الأربعاء، 31 ديسمبر 2014

La culture de la rencontre, caractéristique du pape

La culture de la rencontre, caractéristique du pape
Bilan 2014 du P. Lombardi

Anne Kurian

ROME, 30 décembre 2014 (Zenit.org) - Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, évoque les caractéristiques de l'année 2014 du pape François, dans son bilan de fin d'année au micro de Radio Vatican. Parmi ces caractéristiques : « la culture de la rencontre ».

« Il y un mot du pape, au fil du temps, que j'arrive de plus en plus à comprendre, et qui a un sens crucial : la "culture de la rencontre" », déclare-t-il : « Le pape François a vraiment une attitude, une façon à lui d'être en relation avec les autres : il met profondément en jeu sa vie et tout son être, pour que son interlocuteur se mette lui aussi en jeu… le pape a une approche à la fois très personnelle et fascinante, une capacité bien à lui à aller au cœur de l'autre et à l'inviter à se mettre en marche pour le bien de l'humanité ».

Cette rencontre « profonde » avec l'autre peut en effet « déclencher de nouveaux dialogues qui sont peut-être restés bloqués, lorsque le niveau des relations était plus superficiel ou formel », explique-t-il en citant les relations du pape avec le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomaios et son rôle dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba.

Finalement, « derrière l'expression "culture de la rencontre", je trouve une manière structurée d'aller vers l'autre – sous de nombreuses formes : religieuse, spirituelle, œcuménique ou politique – qui fait la caractéristique de ce pontificat », ajoute-t-il.

Cette culture de la rencontre se joue aussi au niveau « des pauvres et des périphéries, de toutes les personnes qui souffrent », que le pape « évoque continuellement » : « En 2014 la situation absolument dramatique au Moyen Orient est sans arrêt revenue dans les appels, dans les attentions du pape ».

D'autres thèmes également reviennent fréquemment comme la lutte contre les nouvelles formes d'esclavage : « le pape a fait sienne une mobilisation de l'Eglise, des personnes de bonne volonté, sur ces frontières », souligne le P. Lombardi.

Miracle dans les caisses du Vatican : des centaines de millions d’euros oubliés refont surface – 29/12/2014 | Camer Post

Miracle dans les caisses du Vatican : des centaines de millions d'euros oubliés refont surface – 29/12/2014 | Camer Post
Miracle dans les caisses du Vatican : des centaines de millions d'euros oubliés refont surface – 29/12/2014
Des centaines de millions d'euros ont refait surface dans les caisses du Vatican. Cette divine surprise a été révélée par le cardinal australien George Pell, "ministre" de l'Economie du Saint-Siège, dans une tribune au magazine britannique Catholic Herald publiée le vendredi 5 décembre 2014. AFP PHOTO / GABRIEL BOUYS

Des centaines de millions d'euros ont refait surface dans les caisses du Vatican. Cette divine surprise a été révélée par le cardinal australien George Pell, « ministre » de l'Economie du Saint-Siège, dans une tribune au magazine britannique Catholic Herald publiée le vendredi 5 décembre 2014. AFP PHOTO / GABRIEL BOUYS

Ils n'étaient pas cachés, ils n'étaient pas illicites, ils étaient juste oubliés : des centaines de millions d'euros ont refait surface dans les caisses du Vatican à la faveur de la grande refonte des finances du Saint-Siège.

C'est le cardinal australien George Pell, « ministre » de l'Économie du Vatican, qui a révélé la divine surprise dans une tribune au magazine britannique Catholic Herald.
« Nous avons découvert que la situation (financière du Vatican) était bien plus saine que ce qu'il semblait. Parce que quelques centaines de millions d'euros étaient cachés dans divers comptes sectoriels et n'apparaissaient pas dans les bilans », a-t-il déclaré.

Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, s'est empressé vendredi de préciser qu'il ne s'agissait pas de « fonds illégaux, illicites ou mal administrés ». Ces fonds « ne figuraient pas dans les bilans officiels du Saint-Siège et de la Cité du Vatican » et le Secrétariat du pape à l'Économie en a appris l'existence lors de l'audit des administrations vaticanes. Cette découverte est « un fruit de la coopération constructive entre les diverses institutions vaticanes », a ajouté le père Lombardi.

Le cardinal Pell, un poids-lourd du camp conservateur et membre du « C9″ des cardinaux conseillant le pape François, dispose des pleins pouvoirs pour réformer les services économiques et financiers du petit État, grevés dans le passé par l'opacité et des scandales financiers de grande ampleur.
« Il est important d'observer que le Vatican n'est pas en faillite. A part le fonds de pensions, qui doit être renforcé pour faire face aux demandes d'ici 15 à 20 ans, le Saint-Siège se finance, grâce à la possession de biens substantiels et d'investissements », a estimé ce cardinal à poigne.

Dans sa tribune, il décrit un système à l'ancienne, où chacune des près de 200 entités vaticanes ou dépendant directement du Vatican jouissait d'une indépendance qu'elle conservait jalousement.
« On gardait ses problèmes pour soi. Très peu étaient ceux qui étaient tentés de confier au monde extérieur ce qui se passait chez eux, sauf quand ils avaient besoin d'une aide extérieure », rappelle-t-il.

« Ennuyante de prospérité »

« Une princesse allemande me disait qu'on percevait le Vatican comme une vieille famille noble glissant vers l'indigence, et les gens du Vatican comme des incompétents, des extravagants et des proies faciles pour les voleurs », raconte-t-il.

Mais même si quelques soubresauts ne sont pas à exclure dans les années qui viennent, cette image est vouée à disparaître, assure le cardinal Pell. Désormais, « les budgets de chaque congrégation et conseil pontifical doivent être approuvés, et leurs dépenses contrôlées (…) durant l'année », avec des pénalités en cas de dépassement, insiste-t-il.
« Les donateurs s'attendent à ce que leurs donations soient gérées avec efficacité et honnêteté », explique le cardinal australien. « Une Église pour les pauvres ne devrait pas être pauvrement gérée ».

Cette refonte, qui ne se fait pas sans douleur, est approuvée par une majorité de cardinaux : Jorge Bergoglio a été élu pape en 2013 en partie sur le mandat de réformer la Curie et de mettre fin à un système largement obsolète et dépensier.

Début novembre, le cardinal Pell a adressé un courrier interne aux personnels du Vatican pour présenter un manuel des politiques de gestion financière qui entreront en vigueur à partir du 1er janvier.
Et des experts laïcs, non soumis à l'autorité du pape, devraient en garantir à terme le bon fonctionnement.

Selon Mgr Pell, certains cardinaux et évêques sont d'ailleurs favorables à ce que ces nouvelles procédures de comptabilité soient envoyées aux conférences épiscopales et aux 3 000 diocèses à travers le monde.
L'objectif est clair: que les finances du Vatican deviennent « ennuyantes de prospérité », afin de faire fructifier les œuvres de l'Église et non plus les scandales.

Par: AFP



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الاثنين، 8 ديسمبر 2014

Le pape François regarde l’Islam « dans les yeux » | Vu de Rome

Le pape François regarde l'Islam « dans les yeux » | Vu de Rome
Le pape François regarde l'Islam « dans les yeux »

Dans la Mosquée Bleue d'Istanbul, le pape François a prié. Il n'y a pas à tourner autour du mot. Certains ont préféré s'en tenir à un « recueillement ». Le porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, a insisté pour qualifier le geste d'une « adoration silencieuse » – qui n'en demeure pas moins une forme de prière. A sa conférence de presse dans le vol retour de Turquie, le pape n'y est pas allé par quatre chemins en racontant sa visite la veille de la mosquée conduite par le grand mufti d'Istanbul : « A ce moment j'ai senti le besoin de prier. Et j'ai dit : 'Nous prions un peu ?' Il a dit 'Oui, oui'. Et j'ai prié : pour la Turquie, pour la paix, pour le mufti… pour tous… pour moi, qui en ai besoin… J'ai prié, vraiment… Et j'ai surtout prié pour la paix. J'ai dit : 'Seigneur, finissons-en avec la guerre…'. Ainsi, cela a été un moment de prière sincère. »
L'image du pape priant à la mosquée a trop vite été éclipsée dans les médias. D'une part, parce que, rappelant celle de Benoît XVI au même lieu huit ans plus tôt, elle prenait un air de déjà vu. D'autre part, parce que son inclination pour demander au patriarche de Constantinople sa bénédiction, plus tard dans la journée, était tout aussi spectaculaire et, de surcroît, inédite.
Voir le chef de l'Eglise catholique prier dans une mosquée serait devenu presque banal. Rappeler que le chrétien peut prier où il veut, dans la rue, dans le métro, en salle d'attente, revient à rendre trop anodin le lieu choisi. Une façon de refuser de voir la mosquée. Le pape François a prié là où prient d'ordinaire les musulmans. Sa visite à la Mosquée Bleue a d'ailleurs été inversée, au dernier moment, avec celle voisine à Sainte-Sophie précisément pour ne pas tomber en pleine heure de prière et perturber les fidèles.
Le pape n'a pas pour autant prié dans son coin mais à son initiative, en public, aux côtés et en même temps que le grand mufti – plus de trois minutes -. Il a prié en silence, les mains jointes, les yeux fermés, sans autre manifestation, par respect à la fois du lieu et de qui il est.
Toujours en respect du lieu, il s'est au préalable déchaussé et, au moment de prier, il était tourné vers La Mecque. Comme le relève Omar Abboud dans l'Osservatore Romano – soit son proche ami musulman dans le quotidien du Vatican -, « à la Mosquée Bleue, pour prier, (le pape) a regardé dans la même direction que celle vers laquelle un quart de la population mondiale tourne le visage cinq fois par jour ». « Regarder La Mecque veut dire regarder les musulmans directement dans les yeux », poursuit Omar Abboud – nonobstant le fait que le pape priait les yeux fermés : « Je suis certain que la majorité de la population de l'Islam est capable d'échanger ce regard transformé en dialogue et fraternité ».
C'est le défi lancé à l'Islam par le pape François, qui durant cette année 2014 a visité pas moins de quatre pays à large majorité musulmane : Jordanie, Palestine, Albanie et Turquie. A la veille de sa visite à la Mosquée Bleue, il a énuméré ce que chrétiens et musulmans partagent « l'adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche Abraham, la prière, l'aumône, le jeûne… (..) vécus selon nos propres traditions (..) vécus d'une manière sincère ».
Au-delà de la fugacité d'une image de presse, le pape François paraît avoir vécu ainsi sa prière à la Mosquée Bleue. Une prière qui ne vise en rien à nier les différences entre chrétiens et musulmans mais à les dépassionner et à les dépasser. Pour son voyage en Albanie, des musulmans à Tirana avaient prié pour lui. A quand la visite en retour du grand mufti d'Istanbul dans la basilique Saint-Pierre ?



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السبت، 29 نوفمبر 2014

Moyen-Orient - Le pape François prône la tolérance religieuse en Turquie - France 24

Moyen-Orient - Le pape François prône la tolérance religieuse en Turquie - France 24
28/11/2014-Le pape François a entamé sa tournée en Turquie, vendredi, en appelant Ankara à montrer l'exemple en matière de "dialogue interreligieux" afin d'endiguer la montée de l'extrémisme islamiste et la persécution des chrétiens au Moyen-Orient.

Les persécutions dont sont victimes les chrétiens d'Orient ont été évoquées, vendredi 28 novembre, par le pape François dès le premier jour de sa visite en Turquie, pays frontalier des zones de conflit d'Irak et de Syrie. Le chef de l'Église catholique a insisté sur le rôle que pouvait jouer la Turquie, "un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes".

Alors que son hôte, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dénonçait "l'islamophobie" croissante du monde occidental, le pape argentin de 77 ans a exhorté Ankara à promouvoir le "dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme".

Au pouvoir depuis 2003, le président Erdogan, qui recevait le pape dans son nouveau, luxueux et très controversé palais de la banlieue d'Ankara, a joué la proximité avec son invité. "Nous regardons le monde avec les mêmes valeurs. Nos vues sont identiques sur la violence", a-t-il assuré.

Mais, fidèle à son discours habituel, M. Erdogan a poursuivi par une longue sortie contre la progression de l'islamophobie dans le monde occidental.

"Les préjugés se développent entre les mondes musulman et chrétien. L'islamophobie monte sérieusement et rapidement. Nous devons œuvrer ensemble contre les menaces qui pèsent sur notre planète : l'intolérance, le racisme et les discriminations", a-t-il dit.

S'il a fermement condamné les organisations extrémistes telles que le groupe de l'organisation de l'État islamique (EI) ou Al-Qaïda, M. Erdogan a expliqué leur progression parce que leurs jeunes recrues "ont été discriminées et victimes de politiques incorrectes".

L'homme fort de Turquie a également dénoncé le "double discours" occidental sur le terrorisme, fustigeant notamment le "terrorisme d'État" à l'œuvre en Syrie ou en Israël.

'Les mêmes droits'

Depuis qu'il dirige sans partage le pays, M. Erdogan, un pieu musulman, se présente volontiers en protecteur des religions, mais il est régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir "islamiser" la République laïque turque fondée en 1923.

Le pape François n'a pas occulté ces critiques. "Il est fondamental que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens (...) disposent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs", a-t-il dit, "la liberté religieuse et la liberté d'expression, efficacement garanties à tous (....) deviendront un signe éloquent de paix" pour la région.

La communauté chrétienne de Turquie ne regroupe plus aujourd'hui que 80 000 personnes dans un océan de plus de 75 millions de musulmans, pour l'essentiel sunnites. Les chrétiens, tolérés, ne sont toujours pas reconnus juridiquement comme une communauté à part entière.

Comme il l'avait déjà fait dans l'avion l'amenant à Ankara, le pape n'a pas manqué de louer les "efforts généreux" de la Turquie pour l'accueil des réfugiés de Syrie et d'Irak, quelle que soit leur confession. "La communauté internationale a l'obligation morale de l'aider à prendre soin des réfugiés", a-t-il dit.

Selon l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media, le pape devrait d'ailleurs profiter de son passage à Istanbul pour y rencontrer des réfugiés irakiens et syriens. Un geste attendu depuis qu'il a exprimé cet été son désir de soutenir au Kurdistan irakien les chrétiens, orthodoxes et catholiques confondus, qui fuient la poussée jihadiste.

Le pape, quatrième souverain pontife à visiter la Turquie, devait poursuivre sa visite samedi et dimanche par Istanbul.

Huit ans après son prédécesseur, le pape argentin Jorge Bergoglio doit visiter les mêmes lieux chargés de symboles que Benoît XVI, du mausolée d'Atatürk vendredi à l'ancienne basilique byzantine Sainte-Sophie devenue musée et la Mosquée bleue samedi à Istanbul, mais dans un climat nettement plus apaisé.

En 2006, la visite du pape allemand avait été empoisonnée par des propos controversés tenus trois mois plus tôt, où il semblait faire un lien entre islam et violence.

Même si le Vatican n'a évoqué aucune menace spécifique, près de 3 000 policiers ont été mobilisés à Ankara et au moins 7 000 autres le seront à Istanbul samedi et dimanche.

Dans la partie plus religieuse de son séjour, François compte réduire encore la fracture avec les orthodoxes née du schisme de 1054. Il doit notamment signer une déclaration avec le plus prestigieux de ses chefs, le patriarche Bartholomée.

Avec AFP

Première publication : 28/11/2014



Envoyé de mon Ipad 

الخميس، 13 نوفمبر 2014

Un pape subversif - GARRIGUES ET SENTIERS

Un pape subversif - GARRIGUES ET SENTIERS

Un pape subversif

Quand François invite les mouvements populaires au Vatican

Quand nos amis du Mouvement des Sans Terre (MST) brésilien nous ont contactés il y a plusieurs mois pour nous annoncer que le Centre d'Information Alternative était invité à une rencontre avec le Pape François, nous avons beaucoup ri : qu'est-ce qu'une organisation – le Centre d'Information Alternative (AIC) à Jérusalem et Bethléem – dont la plupart des membres sont de culture juive ou musulmane, et athées de surcroît, allaient faire au Vatican ?

Et quand le Conseil d'Administration m'a demandé d'y représenter l'organisation dont je suis le président, j'ai carrément dit non : si je ne partage pas l'anticléricalisme primaire de beaucoup de mes amis français et considère, avec Karl Marx, que la religion n'est pas seulement l'opium du peuple mais aussi "le soupir des opprimés", je ne voyais pas l'intérêt de ma présence à une rencontre au Vatican. Devant l'insistance de nos amis brésiliens, j'y suis finalement allé. Et je ne le regrette pas du tout.

En fait, le Pape organisait une rencontre de dialogue intensif entre l'Église Catholique et une centaine de mouvements populaires venant des quatre coins de la Planète, autour de trois thèmes : la Terre, le Travail et le Logement. Je l'avoue, c'était passionnant et certainement pas moins intéressant que les nombreux Forums Sociaux Mondiaux auxquels j'ai déjà participé.

"Mouvements populaires", et pas des ONG – sauf l'AIC et quelques autres – ou même des mouvements sociaux comme on les appelle, mais des mouvements de base où s'organisent les couches les plus exclues de la société et du monde du travail, comme les recycleurs des déchets de Rio, des paysans d'Afrique centrale déplacés par les guerres, ou encore des pêcheurs privés de leurs ressources par des sociétés multinationales, ainsi que des habitants de bidonvilles d'Afrique et d'Amérique Latine, que les spéculations immobilières ont transformés en réfugiés dans leur propre villes.

Puis est venue la rencontre avec le Pape François et son adresse aux participants : directe, chaleureuse même, et d'une radicalité surprenante. Après avoir fait une critique sans concession de l'état des lieux de notre monde, où l'homme est devenu l'esclave du capital et des multinationales, le Pape a appelé les mouvements populaires à devenir les agents d'un changement révolutionnaire indispensable. Oubliant le discours écrit, le Pape a tout d'un coup dit, avec un petit sourire : « Certains diront peut-être que je prêche du communisme… » et il est vrai que ses propos n'étaient pas moins subversifs que ceux du camarade-président bolivien Evo Morales qui ont clôturé la rencontre.

« Terre, travail, logement : des droits sacrés et inaliénables, pour tous et toutes » a souligné le Pape François. Un tournant dans l'Église Catholique ? Pas certain : il suffisait de regarder les visages de certains des cardinaux présents pendant le discours du Pape, apparemment choqués par la radicalité du chef de l'Église.

Ce qui est certain, c'est qu'un tournant dans l'implication sociale et politique de l'Église Catholique est aujourd'hui l'objet d'un combat dans les instances supérieures de celle-ci. Il ne peut laisser indifférents les militant/es du mouvement social à travers le monde, même les plus mécréants d'entre nous.

Michael Warschawski
pour le Courrier de Genève



Envoyé de mon Ipad 

Le pape François interpelle le G20 sur les racines du terrorisme | La-Croix.com

Le pape François interpelle le G20 sur les racines du terrorisme | La-Croix.com

L'an dernier, en septembre 2013, le nouveau pape avait écrit à la présidence du G20 pour convaincre les dirigeants de ce groupe des vingt pays les plus riches du monde d'« abandonner la recherche vaine d'une solution militaire » en Syrie, alors qu'Américains et Français y préparaient des frappes contre le régime de Bachar Al Assad.

Cette année, à l'approche d'un nouveau sommet du G20, prévu les 15 et 16 novembre à Brisbane (Australie), le pape François a écrit une nouvelle lettre pressant les dirigeants de ne pas s'en tenir à une solution « exclusivement de nature militaire » pour enrayer jusqu'à leur « racine » les « causes du terrorisme », qui a gagné depuis la même région.

En référence implicite à l'offensive meurtrière de Daech, le pape reconnaît l'importance d'« un arrêt définitif de l'agression injuste », comme il l'avait admis le 18 août dernier à la presse à son retour de Corée du Sud. Il rappelle aussi l'exigence que ce mandat d'arrêt s'appuie sur « le système légal des Nations unies ».

Le pape pourrait réitérer ces attentes lors de sa visite en Turquie

Au-delà de cette solution militaire immédiate, le pape François attend du G20 qu'il lutte contre « ceux qui d'une manière ou d'une autre encouragent les groupes terroristes à travers un soutien politique, le commerce illégal du pétrole ou la fourniture d'armes et de technologies ».

Le propos vise implicitement plusieurs États du Moyen-Orient qui financent indirectement Daech.

Il reprend aussi des positions exprimées le 20 octobre dernier par le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, au consistoire dédié à la question du Moyen-Orient. Le pape pourrait réitérer ces attentes lors de sa visite en Turquie prévue du 28 au 30 novembre prochains.

Recrutement de terroristes

Dans les sources à l'origine du terrorisme, celui surnommé le « pape des pauvres » énumère aussi « la pauvreté, le sous-développement, l'exclusion ».

Il mentionne aussi l'important chômage des jeunes et l'exclusion sociale qui peuvent conduire « même au recrutement de terroristes », à l'instar de jeunes se laissant entraîner dans le djihadisme, tels des Français rejoignant les rangs d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

De manière plus large, la lettre du pape, rendue publique le 11 novembre, laisse deviner une déception à l'égard du G20 : « Il serait regrettable que ces discussions s'en tiennent purement à un niveau de déclarations de principe », « davantage est requis », « j'espère que (…) ce consensus ne se limitera pas à des indices globaux ». L'auteur d'une encyclique attendue en début d'année prochaine sur l'écologie humaine y évoque aussi brièvement « les assauts constants contre l'environnement naturel » et le « changement climatique ».

« Mobilisation des consciences »

Au lendemain de la communication de sa lettre pour le G20, dans laquelle il redemande que « la religion ne soit pas exploitée à des fins justifiant la violence », le pape François a appelé à « une vaste mobilisation des consciences » de tous ceux « qui ont des responsabilités au niveau local et international et à toutes les personnes de bonne volonté » face aux persécutions chrétiennes actuelles.

« Je suis avec un grand effroi les situations dramatiques des chrétiens dans différentes parties du monde où ils sont persécutés et tués en raison de leur foi religieuse », a-t-il déclaré à la fin de son audience générale hebdomadaire place Saint-Pierre : « Je ressens la nécessité d'exprimer ma profonde proximité spirituelle aux communautés chrétiennes durement frappées par une absurde violence qui ne semble pas vouloir s'arrêter ».

Les chrétiens « ont le droit de retrouver dans leurs propres pays la sécurité et la sérénité, et de professer librement leur foi », a-t-il insisté, alors que, la semaine dernière au Pakistan, un couple de chrétiens, accusés de blasphème, a été lynché et brûlé. Dans le nord-est du Nigeria, le groupe terroriste Boko Haram continue également de sévir.

Sébastien Maillard (à Rome)


Envoyé de mon Ipad 

الأحد، 5 أكتوبر 2014

وقائع مثيرة للاهتمام في حياة البابا فرنسيس...

بقلم فريق زينيت

روما, 2 اكتوبر 2014 (زينيت) - 1- حين كان رئيس أساقفة بوينس أيريس، اعتاد العيش في شقة وكان يطهو وجباته الخاصة ويستخدم النقل العام.

2- كل عام خلال أسبوع الآلام، وكرئيس أساقفة بوينس أيريس كان يغسل أقدام فئة مختلفة من المهمشين اجتماعيًّا، بمن فيهم مرضى السيدا والسجناء.

3- عندما انتخب برغوليو كبابا اختار عدم انتعال الحذاء الأحمر الذي صنع خصيصًا له ولكنه بدلا من ذلك استمر بانتعال حذائه الأسود القديم من بوينس أيريس.

4- بعد أن انتخب كحبر أعظم قرر العودة الى الفندق الذي كان قد نزل فيه ليسدد الفاتورة واختار أن يركب الباص مع الكرادلة الآخرين عوضًا عن استقلال السيارة الفخمة التي قدمت له.

5- احتفل في رتبة الغسل في سجن الشباب في روما ومنع حضور وسائل الإعلام طالبًا أن يكون القداس خاصًّا.

6- خلال حبيرته، يقيم البابا فرنسيس في دار القديسة مارتا مع العاملين في الفاتيكان بدلا من القصر الرسولي.

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نقلته الى العربية نانسي لحود- وكالة زينيت العالمية

المصدر: وكالة الأنباء الكاثوليكية

الثلاثاء، 30 سبتمبر 2014

أبرز المواقف التي فاجأنا بها البابا فرنسيس منذ بداية حبريته (2

روما, 30 سبتمبر 2014 (زينيت) - 1- أوضح البابا أن الملحدين أشخاص جيدون

عام 2013 كسر البابا التقليد بقوله أن نظرة الكنيسة للملحدين على أنهم أشخاص غير جيدين نظرة خاطئة موضحًا أن الملحدين أشخاص جيدون لأنهم ببساطة يصنعون الخير.

2- انتقد البابا فرنسيس النظام المالي

في شهر أيار بدأ البابا بمعالجة النظام الاقتصادي وأوضح أن المال وجد ليخدم لا ليحكم.

3- حارب فرنسيس ضد التحرش الجنسي بالأطفال

تصرف البابا بحزم إزاء هذا الموضوع وشكل لجنة لمتابعته وعدل القانون ليحاكم المعتدين بشكل جدّي

4- ندد الأب الأقدس بالعنف المخيم على سوريا

قال البابا فرنسيس: "نريد عالمًا يملأه السلام، نريد أن نكون رجالا ونساء للسلام. لا للحرب."

5- قدم العلاوة التي تعطى لموظفي الفاتيكان للأعمال الخيرية

بحسب العادات، عندما ينتخب بابا جديد يحصل الموظفون على مكافأة مالية، وأما حين انتخب البابا فرنسيس فلم يحصلوا عليها بل حولها البابا الى الأعمال الخيرية.

6- قال فرنسيس أن الكنيسة مهووسة بمواضيع الإجهاض والزواج المثلي...

ذكر البابا أنه وفي خضم انشغال الكنيسة بهذه المواضيع، تكاد تنسى الإيمان الحقيقي بالمحبة الحقيقية ومواضيع مساعدة الفقراء والمهمشين

7- شجع الحبر الأعظم على التعاون بين المسلمين والمسيحيين

شجع فرنسيس المسيحيين والمسلمين على العمل معًا من أجل المحبة.

8- لا يتردد البابا من التقاط الصور مع المؤمنين

9- أخيرًا، من منا ينسى الطفل الذي اعتلى المنصة خلال حديث البابا، فما كان من هذا الأخير إلا أن قدم له كرسيه للجلوس ومنع رجال الأمن من إجباره على النزول

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نقلته الى العربية نانسي لحود- وكالة زينيت العالمية

الاثنين، 29 سبتمبر 2014

أبرز المواقف البابا التي فاجأنا بها البابا فرنسيس منذ بداية حبريته (1) | زينيت - العالم من روما

أبرز المواقف البابا التي فاجأنا بها البابا فرنسيس منذ بداية حبريته (1) | زينيت - العالم من روما

أبرز المواقف التي فاجأنا بها البابا فرنسيس منذ بداية حبريته (1)

روما, (زينيت) | 51 زيارة\زيارات

نستعرض معكم ونقلا عن مدونة إنكليزية القسم الأول من 18 نقطة فاجأنا بها البابا فرنسيس منذ بداية حبريته الى اليوم.

اشتهر خورخي ماريو برغوليو حين كان رئيس أساقفة بوينس أيريس بالخروج ليلا لحمل الطعام الى الفقراء، وكان يأكل معهم ليعلموا أن هناك من يهتم لأمرهم. وها هو البابا اليوم يتابع أعمال المحبة تجاه الفقراء والمرضى والمسنين.

1- طلب البابا من رؤساء الأساقفة في الفاتيكان أن يمدوا يد المساعدة أكثر للفقراء والمرضى

كان فرنسيس قد طلب من رئيس الأساقفة كونارد كراجيوسكي أن يقوم بأعمال خيرية باسمه، كزيارة المرضى والمسنين والتحدث معهم.

2- اختار البابا فرنسيس حياة أكثر تواضعًا من البابوات الذين سبقوه

هو يتنقل بسيارة فورد فوكس في حين أن البابوات كانوا يختارون سيارات أكثر رفاهية كالمرسيدس والرينو.

3- باع البابا فرنسيس دراجة نارية قدمت له كهدية في المزاد العلني ليقدم المال لمساعدة المشردين

في شهر تشرين الأول باع البابا الهارلي التي تلقاها كهدية وقدم المال لبناء مأوى يقدم الطعام للمشردين في روما.

4- صرح البابا فرنسيس أنه لا يجب على الكنيسة أن تتدخل في حياة المثليين ولا أن تحكم عليهم

نجد جملة شهيرة للبابا حول هذا الموضوع إذ قال: "إن كان الشخص مثليًّا جنسيًّا وكان يبحث عن الرب بإرادة صالحة فمن أنا لأحكم عليه؟"

5- احتفل البابا برتبة الغسل في كنيسة داخل سجن وقبل أرجل المساجين.

6- دعم البابا قضية حماية غابة الأمازون المطيرة

خلال زيارته الى البرازيل التقى البابا بالسكان المحليين للأمازون ودعم قضيتهم ضد من يحاول تشويه أرضهم ومواردهم وشجعهم على الاعتناء بذلك المكان الرائع.

7- اتصل هاتفيًّا بامرأة تعرضت لاعتداء جنسي واطمأن الى حالها.

كانت امرأة قد تعرضت لاعتداء جنسي قد راسلت البابا وهي في ال44 من العمر فما كان منه إلا أن اتصل بها واطمأن الى حالها.

8- يشاع أن البابا يترك الفاتيكان ليلا ويخرج لمساعدة الفقراء والمشردين.

9- عانق البابا فرنسيس شخصًا يعاني من تشوهات وقبله

***

نقلته الى العربية نانسي لحود- وكالة زينيت العالمية

(يتبع)

(29 سبتمبر 2014) © إينّوفاتيف ميديا إنك.


Envoyé de mon Ipad 

الثلاثاء، 23 سبتمبر 2014

Aucune violence ne peut être commise au nom de Dieu




Cité du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Hier à 16 h, après avoir déjeuné à la nonciature avec les évêques albanais, le Pape s'est rendu à l'Université catholique Notre-Dame du Bon Conseil, instituée en 2004 et administrée par une fondation des Fils de l'Immaculée de Tirana, pour rencontrer les chefs des autres confessions et religions du pays: judaïsme, protestantisme, islman et soufisme. Le Pape s'est dit heureux de les rencontrer parce que leur présence constitue "un signe de dialogue et de collaboration pour le bien de toute la société". Il a d'abord rappelé que l'Albanie avait été le "témoin des violences et des drames que peuvent provoquer l?exclusion forcée de Dieu de la vie personnelle et communautaire: "Quand, au nom d?une idéologie, on veut expulser Dieu de la société, on finit par adorer des idoles, et bien vite aussi l?homme s?égare lui-même, sa dignité est piétinée, ses droits violés. Vous savez bien à quelles brutalités peut conduire la privation de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, et comment à partir de ces blessures se forme une humanité radicalement appauvrie, parce que privée d?espérance et de référence à des idéaux. Les changements survenus à la fin du siècle dernier ont eu pour effet positif aussi de créer les conditions pour une réelle liberté de religion. Cela a donné à chaque communauté la possibilité de raviver des traditions qui ne s?étaient jamais éteintes, malgré les persécutions féroces, et a permis à tous d?offrir, à partir de sa propre conviction religieuse, une contribution positive à la reconstruction morale, avant la reconstruction économique du pays". Cependant, a ajouté le Pape citant Jean-Paul II, "la vraie liberté religieuse a horreur des tentations de l?intolérance et du sectarisme et promeut des attitudes de dialogue respectueux et constructif. Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître combien l?intolérance envers celui qui a des convictions religieuses différentes des siennes propres est un ennemi particulièrement insidieux, qui malheureusement se manifeste aujourd?hui en différentes régions du monde. En tant que croyants, nous devons être particulièrement vigilants pour que la religiosité et l?éthique que nous vivons avec conviction et dont nous témoignons avec passion s?exprime toujours par des attitudes dignes du mystère que l?on entend honorer, en refusant avec résolution comme non vraies, parce que non dignes de Dieu ni de l?homme, toutes ces formes qui représentent un usage déformé de la religion. La religion authentique est source de paix et non de violence! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège! Discriminer au nom de Dieu est inhumain".

De ce point de vue, a souligné le Saint-Père, "la liberté religieuse n?est pas un droit qui puisse être garanti uniquement par le système législatif en vigueur, qui est aussi nécessaire: c?est un espace commun, une atmosphère de respect et de collaboration qui est construit avec la participation de tous, même de ceux qui n?ont aucune conviction religieuse". Le Pape a ainsi indiqué deux attitudes qui pourraient être particulièrement utiles pour promouvoir cette liberté religieuse: "La première, c?est celle de voir en tout homme et en toute femme, même en ceux qui n?appartiennent pas à sa propre tradition religieuse, non des rivaux, encore moins des ennemis, mais bien des frères et des s?urs. Celui qui est assuré de ses convictions propres n?a pas besoin de s?imposer, d?exercer des pressions sur l?autre, il sait que la vérité a sa force de rayonnement propre... Chaque tradition religieuse, à l?intérieur d?elle-même, doit réussir à rendre compte de l?existence de l?autre. La seconde "est l?engagement en faveur du bien commun. Chaque fois que l?adhésion à sa propre tradition religieuse fait germer un service plus convaincu, plus généreux, plus désintéressé pour la société tout entière, il y a un exercice authentique et un développement de la liberté religieuse. Celle-ci apparaît alors non seulement comme un espace d?autonomie légitimement revendiquée, mais comme une potentialité qui enrichit la famille humaine par son exercice progressif. Regardons autour de nous : combien sont nombreux les besoins des pauvres, combien nos sociétés doivent encore trouver des chemins vers une justice sociale plus répandue, vers un développement économique inclusif! Combien l?âme humaine a besoin de ne pas perdre de vue le sens profond des expériences de la vie et de récupérer l?espérance! Dans ces domaines d?action, les hommes et des femmes inspirés par les valeurs de leur propre tradition religieuse peuvent offrir une contribution importante, même irremplaçable. C?est là aussi un terrain particulièrement fécond pour le dialogue interreligieux".

"Je voudrais dire quelque chose quelque chose d'un fantôme, le relativisme. Face au phénomène, nous devons adopter un principe clair: On ne peut dialoguer si l'on ne part pas de son identité propre. Sans identité le dialogue ne peut exister. Ce serait un dialogue fantôme, un dialogue en l'air, sans intérêt. Chacun de nous a sa propre identité religieuse et est fidèle à celle-ci. Mais le Seigneur sait comment faire avancer l'histoire. Nous partons chacun de notre identité, en ne faisant pas semblant d'en avoir une autre, parce que cela ne sert à rien...c'est du relativisme. Ce qui nous unit est notre chemin de vie, c'est la bonne volonté de partir de son identité pour faire le bien à nos frères et s?urs... Chacun de nous offre le témoignage de son identité à l'autre et dialogue avec l'autre. Ensuite le dialogue peut aller plus avant sur des questions théologiques, mais le plus important, le plus beau, c'est de marcher ensemble sans trahir notre identité, sans la cacher, sans hypocrisie". Le Pape a conclu en encourageant les chefs religieux "à maintenir et développer la tradition de bonnes relations entre les communautés religieuses existantes en Albanie, et à vous sentir unis dans le service de votre chère patrie. Avec un trait d'humour, on pourrait dire que cela ressemble à une équipe de foot: les catholiques contre tous les autres, mais tous ensemble pour le bien de la patrie et de l'humanité! Continuez d'être le signe pour votre pays et pour les autres que les relations cordiales et la féconde collaboration entre hommes de religions différentes sont possibles".

Mise en garde contre les nouvelles formes de dictature

Cité du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Hier après-midi à Tirana, le Pape François s'est rendu à la cathédrale pour célébrer les vêpres et s'adresser au clergé, séminaristes, religieux et mouvements de laïcs. Consacré en 2002, l'édifice qui peut accueillir 700 personnes, est orné d'une verrière représentant Jean-Paul II et Mère Teresa. Après les témoignages bouleversants d'un prêtre de 83 ans et d'une religieuse de 85 ayant subi la persécution du régime athée, le Pape a fondu en larmes. Après avoir embrassé ces deux témoins vivants, il a renoncé au discours écrit et a improvisé: "Nous avons entendu dans la lecture: Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort... Durant les deux derniers mois, je me suis préparé à cette visite en lisant l?histoire de la persécution en Albanie. Cela a été une surprise, car je ne savais pas que votre peuple avait tant souffert. Aujourd?hui, sur mon trajet depuis l?aéroport, j'ai vu tant de portraits de ces martyrs qui montrent que le peuple n'a pas oublié ceux qui ont tant souffert. Un peuple de martyrs! Et je viens d'en serrer deux dans mes bras. Je ne peux vous dire que ce qu'ils ont dit, par leur vie, par leurs paroles simples. Ils racontent ces faits douloureux avec simplicité. Comment ont-ils fait pour survivre à tant de tribulations? Ils nous disent ce que nous avons entendu dans le passage de la seconde épître aux Corinthiens: Dieu est le Père miséricordieux et le Dieu de toute consolation. C?est lui qui nous a consolés... Ils ont souffert physiquement et psychiquement, dans l'angoisse de l?incertitude d'être ou non fusillés. Ils vivaient avec cette angoisse et le Seigneur les consolait. Je pense à Pierre enchaîné pendant que l?église priait pour lui. Le Seigneur a consolé Pierre, comme il a consolé nos deux martyrs survivants". La communauté chrétienne priait pour eux. "C'est cela le mystère de l?Eglise, que le Seigneur console humblement, secrètement aussi. Il console dans l?intimité du c?ur et il console avec sa force. Eux, j?en suis sûr, ceux qui sont réconfortés ne se vantent pas de ce qu?ils ont vécu... Ils nous disent que pour nous, qui avons été appelés par le Seigneur pour le suivre de près, l?unique consolation vient du Christ. Malheur à nous si nous cherchons une autre consolation! Malheur aux prêtres, aux religieux, aux s?urs, aux novices, aux personnes consacrées quand ils cherchent des consolations loin du Seigneur. Je ne veux pas vous bastonner?, ni devenir votre bourreau. Mais sachez bien que si vous cherchez de la consolation ailleurs, vous ne serez pas heureux: Tu ne pourras consoler personne, parce que ton c?ur n?a pas été ouvert à la consolation du Seigneur. Et tu finiras, comme dit Elie au peuple d?Israël, en clochant des deux jambes. Soit donc béni le Père de notre Seigneur, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort". C?est ce qu?ont fait les deux témoins que nous venons d'entendre: "Humblement, sans prétention, sans se vanter, ils nous ont rendu un service, celui de nous consoler: Ils nous ont dit que, pécheurs, le Seigneur a été avec eux. Voilà le chemin. Ne vous découragez donc pas. Et excusez-moi je me sers de vous comme exemple, mais nous devons tous être des exemples les uns pour les autres. Rentrons chez nous en pensant que nous avons touché des martyrs".

Voici maintenant le texte que le Saint-Père avait préparé, et qu'il a remis à l'Archevêque de Tirana: "C?est pour moi une grande joie de vous rencontrer et je vous remercie pour votre accueil. Parmi vous, je puis mieux exprimer ma proximité à votre engagement d?évangélisation. Depuis que votre pays est sorti de la dictature, les communautés ecclésiales ont recommencé à cheminer et à s?organiser pour l?action pastorale, et elles regardent avec espérance vers l?avenir. Ma pensée reconnaissante va en particulier à ces pasteurs qui ont payé d?un prix élevé leur fidélité au Christ et leur décision de rester unis au Successeur de Pierre. Ils ont été courageux dans la difficulté et dans l?épreuve. Il y a encore parmi nous des prêtres et des religieux qui ont fait l?expérience de la prison et de la persécution, comme la s?ur et le frère qui nous ont raconté leur histoire. Je vous embrasse avec émotion et je rends grâce à Dieu pour votre témoignage fidèle, qui stimule toute l?Eglise à poursuivre avec joie l?annonce de l?Evangile".

"Mettant à profit cette expérience, l?Eglise en Albanie peut grandir dans le zèle missionnaire et dans le courage apostolique. Je connais et j?apprécie l?engagement avec lequel vous vous opposez à de nouvelles formes de dictature qui risquent de rendre esclaves les personnes et les communautés. Si le régime athée cherchait à étouffer la foi, ces dictatures, plus sournoises, peuvent étouffer la charité. Je pense à l?individualisme, aux rivalités et aux confrontations exaspérées: C?est une mentalité mondaine qui peut contaminer aussi la communauté chrétienne. Il ne sert à rien de se décourager devant ces difficultés, n?ayez pas peur d?avancer sur la route du Seigneur. Il est toujours à vos côtés, il vous donne sa grâce et vous aide à vous soutenir les uns les autres, à vous accepter comme vous êtes, avec compréhension et miséricorde, à cultiver la communion fraternelle. L?évangélisation est plus efficace quand elle est mise en ?uvre avec unité d?intention et avec une collaboration sincère entre les différentes réalités ecclésiales et entre les missionnaires et le clergé local. Cela comporte le courage de poursuivre dans la recherche des formes de travail commun et d?aide réciproque dans les domaines de la catéchèse, de l?éducation catholique, comme aussi de la promotion humaine et de la charité. Dans ces domaines aussi, l?apport des mouvements ecclésiaux, qui savent faire des projets et agir en communion avec les Pasteurs et entre eux est précieux. C?est ce que je vois ici: Des évêques, des prêtres, des religieux et des laïcs, toute une Eglise qui veut cheminer dans la fraternité et dans l?unité. Quand l?amour du Christ est placé au-dessus de tout, même d?exigences particulières légitimes, on devient alors capable de sortir de nous-mêmes, de nos petitesses personnelles ou de groupe, et d?aller vers Jésus qui s?approche de nous dans les frères. Ses plaies sont encore visibles aujourd?hui sur le corps de beaucoup d?hommes et de femmes qui ont faim et soif, qui sont humiliés, qui se trouvent en prison ou à l?hôpital. Et vraiment en touchant et en soignant avec tendresse ces plaies, il est possible de vivre l?Evangile jusqu?au bout et d?adorer Dieu vivant au milieu de nous".

"Nombreux sont les problèmes que vous affrontez chaque jour. Ils vous poussent à vous immerger avec passion dans une activité apostolique généreuse. Toutefois, nous savons que seuls nous ne pouvons rien faire. Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain. Cette conscience nous appelle à donner chaque jour la juste place au Seigneur, à lui consacrer du temps, à lui ouvrir notre c?ur, afin qu?il agisse dans notre vie et dans notre mission. Ce que le Seigneur promet à la prière confiante et persévérante dépasse ce que nous imaginons: Au-delà de ce que nous demandons, il nous donne aussi l?Esprit. La dimension contemplative devient indispensable, au milieu des engagements les plus urgents et les plus pesants. Et plus la mission nous appelle à aller vers les périphéries existentielles, plus notre c?ur sent le besoin intime d?être uni à celui du Christ, plein de miséricorde et d?amour. Sachant que les prêtres et les personnes consacrées ne sont pas encore en nombre suffisant, le Seigneur vous répète: La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux! Priez donc le maître de la moisson d?envoyer des ouvriers pour sa moisson. Il ne faut pas oublier que cette prière part d?un regard, celui de Jésus, qui voit l?abondance de la moisson. Avons-nous, nous aussi ce regard? Savons-nous reconnaître l?abondance des fruits que la grâce de Dieu a fait croître, et du travail qu?il y a à faire dans le champ du Seigneur? C?est de ce regard de foi sur le champ de Dieu que naît la prière, l?invocation quotidienne et pressante au Seigneur pour les vocations sacerdotales et religieuses. Vous, chers séminaristes, et vous, chers postulants et novices, vous êtes le fruit de cette prière du peuple de Dieu, qui précède et accompagne toujours votre réponse personnelle. L?Eglise en Albanie a besoin de votre enthousiasme et de votre générosité. Le temps que vous consacrez à une solide formation spirituelle, théologique, communautaire et pastorale, est fécond en vue de servir de façon adéquate, demain, le peuple de Dieu. Les gens, plus que des maîtres, cherchent des témoins, des témoins humbles de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, des prêtres et des religieux conformés au Bon Pasteur, capables de communiquer à tous la charité du Christ".

"Je rends grâce à Dieu, avec vous comme avec le peuple albanais tout entier, pour les nombreux missionnaires, hommes et femmes, dont l?action a été déterminante pour la renaissance de l?Eglise et reste encore aujourd?hui d?une grande importance. Ils ont contribué notablement à consolider le patrimoine spirituel qu?évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs albanais ont conservé, au milieu d?épreuves et de tribulations très dures. Pensons au grand travail accompli par les instituts religieux pour relancer l?éducation catholique, un travail qui mérite d?être reconnu et soutenu. Et puis, ne vous découragez pas devant les difficultés. Dans le sillage de vos pères, soyez tenaces dans le témoignage rendu au Christ, et marchez ensemble avec Dieu, vers l?espérance qui ne déçoit jamais. Que sur votre chemin, vous vous sentiez toujours accompagnés et soutenus par l?affection de l?Eglise toute entière".

الاثنين، 22 سبتمبر 2014

Pour le pape François, l’Albanie est un pays « européen » et non un « pays musulman » | La-Croix.com

Pour le pape François, l'Albanie est un pays « européen » et non un « pays musulman » | La-Croix.com

Le pape François donne une conférence de presse dans l'avion qui le ramène de Tirana (Albanie) à Rome, le 21 septembre 2014.

Au terme d'une intense visite d'une journée en Albanie, dimanche 21 septembre, le pape François a souligné le caractère européen de ce petit pays des Balkans. Ce n'est « pas un pays musulman », mais « européen », a-t-il défini à propos de cette nation de 3,25 millions d'habitants, dont environ 56 % sont de confession sunnite mais où vivent aussi d'importantes minorités catholique (15 %) et orthodoxe (11 %).

La bonne coexistence entre religions et leur collaboration ont été au centre de sa visite. Ce n'est pas de « la tolérance, c'est la capacité à la fraternité », a-t-il distingué. Tirana attendait de la visite papale qu'elle permette de changer l'image de l'Albanie comme « pays musulman ».

> Lire aussi : Contre la violence, le pape plaide pour la collaboration des religions en Albanie 

Pour le pape, l'Albanie envoie aujourd'hui ce « témoignage de la fraternité » après celui des martyrs pendant la dictature communiste, dont il a rappelé le « niveau de cruauté ». Plus tôt dans l'après-midi, les témoignages d'un prêtre de 84 ans et d'une religieuse de 85 ans ayant souffert durant cette sombre période l'ont bouleversé jusqu'aux larmes. Il a expliqué s'être renseigné sur le passé récent de ce pays depuis deux mois, en vue de son voyage.

Un pays jeune

Le pape a été frappé par « la jeunesse » de l'Albanie. Près d'un quart de la population a moins de 14 ans. Autant de raisons qui ont motivé le choix de ce pays, non membre de l'Union européenne, comme première destination européenne hors d'Italie : « C'est un message, un signal que j'envoie », a indiqué celui qui considère qu'on comprend mieux un problème depuis sa périphérie. Dans un récent entretien à la télévision vaticane, le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que le Vatican « soutient l'intégration européenne de l'Albanie ». Le pays a reçu le statut de candidat à l'entrée dans l'UE au sommet européen de juin dernier.

Confirmant son prochain voyage à Strasbourg le 25 novembre, le pape François a précisé qu'il s'agirait de rencontrer « le Parlement européen et le Conseil de l'Europe ensemble ». Institution représentant 47 pays, dont l'Ukraine et la Russie, le Conseil de l'Europe siège depuis 1949 dans la capitale alsacienne. Le pape avait reçu le Secrétaire général de l'organisation, Thorbjorn Jagland, au Vatican le 20 septembre.

La veille de son départ, recevant de jeunes évêques du Sud, le pape argentin a demandé de prier pour l'Europe – « un continent un peu vieilli » – parmi trois intentions, incluant la Chine et lui-même. Les Églises doivent soutenir l'Europe « afin qu'elle se reprenne ». « L'Europe est fatiguée, elle s'est lassée », avait-il déclaré le 15 juin dernier, jour où il annonça son voyage en Albanie.

Le pape a confirmé qu'il devrait se rendre en Turquie, du 28 au 30 novembre prochains, évoquant la « saint André », fête chère aux orthodoxes. Lorsqu'un journaliste lui a rappelé que ce pays était voisin de l'Irak – où certains incitent le pape à se rendre à cette occasion – il a répondu en souriant : « Je ne peux pas changer la géographie du pays ».

Sébastien Maillard (dans le vol Tirana-Rome)


Envoyé de mon Ipad 

الأحد، 21 سبتمبر 2014

"La religion authentique est source de paix et non de violence !" (texte intégral


Nom de Dieu : un "grand sacrilège", dénonce le pape
Pape François

ROME, 21 septembre 2014 (Zenit.org) - Pour la seconde fois ce dimanche 21 septembre, à Tirana, le pape François fustige l'usage de la violence au Nom de Dieu (cf. Discours de ce matin, au palais présidentiel), pour mettre au contraire en évidence l'exemple, important « pour le monde », de la coexistence pacifique des religions en Albanie.

Cet usage du Nom de Dieu est un « grand sacrilège » dénonce-t--il devant les représentants des différentes confessions chrétiennes et les représentants des autres religions présentes dans le pays qu'il a rencontrés à 16h, à l'université catholique de Tirana "Notre Dame du Bon Conseil".

« La religion authentique est source de paix et non de violence ! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence ! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège ! Discriminer au nom de Dieu est inhumain », déclare le  pape.

Il invite à la mise en œuvre concrète de ce qu'il appelle la « liberté fondamentale » : « La liberté religieuse n'est pas un droit qui puisse être garanti uniquement par le système législatif en vigueur, qui est aussi nécessaire : c'est un espace commun, une atmosphère de respect et de collaboration qui est construit avec la participation de tous, même de ceux qui n'ont aucune conviction religieuse. »

Le pape indique deux voies pour sa mise en œuvre effective. D'une part, « voir en tout homme et en toute femme, même en ceux qui n'appartiennent pas à sa propre tradition religieuse, non des rivaux, encore moins des ennemis, mais bien des frères et des sœurs », autrement dit la fraternité universelle.

D'autre part, « l'engagement en faveur du bien commun », donc la dimension sociale et politique de la foi en Dieu.

Le pape exhorte à l'espérance, à l'attention aux « besoins des pauvres » et à « trouver des chemins vers une justice sociale plus répandue, vers un développement économique inclusif! », car, dit-il,  « plus on est au service des autres, et plus on est libre ! ». Une parole d'autant plus forte que l'Albanie s'efforce d'atteindre les critères européens de développement pour intégrer l'Union européenne.

Le pape a improvisé un passage sur m'importance de ne pas trahir son identité: le dialogue "suppose l'identité", car "le plus est important, c'est de marcher ensemble sans trahir son identité, sans la masquer, sans hypocrisie".

A.B.

Discours du pape François

Chers amis,

Je suis vraiment heureux de cette rencontre, qui réunit les responsables des principales confessions religieuses présentes en Albanie. Je salue avec un profond respect chacun de vous et les communautés que vous représentez ; et je remercie de grand cœur Monseigneur Massafra pour ses paroles de présentation et d'introduction. Il est important que vous soyez ici ensemble : c'est le signe d'un dialogue que vous vivez quotidiennement, en cherchant à construire entre vous des relations de fraternité et de collaboration, pour le bien de la société tout entière.

L'Albanie a été tristement témoin de telles violences et de tels drames que peut causer l'exclusion forcée de Dieu de la vie personnelle et communautaire. Quand, au nom d'une idéologie, on veut expulser Dieu de la société, on finit par adorer des idoles, et bien vite aussi l'homme s'égare lui-même, sa dignité est piétinée, ses droits violés. Vous savez bien à quelles brutalités peut conduire la privation de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, et comment à partir de ces blessures se forme une humanité radicalement appauvrie, parce que privée d'espérance et de référence à des idéaux.

Les changements survenus à partir des années 90 du siècle dernier ont eu comme effet positif aussi celui de créer les conditions pour une liberté de religion effective. Cela a donné à chaque communauté la possibilité de raviver des traditions qui ne s'étaient jamais éteintes, malgré les persécutions féroces, et a permis à tous d'offrir, également à partir de sa propre conviction religieuse, une contribution positive à la reconstruction morale, avant la reconstruction économique du pays.

En réalité, comme l'a affirmé saint Jean-Paul II dans sa visite historique en Albanie en 1993, « la liberté religieuse […] n'est pas seulement un don précieux du Seigneur pour ceux qui ont reçu la grâce de la foi : elle est un don pour tous parce qu'elle est la garantie fondamentale de toute expression de la liberté […] Il n'est rien qui nous rappelle, autant que la foi, que, si nous avons un unique Créateur, alors nous sommes tous frères ! Ainsi, la liberté religieuse est un rempart contre les totalitarismes et une contribution décisive à la fraternité humaine » (Message à la nation albanaise, 25 avril 1993).

Mais il faut tout de suite ajouter : « La vraie liberté religieuse a horreur des tentations de l'intolérance et du sectarisme et promeut des attitudes de dialogue respectueux et constructif » (ibid.). Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître combien l'intolérance envers celui qui a des convictions religieuses différentes des siennes propres est un ennemi particulièrement insidieux, qui malheureusement se manifeste aujourd'hui en différentes régions du monde. En tant que croyants, nous devons être particulièrement vigilants pour que la religiosité et l'éthique que nous vivons avec conviction et dont nous témoignons avec passion s'exprime toujours par des attitudes dignes du mystère que l'on entend honorer, en refusant avec résolution comme non vraies, parce que non dignes de Dieu ni de l'homme, toutes ces formes qui représentent un usage déformé de la religion. La religion authentique est source de paix et non de violence ! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence ! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège ! Discriminer au nom de Dieu est inhumain.

De ce point de vue, la liberté religieuse n'est pas un droit qui puisse être garanti uniquement par le système législatif en vigueur, qui est aussi nécessaire : c'est un espace commun, une atmosphère de respect et de collaboration qui est construit avec la participation de tous, même de ceux qui n'ont aucune conviction religieuse. Je me permets d'indiquer deux attitudes qui peuvent être d'une utilité particulière dans la promotion de cette liberté fondamentale.

La première, c'est celle de voir en tout homme et en toute femme, même en ceux qui n'appartiennent pas à sa propre tradition religieuse, non des rivaux, encore moins des ennemis, mais bien des frères et des sœurs. Celui qui est assuré de ses convictions propres n'a pas besoin de s'imposer, d'exercer des pressions sur l'autre : il sait que la vérité a sa force de rayonnement propre. Nous sommes tous, au fond, des pèlerins sur cette terre, et au cours de notre voyage, tandis que nous aspirons à la vérité et à l'éternité, nous ne vivons pas comme des entités autonomes et autosuffisantes, ni comme des individus ni comme des groupes nationaux, culturels ou religieux, mais nous dépendons les uns des autres, nous sommes confiés aux soins les uns des autres. Chaque tradition religieuse, à l'intérieur d'elle-même, doit réussir à rendre compte de l'existence de l'autre.

Une seconde attitude est l'engagement en faveur du bien commun. Chaque fois que l'adhésion à sa propre tradition religieuse fait germer un service plus convaincu, plus généreux, plus désintéressé pour la société tout entière, il y a un exercice authentique et un développement de la liberté religieuse. Celle-ci apparaît alors non seulement comme un espace d'autonomie légitimement revendiquée, mais comme une potentialité qui enrichit la famille humaine par son exercice progressif. Plus on est au service des autres, et plus on est libre !

Regardons autour de nous : combien sont nombreux les besoins des pauvres, combien nos sociétés doivent encore trouver des chemins vers une justice sociale plus répandue, vers un développement économique inclusif ! Combien l'âme humaine a besoin de ne pas perdre de vue le sens profond des expériences de la vie et de récupérer l'espérance ! Dans ces domaines d'action, les hommes et des femmes inspirés par les valeurs de leur propre tradition religieuse peuvent offrir une contribution importante, même irremplaçable. C'est là aussi un terrain particulièrement fécond pour le dialogue interreligieux.

On ne peut dialoguer sans identité, ce serait un dialogue fantôme, il ne sert à rien. Chacun est fidèle à sa propre identité. Sinon, c'ets du relativisme.

Chacun de nous offre le témoignge de sa propre identé à l'autre, dans le dialogue avec l'autre. Le plus est important, c'est de marcher ensemble sans trahir son identité, sans la masquer, sans hypocrisie.

Il ne peut pas y avoir deux équipes: les Catholiques contre le reste!

Chers amis, je vous exhorte à maintenir et à développer la tradition de bonnes relations entre les communautés religieuses existantes en Albanie, et à vous sentir unis dans le service de votre chère patrie. Continuez à être signe, pour votre pays et pas seulement, de la possibilité de relations cordiales et de collaboration féconde entre des hommes de religions différentes. Et je vous demande une faveur, de prier aussi pour moi. J'en ai telement besoin. Merci. Que Dieu vous bénisse.

© Traduction officielle du Saint-Siège

Ajouts improvisés par le pape François en italiques à confirmer avec le texte

الأربعاء، 10 سبتمبر 2014

Moyen Orient: que Dieu "ouvre les yeux" de qui est "aveuglé par le mal"

Prière du pape François

Anita Bourdin

ROME, 10 septembre 2014 (Zenit.org) - Le pape François encourage les visiteurs de langue arabe présent à l'audience générale, il salue leur fidélité, et il prie pour le repentir de "ceux qui sont aveuglés par le mal".

Le pape s'est adressé, comme tous les mercredis, aux visiteurs de langue arabe présents à l'audience place Saint-Pierre, ce 10 septembre, et spécialement à ceux venus "de Syrie et du Moyen Orient", et il a résumé sa catéchèse sur la maternité de l'Eglise et la miséricorde.

Le pape a rendu hommage à la fidélité des Arabes chrétiens face aux forces du mal: "Que le Seigneur récompense votre fidélité, qu'il vous donne le courage dans la lutte contre les forces du malin, et qu'il ouvre les yeux de ceux qui sont aveuglés par le mal, afin qu'ils voient la lumière de la vérité et se repentent des erreurs commises. Que le Seigneur vous bénisse et vous protège toujours."

"A l'exemple de son Maître, l'Eglise enseigne la miséricorde", a expliqué le pape en italien, immédiatement traduit en arabe par un collaborateur.

Il a précisé en quoi consiste la miséricorde de l'Eglise: "Elle affronte la haine par l'amour; elle vainc la violence par le pardon; elle répond aux armes par la prière!"

Dans un message du 5 septembre à la famille du journaliste israélo-américain de 32 ans, Steven Sotloff, décapité par les djihadistes, le pape avait exhorté à "rejeter la violence, l'agression et le manque de compassion", "toujours et partout" et il avait appelé à ce que "chacun prie et travaille pour le pardon, la guérison et la paix".

Le pape François dénonce le « massacre inutile » des guerres

http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Rome/Le-pape-Francois-denonce-le-massacre-inutile-des-guerres-2014-09-10-1204150

Le pape est attendu samedi 13 septembre au cimetière militaire italien de Redipuglia, pour le centenaire de la Première Guerre mondiale.

10/9/14 - 16 H 48
Le cimetière militaire de Redipuglia, dans le nord-est de l’Italie. Inauguré en 1938, il abrite l...
Paolo Giovannini/AP

Le cimetière militaire de Redipuglia, dans le nord-est de l’Italie. Inauguré en 1938, il abrite les dépouilles de quelque 100 000 combattants morts durant la Grande Guerre. Sur les marches d’un immense escalier sont gravés les noms de chaque disparu auquel répond le mot presente.

Il y célébrera une messe pour les victimes de tous les conflits.
Prenant des initiatives pour la paix, le pape s’est référé à plusieurs reprises à une « Troisième guerre mondiale disséminée » en cours, à travers des guerres locales sur fond économique.
Ils sont 15 000 morts de la Première Guerre mondiale enterrés là. Autrichiens, Tchèques, Slovaques… En commençant sa visite samedi matin 13 septembre par une prière dans le cimetière austro-hongrois de Redipuglia, aujourd’hui territoire du nord-est italien frontalier de la Slovénie, naguère partie intégrante de l’Empire des Habsbourg, le pape François entend se situer, comme le commente Radio Vatican, « au-delà des frontières et des appartenances ». Au-delà, aussi, de la seule commémoration historique.
Se rendant ensuite dans le grand cimetière militaire, toujours à Redipuglia, où sont enterrés plus de 100 000 soldats italiens, dont 30 000 inconnus, tombés durant la Grande Guerre, le pape célébrera une messe « pour les victimes de toutes les guerres », selon son programme officiel. Autrement dit pas seulement pour celles du passé.
Argentin, Jorge Bergoglio ne se sent pas pour autant étranger à la « guerre civile européenne » comme est aussi surnommée celle de 14-18. Lui qui a grandi dans le giron de ses grands-parents piémontais, émigrés en Argentine dans l’entre-deux-guerres, en a entendu le récit. « J’ai entendu tant d’histoires douloureuses des lèvres de mon grand-père qui l’a faite », confiait-il, lors d’une audience en juin dernier, aux carabiniers italiens. Il tenait à marquer le centenaire du déclenchement du premier conflit mondial, selon un de ses proches au Vatican qui lui a même suggéré de se rendre à Verdun.

« MASSACRE INUTILE »

Pour évoquer cette guerre qui fit au total environ neuf millions de morts, le pape François remet en avant l’expression de Benoît XV, en 1917, de « massacre inutile »,qu’il rappela devant le comité pontifical des sciences historiques le 12 avril dernier.
Des mots jugés infamants en leur temps par les belligérants. « Cet appel à la paix était entendu comme une trahison envers son pays, y compris par les catholiques, très divisés à l’époque », signale le P. Bernard Ardura, président du Comité pontifical et organisateur, le mois prochain, d’un colloque d’histoire au Vatican intitulé « Massacre inutile ».
Ces termes, le pape les a repris récemment dans son message à la rencontre annuelle de la communauté Sant’Egidio tenue à Anvers également dans le souvenir de la Première Guerre mondiale.

« LA GUERRE N’EST JAMAIS NÉCESSAIRE, NI INÉVITABLE »

« La guerre entraîne les peuples dans une spirale de violence qui s’avère difficile à contrôler par la suite, écrit-il. Elle démolit ce que des générations ont pris peine à construire et prépare la route à des injustices et à des conflits qui sont encore pires. »« La guerre n’est jamais nécessaire, ni inévitable », conclut le pape, voulant réagir « devant tant de”massacres inutiles” » actuels : « Innombrables conflits et guerres, déclarées et non déclarées, qui affligent aujourd’hui la famille humaine. »
Ses appels répétés au dialogue en Irak ou en Ukraine, sa veillée de prière pour la Syrie il y a un an, son « invocation pour la paix » en Terre sainte dans les jardins du Vatican en juin dernier et le « match interreligieux pour la paix » le 1er  septembre sont autant d’initiatives contre ce qu’il n’hésita pas à qualifier, lors de sa conférence de presse dans le vol retour de Séoul le 18 août, de « troisième guerre mondiale (…)disséminée »« Aujourd’hui, nous sommes dans un monde en guerre, partout ! », déclara-t-il à la presse.

« AUCUN DES APPELS DES PAPES À LA PAIX N’A ABOUTI »

L’origine de ces conflits se trouve, selon le pape, dans le maintien d’« un système économique qui n’est plus viable », comme il s’en expliqua dans un entretien au journal catalan La Vanguardia du 13 juin. Ce système « pour survivre, doit faire la guerre, comme l’ont toujours fait les grands empires », analyse-t-il : « Mais, étant donné qu’on ne peut pas faire la troisième guerre mondiale, alors on fait des guerres locales. »
Dans son exhortation Evangelii gaudium , le pape s’insurge contre cette « économie qui tue ». Son action contre le trafic d’êtres humains et les formes d’esclavage moderne, qualifiés de « crime contre l’humanité », répond à cette même approche de la guerre entendue dans un sens large. Son prochain message pour la Journée mondiale de la paix 2015 portera sur cette cause, à laquelle il cherche aussi à associer le dialogue interreligieux.Reste à celui qui pousse son Église à se placer « comme un hôpital de campagne sur un champ de bataille »à être entendu. « Aucun des appels des papes à la paix n’a abouti »,reconnaît le P. Ardura, relevant comme seule exception « l’action de Jean XXIII pendant la crise des missiles en 1962 entre Khrouch­tchev et Kennedy ». Mais le pape François ne compte rater aucune occasion. Fin septembre 2015, il devrait intervenir à la tribune des Nations unies à New York, cinquante ans après Paul VI et son célèbre discours que l’actuel pape a déjà cité il y a un an : « Plus jamais la guerre ! Plus jamais ! »
10/9/14 - 16 H 48