الجمعة، 15 نوفمبر 2013

Les tweets du pape,un vrai succès planétaire | La-Croix.com

13/11/2013- La page du compte twitter du pape François en langue anglaise.

Par un tweet après le passage du typhon Haiyan, le pape a demandé d'être « généreux dans la prière et l'aide concrète ».

Avec plus de dix millions d'abonnés, le compte Twitter @Pontifex est devenu l'un des plus importants pour un chef d'État sur ce réseau social.

Postés en neuf langues, dont le latin, ces messages sont considérés comme un outil d'évangélisation par le Vatican.

 « Rappelons-nous les Philippines, le Vietnam et toute la région frappée par le typhon Haiyan. Soyez généreux dans la prière et l'aide concrète. » Par ce seul tweet posté le 11 novembre au matin – et aujourd'hui en français –, le pape François mobilise d'emblée la solidarité. Moins triomphal que le début en Bourse de Twitter, son compte sur le site américain de microblogs est en train d'y devenir l'un des plus florissants. En constante croissance, il a franchi le seuil des dix millions d'abonnés le 26 octobre.

 « Le pape est devenu la deuxième personnalité politique la plus suivie après Barack Obama et ses 39 millions de "followers" », observe Matthias Lufkens, qui conduit une étude sur les tweets de chefs d'État ou de gouvernement à travers le monde intitulée Twiplomacy, au sein de la société de relations publiques Burson-Marsteller. « Il est en passe de devenir l'homme le plus suivi au monde », prédit cet expert, appréciant que le même « compte institutionnel personnel », @Pontifex, ait perduré d'un pape à l'autre.

De fait, le nouveau pape n'est pas parti de rien. Benoît XVI a été le premier pape à envoyer un tweet, le 12 décembre 2012, depuis une tablette iPad, dans une mise en scène médiatisée. Le compte à cette date démarrait avec déjà un million d'abonnés. Avant son départ le 28 février, le pape émérite aura envoyé 38 tweets et gagné trois millions de « suiveurs ».

La diffusion des tweets se poursuit désormais chaque semaine

 Le premier tweet de son successeur a été posté le 17 mars, après son premier Angélus dominical : « Chers amis, je vous remercie de grand cœur et je vous demande de continuer à prier pour moi. » Un message reprenant celui prononcé le soir de son élection, le 13 mars, à la loggia de la basilique Saint-Pierre.

Les tweets du pape sont, en pratique, tirés de ses homélies, catéchèses, allocutions et autres formes d'intervention publique. Une petite équipe de la Secrétairerie d'État, autour de l'ancien journaliste américain Greg Burke, rédige les messages de moins de 140 caractères, espaces compris, selon la règle de base de Twitter. Réactifs aussi à l'actualité, ces tweets sont présentés, en version originale italienne, au pape pour approbation, plusieurs fois par semaine. Sans avoir possédé de compte Twitter lorsqu'il était cardinal (le faux compte @JMBergoglio a été fermé par Twitter) et communiquant le plus souvent en interne par de courts messages griffonnés en espagnol d'une petite écriture, le nouveau pape est toutefois décrit comme ouvert aux nouvelles technologies.

La diffusion de ses tweets se poursuit désormais chaque semaine. « C'est une bonne façon d'appuyer un message, comme avant et après la veillée de prière pour la Syrie du 7 septembre », cite en exemple le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.

« Le dirigeant le plus influent dans le monde »

 « Le plus impressionnant est que les tweets du pape sont les plus retweetés (transmis à d'autres abonnés), ce qui signifie qu'ils ont bien été lus et ce qui fait du pape le dirigeant le plus influent dans le monde », insiste Matthias Lufkens, chiffres à l'appui. Un message du président Obama est « retweeté » en moyenne 2 385 fois. Celui du pape, près de 9 900 fois.

Cette moyenne concerne les tweets du pape argentin diffusés en espagnol. Les versions hispanophone et anglophone sont, de loin, celles qui suscitent le plus d'abonnements. Mais le succès du latin – près de 185 000 abonnés à ce jour – surprend jusqu'au Vatican. Les tweets dans cette version avaient commencé sous Benoît XVI et le pape François, qui comprend le latin, mais sans le parler comme son prédécesseur, a prolongé l'expérience. « Ces tweets n'intéressent pas que les catholiques, mais les latinistes, dont certains réagissent pour indiquer qu'ils sont trop difficiles », explique une source interne.

 « Nous recevons aussi beaucoup d'insultes, surtout en anglais, ajoute une autre source, mais réagir en retour, même avec agressivité, signifie déjà qu'on a été touché. » 

Les mots les plus employés :  Dieu et Jésus

Vus de Rome, les tweets du pape sont en effet d'abord conçus comme un instrument pour la nouvelle évangélisation, objet du dernier Synode des évêques, il y a un an. La teneur de la plupart des 191 messages postés à ce jour, depuis le début du pontificat, en témoigne. « Notre vie doit être centrée sur l'essentiel : sur Jésus-Christ. Tout le reste est secondaire », déclare ainsi le pape François, fidèle à sa volonté de ne pas être confondu avec le centre de l'Église.

 « Les mots les plus employés sur son compte sont Dieu et Jésus », confirme Matthias Lufkens. « Il recourt régulièrement à Twitter pour donner des conseils religieux », a aussi noté Forbes parmi les motifs justifiant la quatrième place que la revue américaine a accordé au nouveau pape parmi « les personnalités les plus puissantes du monde ». 

Au Vatican, on songe à diffuser les tweets @Pontifex dans d'autres langues encore, en direction en particulier de l'Afrique. Des messages en swahili sont à l'étude. Le recyclage des précédents textes est aussi une autre piste. La maison d'édition du Saint-Siège, LEV, a publié dès septembre un petit recueil, en italien, des premiers tweets du nouveau pape.

SÉBASTIEN MAILLARD, à Rome


Envoyé de mon Ipad 

« Marie n’est pas un chef de bureau de poste », prévient le pape | La-Croix.com

16/11/2013-« L'ESPRIT DU BAVARDAGE »

Connu pour ses bons mots qui résument sa pensée théologique tout en étant immédiatement accessibles à tous, le pape François n'a pas hésité à opposer Marie et la figure d'un « chef de bureau de poste » pour signifier qu'il ne fallait pas attendre de la Vierge qu'elle envoie « des messages tous les jours ».

« La Madone est Mère. Elle nous aime tous. Mais elle n'est pas un chef de bureau de poste pour envoyer des messages tous les jours », a-t-il mis en garde dans l'homélie de la messe matinale qu'il a célébrée, jeudi 14 novembre, dans la chapelle de sa résidence Sainte-Marthe au Vatican.

Le pape jésuite commentait le passage de l'Évangile de Luc (17, 20-25) dans lequel les pharisiens demandent à Jésus « quand viendrait le règne de Dieu ». « L'esprit de curiosité nous éloigne de l'Esprit de Sagesse », a expliqué le pape, en référence aussi à la première lecture de la messe tirée du livre de la Sagesse (7,22 – 8,1) « parce que nous sommes plus intéressés que par les détails, les nouvelles, les petites nouvelles de chaque jour ».

« L'esprit de curiosité n'est pas un bon esprit : c'est l'esprit de la dispersion, de l'éloignement de Dieu, l'esprit du bavardage », a résumé le pape Bergoglio. « Cet esprit de curiosité est mondain, il nous mène à la confusion », a-t-il poursuivi, citant en exemple sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui se gardait d'entrer dans cet esprit.

Mise en garde sur le « phénomène de Medjugorje »

Le Saint-Siège met en garde contre un usage parfois détourné de la piété mariale. Par une lettre aux évêques des États-Unis datée du 21 octobre dernier, le nonce apostolique (équivalent d'un ambassadeur du Saint-Siège) à Washington, Mgr Carlo Vigano, a demandé, au nom du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Müller, qu'aucun membre du clergé ni aucun fidèle ne participe à des conférences qui étaient prévues outre-Atlantique sur le « phénomène de Medjugorje ». Il s'agit d'un site très fréquenté en Bosnie, où des apparitions de la Vierge n'ont toutefois pas été authentifiées par l'Église et font toujours l'objet d'une enquête.

Ces rappels à l'ordre n'empêchent pas la dévotion mariale du pape latino-américain d'être très marquée. Dès le 14 mars, au lendemain de son élection au siège de Pierre, lors de son voyage apostolique au Brésil (Aparecida) fin juillet ou de sa visite pastorale en Sardaigne en septembre, il a fait montre, comme au quotidien au Vatican, d'une grande piété envers la Vierge Marie, sous la protection de laquelle il a placé son pontificat.

SÉBASTIEN MAILLARD (à Rome)


Envoyé de mon Ipad 

السبت، 9 نوفمبر 2013

La méthode Bergoglio de décision | Vu de Rome

8/11/2013-La méthode Bergoglio de décision

Rarement consultation pré-synodale aura été autant médiatisée. Outre-Manche, le questionnaire envoyé aux conférences épiscopales du monde entier en vue du Synode extraordinaire sur la pastorale familiale, convoqué par le pape François pour octobre 2014, a été mis sur Internet à la fin du mois dernier. Au point de prendre de court la Salle de Presse du Saint-Siège, qui assume toutefois ce nouveau mode de diffusion.

Le nouveau secrétaire général du Synode des évêques, Mgr Lorenzo Baldisseri, nommé par le pape François, a accompagné le document préparatoire d'une lettre demandant « une diffusion immédiate, la plus large possible (du questionnaire), aux doyennés et paroisses afin de pouvoir recevoir une contribution des sources locales ». Au Vatican, on laisse chaque conférence épiscopale nationale choisir sa procédure de consultation, en espérant qu'on débatte dans les diocèses et paroisses, à la lumière du magistère rappelé dans le document préparatoire, des 39 questions établies pour préparer le Synode. Que s'en emparent en priorité les conseils presbytéraux et les conseils pastoraux. Sans trop inonder le Saint-Siège de contributions directes court-circuitant les conférences épiscopales, à qui reviennent à chacune d'organiser le dialogue.

Au-delà de la sensibilité et de la complexité des thèmes abordés pour cette future assemblée, cette forme ouverte de consultation mérite d'être soulignée. Certains vont jusqu'à y voir un renversement de la méthode pyramidale habituelle de gouvernement de l'Eglise, celle « top down » des grandes organisations internationales, où la décision du chef s'impose et descend jusqu'à l'employé de base, au profit de la méthode inverse, « bottom up », où c'est la base qui fait remonter ses problèmes, ses vues et ses préférences au sommet. La démocratie gagnerait enfin l'Eglise catholique, qui opérerait sinon une sorte de référendum mondial du moins un vaste sondage.

Dans un sens ou dans l'autre, aucun des deux modèles verticaux n'est ici pertinent. A suivre les propos du pape François sur l'Eglise et la « culture du dialogue » qu'il promeut, c'est surtout l'image évangélique du chemin entre l'évêque de Rome et le peuple qu'illustre la présente consultation. « Et maintenant, commençons ce chemin : l'évêque et le peuple », avait déclaré le nouveau pape au soir de son élection le 13 mars dernier : « Un chemin de fraternité d'amour, de confiance entre nous ». Le synode en est l'instrument. N'est-ce pas l'étymologie même du mot : synode dérive du latin synodus, lui-même tiré grec sunodos (sun, avec et odos, chemin).

« On doit marcher ensemble : les personnes, les évêques et le pape. La synodalité se vit à différents niveaux. Il est peut-être temps de changer la manière de faire du Synode, car celle qui est pratiquée actuellement me paraît statique », a estimé le pape dans le long entretien qu'il a accordé – et relu – aux revues jésuites, dans lequel il explique, à la lumière de son expérience d'archevêque de Buenos Aires réunissant régulièrement ses auxiliaires, pourquoi « la consultation est essentielle » : « Les Consistoires, les Synodes sont, par exemple, des lieux importants pour rendre vraie et active cette consultation (..) Je veux des consultations réelles, pas formelles ».

De fait, le premier Consistoire réuni par le pape François, le 30 septembre dernier, n'a pas seulement servi à fixer la date des canonisations de Jean XXIII et de Jean-Paul II. Les cardinaux présents à Rome y ont aussi été consultés par le pape sur une question particulière. L'institution du Synode des évêques est aussi en cours de renforcement. Le pape s'est rendu personnellement les 7 et 8 octobre aux réunions de ce dicastère, qui va investir de nouveaux locaux au Vatican.

Jorge Bergoglio mise beaucoup sur le Synode. En présentant le 5 novembre dernier la prochaine assemblée extraordinaire, son secrétaire spécial Mgr Bruno Forte a cité un passage de notes prises par Jean XXIII lors de la période préparatoire du Concile (1962), qui cadre bien l'enjeu des discussions à venir et dont voici un extrait :   »Il ne s'agit pas de se limiter à débattre de questions doctrinales, qui sont par ailleurs fixées par le magistère le plus récent… L'Eglise toute entière est appelée à se mettre à l'écoute des problèmes et des attentes de tant de familles contemporaines, à leur être proche en leur proposant de façon crédible la miséricorde divine et la beauté d'y répondre ».

En ouvrant large la discussion, le pape ne délaisse pas pour autant son rôle de décideur. « Personne n'échappe à la solitude des décisions », confiait le cardinal Bergoglio dans son livre de conversations publié en 2010 (Je crois en l'homme, Flammarion) : « Vous pouvez demander un conseil, mais c'est vous qui devez décider. On peut faire beaucoup de mal avec les décisions que l'on prend. On peut être très injuste. C'est pourquoi il est si important de s'en remettre à Dieu ». Comme le résume autrement un journaliste italien qui côtoie depuis dix ans le pape jésuite, adepte du discernement : « Il consulte tous et prie. Sa décision n'est pas l'affirmation de son idée ». Et ladite décision sur la pastorale familiale n'est pas attendue avant le Synode 'ordinaire' annoncé pour l'automne 2015 après celui extraordinaire de 2014.

Toutes proportions gardées, les nombreuses, belles et justes réactions postées sur ce blog, en réaction au précédent billet, nous permettent déjà de nourrir à notre échelle un dialogue. Merci de vos contributions.



Envoyé de mon Ipad