoxe se trouve aujourd'hui embarrassée. François est un pape du nouveau monde qui brise la dimension symbolique du pouvoir institutionnel. Encore marqués par un demi-siècle de confrontation Est-Ouest, les hiérarques orthodoxes sont soudain pris de court par ce basculement Nord-Sud. Aussi, la plupart ne savent pas comment se saisir du phénomène François et ont du mal à retrouver le fil de leur relation avec Rome. »

nouis

« Papiste non, mais bergogliste sûrement »

Antoine Nouis, directeur de l'hebdomadaire protestant Réforme  

« Je ne suis certainement pas devenu papiste, mais bergogliste, sûrement ! Je reconnais dans ce qu'il est, ce qu'il dit et incarne, l'Évangile auquel je suis attaché et je crois que c'est partagé par beaucoup de protestants. Son comportement et ses propos m'édifient. Au-delà des divergences doctrinales qui demeurent, il me semble que ce pape peut faire avancer le dialogue œcuménique.

Ainsi, parlant des relations œcuméniques, il dit qu'il faudrait voir en quoi les autres Églises interpellent l'Église catholique. Ce n'est plus le discours surplombant qu'avaient globalement ses prédécesseurs – nous, les catholiques, avons la vérité et la part de vérité que vous avez dépend de votre proximité avec nous –, mais ce pape semble dire que nous sommes tous en marche vers la vérité et que le compagnonnage que nous avons les uns avec les autres peut nous aider dans notre propre fidélité à l'Évangile. »

abecassis

« Il rappelle la vocation originelle de l'Église »

 Armand Abécassis, philosophe et écrivain juif 

« Sur deux points, ce pape apporte quelque chose de nouveau. Par ses paroles, ses gestes, sa manière d'être, par la priorité qu'il donne aux laissés-pour-compte, aux échoués, aux pauvres, à tous ceux dont la dignité est bafouée, ce pape recentre la foi chrétienne sur l'Évangile et rappelle la vocation originelle de l'Église.

Tous les rabbins n'auraient pas forcément la même lecture, mais je crois qu'à sa manière, le pape François permet que le message divin, qui a besoin des deux Alliances, soit entendu, et que cela concerne les juifs, puisque la spiritualité évangélique s'enracine dans la Torah qui invite de manière insistante à prêter attention aux pauvres, à la veuve, à l'orphelin, à l'étranger.

Je pressens, par ailleurs, que ce pape, ami du rabbin de Buenos Aires, désire approfondir la réconciliation entre juifs et chrétiens, en marche depuis Vatican II. Celle-ci est infiniment importante pour le monde. Elle peut servir de modèle. »

Recueilli par Samuel Lieven, Céline Hoyeau et Martine de Sauto


Envoyé de mon Ipad 

الأربعاء، 12 مارس 2014

Le pape François va-t-il révolutionner l’Église ? | Nouvelles de France Portail libéral-conservateur

Le pape François va-t-il révolutionner l'Église ?

Le pape François va-t-il révolutionner l'Église ?Il y a un an personne n'en parlait ! Et voilà qu'aujourd'hui, il fait la Une des magazines. Il est la vedette des réseaux sociaux, en tête des recherches sur Google et des mentions sur la toile mondiale ; la personnalité politique la plus populaire du web et la personnalité de l'année, élue par le magazine Time. Un engouement qui a commencé il y a un an, le 13 mars 2013.

Ce mercredi, la place Saint-Pierre mouillée par la pluie est noire de monde. Entre les parapluies et les drapeaux qui flottent au vent on aperçoit l'homme en blanc, « l'évêque de Rome que les cardinaux sont allés chercher au bout du monde ». À 76 ans, Jorge Mario Bergoglio devient le 265e successeur de Pierre, mais le premier Pape jésuite et sud-américain. Le premier pontife à porter le nom « François », s'exposant aux yeux du monde sans ornement liturgique au soir de son élection. Le ton est donné. François impose un nouveau style à la papauté. C'est le début d'un changement…pas d'une rupture !

Il veut réformer la structure de l'Église. Rêve d'une « Église pauvre pour les pauvres ». Se dépouille et s'abaisse pour laver les pieds des prisonniers. Se déplace en auto pour visiter les malades. Il plaide en faveur des migrants et des réfugiés et prône la « culture de la rencontre ». Il nous appelle à « protéger la création toute entière ». Il dénonce la « culture du rejet » et la « mondialisation de l'indifférence ». Il fustige la « tyrannie des marchés » et la « dictature de l'économie sans visage ». Il prêche pour un monde plus tolérant et adopte lui-même une attitude plus ouverte à l'endroit des homosexuels et des divorcés-remariés.

Par son exemple et ses déclarations le Souverain Pontife dresse le portrait d'une Église plus miséricordieuse. Une Église accueillante, à l'image d'un « hôpital de campagne après une bataille ». Beaucoup y voient là une « révolution » en marche dans l'Institution. Gare aux fantasmes !

« Dire que le pape François est le Pape de la rupture est une ineptie, car il ne changera pas la doctrine de l'Église. »

Lorsque le pape est proche des plus vulnérables ; lorsqu'il plaide pour une « Église ouverte à tous » ; lorsqu'il exhorte à la charité et appelle à la tolérance ; lorsqu'il condamne la culture du rejet et les injustices en tous genres, il ne fait rien de plus qu'appliquer l'enseignement du Christ et la doctrine catholique. Le pape François dit ce qu'affirme le Catéchisme de l'Église catholique. « Il n'est ni progressiste ni conservateur » tient à souligner Antonio Spadero, directeur de la revue jésuite Civiltà Cattolica, à qui le Pape accordait de longues entrevues en août dernier.

Dire que le pape François est le Pape de la rupture est une ineptie, car il ne changera pas la doctrine de l'Église. À ceux qui regrettent qu'il n'insiste pas assez sur la défense de la vie, contre l'avortement et l'euthanasie, le père Spadero assure que « c'est pour le Pape un thème très important. Toutefois il ne doit pas être énoncé comme principe abstrait, mais placé dans un contexte ».

Du reste, « le pape a clairement parlé de la défense de la vie dans tous ses aspects » ajoute le directeur de la revue jésuite. En janvier dernier, le Saint-Père dénonçait « l'horreur de l'avortement ». Il déclarait devant le corps diplomatique invité au Vatican que « les êtres humains sont souvent jetés comme s'ils étaient des choses non nécessaires. La seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l'avortement, me fait horreur », disait-il en appelant les gouvernements à défendre la famille. En septembre, lors d'une audience accordée aux médecins catholiques le Pape condamnait aussi l'euthanasie : « chaque personne âgée, même si elle est malade ou en fin de vie, porte en elle le visage du Christ. On ne peut les éliminer ! ». En juin, alors que le « mariage pour tous » venait d'être voté en France, le Souverain Pontife invitait les parlementaires français à « ne pas hésiter à abroger les lois si nécessaires, pour leur apporter l'indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ». L'attention à la vie humaine est depuis toujours une priorité du magistère de l'Église. Aucune raison qu'elle change aujourd'hui. Elle est inscrite au cœur de l'Évangile.

Reste que le pape François a opéré un changement : de l'intérieur il réforme la Curie, préconisant lui-même une « conversion de la papauté ». De l'extérieur il simplifie les protocoles et change l'image de l'Institution pour une « Église aux portes ouvertes », plus proche du monde. Mais sur le fond il n'y aura pas de changement dogmatique ou doctrinal, car l'Église n'est pas une institution inventée pour plaire. Elle est, comme l'expliquait le philosophe et théologien Romano Guardini « une réalité vivante qui vit au long des siècles et grandit comme tout être vivant, en se transformant tout en restant elle-même, car son cœur est le Christ…Vivant dans le monde, elle n'est pas du monde, mais de Dieu, du Christ et de l'Esprit ».

S'il est vrai que le pape François veut du changement dans l'Église, il n'entend pas pour autant changer l'Église. En tant que successeur de Pierre, il est le dépositaire d'un enseignement et d'une tradition apostolique. Un trésor vieux de 2000 ans. Un héritage sacré qu'il entend « rafraîchir », tout simplement.

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الخميس، 6 مارس 2014

Le Pape aura son magazine hebdomadaire

Le Pape aura son magazine hebdomadaire

La une du premier numéro, qui sort aujourd'hui mercredi, est titrée: «Ayez le courage d'être heureux»

Il Mio Papa, lancé à destination du grand public par Mondadori, l'éditeur de Closer et Grazia, sera consacré chaque mercredi à l'activité du pape François.

Après avoir fait un selfie avec des adolescents italiens et la une de Rolling Stones , le Pape, élu «personnalité de l'année» par Time, va voir un nouveau magazine lui être entièrement consacré.

Il Mio Papa (Mon Pape) est lancé ce mercredi en Italie au prix de 50 centimes d'euro, et tiré à 500.000 exemplaires. Le magazine, à destination des fidèles, relatera chaque mercredi ses principaux faits et gestes, avec, dans chaque numéro, un poster et ses citations les plus saillantes.

C'est le groupe italien Mondadori, qui fait partie de l'empire de la famille Berlusconi (Fininvest), éditeur de Closer et Grazia en France et notamment de l'hebdomadaire Chi en Italie, qui est à l'origine de ce lancement.

Bientôt une page Facebook

Il faut dire que le 265e successeur au trône de Pierre a la faculté de fédérer un large public, comme il l'a montré lors des JMJ au Brésil en juillet dernier, en réunissant 3 millions de fidèles pour une messe sur la plage de Copacabana, soit trois fois plus que les Rolling Stones au même endroit en 2006! Même Jérôme Kerviel a sollicité une audience avec le pape François, pour «interroger la justice de Dieu».

Le chef spirituel, qui a succédé à Benoît XVI voilà à peine un an, bénéficie d'un fort capital de sympathie, notamment en raison de ses prises de position en faveur des plus démunis et de sa grande ouverture d'esprit.

Il y a un an, en un mois à peine, le compte Twitter du Vatican (@pontifex) était ainsi passé de 2,5 millions d'abonnés sous Benoît XVI à 5 millions. Aujourd'hui, le compte officiel du Pape a même dépassé les 12 millions d'abonnés. Le site Internet du Vatican, Vatican Insider, a, par ailleurs, déclaré il y a quelques jours que le pape François devrait avoir une page Facebook très prochainement.

Anecdotes

C'est Aldo Vitali, l'éditeur de Sorrisi e Canzioni («Sourires et Chansons»), le premier hebdomadaire italien consacré à la télévision et au divertissement, qui est l'éditeur de ce nouveau magazine. De quoi susciter quelques interrogations sur sa ligne éditoriale. L'éditeur se défend toutefois de toute velléité d'information people: «il n'est pas question de commérages ou de paparazzi», a-t-il assuré au New York Times.

Jusqu'à présent, c'est L'Osservatore Romano, le quotidien publié par le Vatican, qui couvre l'actualité du Souverain Pontife et publie la majorité de ses discours et sermons. Son rédacteur en chef, Giovanni Maria Vian, observe avec intérêt le nouveau venu: «C'est un phénomène intéressant, précisément parce qu'il n'émane pas de la communauté catholique», estime-t-il dans le New York Times.

Les anecdotes qui ont émaillé la vie du Vatican ces derniers jours trouveront pourtant certainement leur place dans ce magazine destiné à un lectorat beaucoup plus large que la seule communauté catholique. Par exemple, l'erreur de prononciation du pape François lors de dernière prière dominicale de l'Angélus: alors qu'il appelait au dialogue pour résoudre la crise en Ukraine devant une foule réunie place Saint-Pierre à Rome, le Souverain Pontife a dit «cazzo» qui, en italien, signifie «putain» ou «bite», au lieu de dire «caso» («cas», «exemple»). Se rendant compte de son lapsus, le Pape - dont la langue maternelle est l'espagnol - s'est immédiatement repris.

Problème juridique de droits de publication

Reste un problème juridique que Mondadori aurait quelque peu négligé: le Vatican est seul détenteur des droits d'utilisation du nom et de l'image du Pape. Et, la semaine dernière, la Libreria Editrice Vaticana, la maison d'édition du Vatican, a rappelé qu'elle détenait les droits de publication des écrits du Pape. «Plusieurs magazines publient les enseignements du Pape, mais ils ont un accord avec nous», ce qui n'est pas le cas de Mondadori, a mis au point dans le New York Times le révérend Giuseppe Costa, directeur de la maison d'édition. Et le père Costa de prévenir: «S'ils publient les propos du Pape, nous serons obligés d'intervenir.» À bon entendeur.



Envoyé de mon Ipad 

La "révolution de François" expliquée par François


"Je fais le prêtre, cela me plaît"

Anne Kurian

ROME, 5 mars 2014 (Zenit.org) - Le pape n'est pas « une sorte de superman, une espèce de star », mais « un homme qui rit, pleure, dort et a des amis, une personne normale », déclare le pape François qui confie : « Je fais le prêtre, cela me plaît ».

Un an après son élection (13 mars 2013), dans un entretien publié par le quotidien italien « Corriere della sera » et dans La Nacion, en Argentine, ce 5 mars 2014, le pape François évoque sa première année de pontificat.

Je fais le prêtre, cela me plaît

Si « la tendresse et la miséricorde » sont l'essence de son message pastoral, c'est qu'elles sont « le centre de l'Evangile », explique-t-il : sans elles, « on ne peut comprendre Jésus, la tendresse du Père », venu pour « écouter, guérir, sauver ». Ainsi le pape François « aime être parmi les gens, avec celui qui souffre, aller dans les paroisses ».

Ses appels téléphoniques à ceux qui lui écrivent sont dans la même ligne, un « service » : « je fais le prêtre. Cela me plaît », explique celui qui a pris « l'habitude » de téléphoner lorsqu'il était prêtre à Buenos Aires : « je le sens en moi… même si aujourd'hui ce n'est pas facile de le faire étant donné le nombre de personnes qui m'écrivent. ».

« Le pape est un homme qui rit, pleure, dort et a des amis comme tout le monde. Une personne normale », souligne-t-il, dénonçant « les interprétations idéologiques, une certaine mythologie du pape François » : « Peindre le pape comme une sorte de superman, une espèce de star, me semble offensif. »

Il nie par exemple être sorti la nuit du Vatican pour aller nourrir les clochards de Rome, comme certains média l'ont rapporté : « Cela ne m'est jamais venu à l'esprit ».

Que le Seigneur me donne l'inspiration

Le pape François aborde sa façon de gouverner : « Le pape n'est pas seul dans son travail car il est accompagné et conseillé par beaucoup de monde... Mais il y a un moment, lorsqu'il s'agit de décider, d'apposer une signature, où il est seul avec son sens de la responsabilité ».

Il évoque la réforme de la Curie : « En mars dernier, je n'avais aucun projet de 'changement' pour l'Eglise. Je ne m'attendais pas à ce 'transfert de diocèse'... J'ai commencé à gouverner en cherchant à mettre en pratique ce qui avait émergé dans le débat entre cardinaux dans les congrégations. »

Pour les décisions à prendre « j'attends que le Seigneur me donne l'inspiration », ajoute le pape, donnant un exemple : « on avait parlé du soin spirituel des personnes qui travaillent dans la Curie ». D'où son choix de « donner plus d'importance aux retraites spirituelles annuelles » car « auparavant dans la Curie on écoutait trois prédications par jour et puis certains continuaient à travailler ».

Cette année, pour la retraite de carême, le pape et la curie romaine iront donc à Ariccia, au sud-est de Rome du 9 au 14 mars : « tous ont le droit de passer cinq jours dans le silence et la méditation ».

"La sagesse de Benoît XVI est un don de Dieu"

"La sagesse de Benoît XVI est un don de Dieu"
Le pape François plaide pour l'institution du "pape émérite"

Anne Kurian

ROME, 5 mars 2014 (Zenit.org) - La sagesse de Benoît XVI « est un don de Dieu », comme « les grands-parents qui par leur sagesse, leurs conseils, renforcent la famille », estime le pape François.

Dans un entretien publié à la Une du quotidien italien Corriere della sera ce 5 mars 2014, le pape plaide pour institutionnaliser le statut du « pape émérite » : « le pape émérite n'est pas une statue dans un musée. C'est une institution. Nous n'y étions pas habitués ».

Tout comme le statut d' « évêque émérite » qui n'existait pas avant le Concile Vatican II, le « pape émérite » doit aussi devenir « une institution » : « Benoît est le premier et il y en aura peut-être d'autres. Nous ne le savons pas. »

Le pape François précise qu'il lui est arrivé de demander conseil à Benoît XVI : « Sa sagesse est un don de Dieu. Certains auraient voulu qu'il se retire dans une abbaye bénédictine loin du Vatican. J'ai pensé aux grands-parents qui par leur sagesse, leurs conseils, renforcent la famille et ne méritent pas de finir dans une maison de retraite. »

Benoît XVI « est discret, humble, il ne veut pas déranger », ajoute le pape qui explique leur décision commune : « Nous en avons parlé et nous avons décidé ensemble qu'il serait mieux qu'il voie des gens, qu'il sorte et qu'il participe à la vie de l'Église. »

Ainsi, le pape émérite s'est joint à la bénédiction de la statue de saint Michel Archange au Vatican (cf. Zenit du 5 juillet 2013), puis est venu déjeuner à Sainte-Marthe avec le pape François, après Noël (cf. Zenit du 27 décembre).

« Je l'ai invité à participer au consistoire et il a accepté », poursuit le pape. Benoît XVI était en effet présent au consistoire pour la création de 19 cardinaux, le 22 février dernier, où il a donné un témoignage fort : prenant place sur un siège semblable à ceux des autres cardinaux, le pape émérite a retiré sa calotte blanche pour saluer le pape François venu à lui fraternellement, avant et après la célébration. Une façon de m


Le pape François plaide pour l'institution du "pape émérite"

Anne Kurian

ROME, 5 mars 2014 (Zenit.org) - La sagesse de Benoît XVI « est un don de Dieu », comme « les grands-parents qui par leur sagesse, leurs conseils, renforcent la famille », estime le pape François.

Dans un entretien publié à la Une du quotidien italien Corriere della sera ce 5 mars 2014, le pape plaide pour institutionnaliser le statut du « pape émérite » : « le pape émérite n'est pas une statue dans un musée. C'est une institution. Nous n'y étions pas habitués ».

Tout comme le statut d' « évêque émérite » qui n'existait pas avant le Concile Vatican II, le « pape émérite » doit aussi devenir « une institution » : « Benoît est le premier et il y en aura peut-être d'autres. Nous ne le savons pas. »

Le pape François précise qu'il lui est arrivé de demander conseil à Benoît XVI : « Sa sagesse est un don de Dieu. Certains auraient voulu qu'il se retire dans une abbaye bénédictine loin du Vatican. J'ai pensé aux grands-parents qui par leur sagesse, leurs conseils, renforcent la famille et ne méritent pas de finir dans une maison de retraite. »

Benoît XVI « est discret, humble, il ne veut pas déranger », ajoute le pape qui explique leur décision commune : « Nous en avons parlé et nous avons décidé ensemble qu'il serait mieux qu'il voie des gens, qu'il sorte et qu'il participe à la vie de l'Église. »

Ainsi, le pape émérite s'est joint à la bénédiction de la statue de saint Michel Archange au Vatican (cf. Zenit du 5 juillet 2013), puis est venu déjeuner à Sainte-Marthe avec le pape François, après Noël (cf. Zenit du 27 décembre).

« Je l'ai invité à participer au consistoire et il a accepté », poursuit le pape. Benoît XVI était en effet présent au consistoire pour la création de 19 cardinaux, le 22 février dernier, où il a donné un témoignage fort : prenant place sur un siège semblable à ceux des autres cardinaux, le pape émérite a retiré sa calotte blanche pour saluer le pape François venu à lui fraternellement, avant et après la célébration. Une façon de m