السبت، 23 يناير 2016

Le pape François a rencontré le patron de Google - La Croix

Le pape François a rencontré le patron de Google - La Croix

Le pape François a rencontré le patron de Google

Le pape François salue Eric Schmidt (G), reçu en audience privée vendredi 15 janvier 2016 au Vatican. L'ancien directeur exécutif de Google est passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet. ZOOM

Le pape François salue Eric Schmidt (G), reçu en audience privée vendredi 15 janvier 2016 au Vatican. L'ancien directeur exécutif de Google est passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet. / OSSERVATORE ROMANO/AFP

L'agenda publié du pape est d'ordinaire une liste de dirigeants de la Curie, d'évêques en visite, de nonces et d'ambassadeurs près le Saint-Siège. Un grand patron reste plus exceptionnel. Ce 15 janvier, le pape François a rencontré Eric Schmidt, l'ancien directeur exécutif de Google passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet, qui comprend le puissant moteur de recherche américain.

Le Vatican s'est borné à confirmer cette audience peu ordinaire. Elle ne devait durer qu'un quart d'heure.

Selon la presse anglo-saxonne, Eric Schmidt devait être accompagné de Jared Cohen, le dirigeant de Google Ideas avec qui il a écrit en avril 2013 un livre intitulé The New Digital Age (Le nouvel âge numérique) sur la manière dont Internet va continuer de transformer la société.

Un thème qui intéresse le pape François. Bien qu'à 79 ans, il soit connu pour avoir longtemps été plus familier de la machine à écrire que de l'ordinateur et qu'il ne regarde plus la télévision, dit-il, depuis 1990, Jorge Bergoglio a fait valoir les chances qu'offre la communication numérique et mis en garde aussi contre ses dérives potentielles dans un texte de 2014 pour la journée mondiale des communications.

« Internet, un don de Dieu »

« L'Internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous, et c'est une bonne chose, c'est un don de Dieu », y affirme le pape, non sans souligner les risques inhérents de frénésie. « La vitesse de l'information dépasse notre capacité de réflexion et de jugement ».

Dans ce texte, il invitait aussi à « retrouver un certain sens de la lenteur et du calme », à « faire silence pour écouter ». Une disposition dont peuvent se détourner les internautes, prévenait-il : « Le désir de connexion numérique peut finir par nous isoler de notre prochain, de nos plus proches voisins (..) Nous courons le risque que certains médias nous conditionnent au point de nous faire ignorer notre véritable prochain ».

Le pape dans des « Google Hangouts »

Mais le pape aux 26 millions d'abonnés au total à ses neuf comptes twitter ne veut pas non plus que l'Église passe à côté de son époque. « Ouvrir les portes des églises signifie aussi les ouvrir dans l'environnement numérique », écrivait-il dans ce même message.

Lui-même a participé, via la fondation argentine Scholas, à des « Google Hangouts », des séances où il répond en direct à des questions que lui posent des petits groupes d'élèves scolarisés à travers le monde entier.

L'entretien avec Eric Schmidt survient une semaine avant la publication du prochain message du pape pour la journée mondiale des communications, le 22 janvier, sur le thème de la miséricorde, jubilé oblige.

La communication du Vatican est elle-même en pleine réorganisation, avec la mise sur pied depuis juin dernier d'un Secrétariat pour la communication. Dirigé par Mgr Dario Edoardo Vigano, il doit fédérer l'ensemble des médias du Vatican (Osservatore Romano, Radio Vatican,..) et absorber le Conseil pontifical aux communications sociales.

Sébastien Maillard (à Rome)



Jtk

Pour le pape François, “c’est le cœur de l’homme qui décide si la communication est authentique, pas la technologie” - La Croix

Pour le pape François, "c'est le cœur de l'homme qui décide si la communication est authentique, pas la technologie" - La Croix

Pour le pape François, "c'est le cœur de l'homme qui décide si la communication est authentique, pas la technologie"

Texte original italien Texte original italien (*)

Année de la miséricorde oblige, le pape François a choisi comme thème de son message pour la 50e Journée mondiale des communications sociales – daté du 24 janvier 2016 mais rendu public le 22 janvier – : « Communication et miséricorde : une rencontre féconde ». Après avoir souligné que toute parole jette des ponts entre les personnes, mais aussi entre « les familles, les groupes sociaux, les peuples », il a invité chacun « à redécouvrir le pouvoir de la miséricorde de guérir les relations déchirées, et de ramener la paix et l'harmonie… ». Pour le pape, il est souhaitable « que le langage de la politique et de la diplomatie se laisse aussi inspirer par la miséricorde, qui ne donne jamais rien pour perdu ». Comme il est souhaitable également que la manière de communiquer de l'Église, « n'exprime jamais l'orgueil fier du triomphe sur un ennemi, ni n'humilie ceux que la mentalité du monde considère comme perdants et à rejeter ! » Dans la communication, plus qu'entendre – qui relève de la simple information –, il est nécessaire de savoir écouter, estime encore le pape François. « Dans l'écoute une sorte de martyre se consume, explique-t-il, un sacrifice de soi-même dans lequel le geste sacré accompli par Moïse devant le buisson ardent se renouvelle… » Concernant les nouveaux moyens de communication, il reconnaît volontiers que les « e-mails », « sms », réseaux sociaux, « chats » peuvent, eux aussi, « être des formes de communication pleinement humaines ». Cependant, précise-t-il, « ce n'est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non, mais le cœur de l'homme… ». Pour le pape François, la communication a élargi les horizons de beaucoup de personnes. « C'est un don de Dieu, et c'est aussi une grande responsabilité. »

La DC

Chers frères et sœurs,

L'Année sainte de la miséricorde nous invite à réfléchir sur le rapport entre communication et miséricorde. En effet l'Église, unie au Christ, incarnation vivante de Dieu miséricordieux, est appelée à vivre la miséricorde comme un trait distinctif de tout son être et de tout son agir. Ce que nous disons et la manière dont nous le disons, chaque parole et chaque geste, devrait pouvoir exprimer la compassion, la tendresse et le pardon de Dieu pour tous. L'amour, par nature, est communication, il conduit à s'ouvrir et non pas à s'isoler. Et si notre cœur et nos gestes sont animés par la charité, par l'amour divin, notre communication sera porteuse de la force de Dieu.

En tant qu'enfants de Dieu, nous sommes appelés à communiquer avec tous, sans exclusion. En particulier, c'est le propre du langage et des actions de l'Église que de transmettre la miséricorde, en sorte de toucher les cœurs des personnes et de les soutenir sur le chemin vers la plénitude de la vie que Jésus-Christ, envoyé par le Père, est venu apporter à tous. Il s'agit d'accueillir en nous et de répandre autour de nous la chaleur de l'Église Mère, pour que Jésus soit connu et aimé ; cette chaleur qui donne consistance aux paroles de la foi et qui allume dans la prédication et dans le témoignage l'« étincelle » qui les rend vivantes.

Les paroles peuvent jeter des ponts entre les personnes

La communication a le pouvoir de créer des ponts, de favoriser la rencontre et l'inclusion, enrichissant ainsi la société. Comme il est beau de voir des personnes engagées à choisir avec soin des paroles et des gestes pour dépasser les incompréhensions, guérir la mémoire blessée et construire la paix et l'harmonie. Les paroles peuvent jeter des ponts entre les personnes, les familles, les groupes sociaux, les peuples ; que ce soit dans le domaine physique ou dans le domaine numérique. Que les paroles et les actions soient donc telles qu'elles nous aident à sortir des cercles vicieux des condamnations et des vengeances, qui continuent à piéger les individus et les nations, et qui conduisent à s'exprimer avec des messages de haine. La parole du chrétien, au contraire, se propose de faire grandir la communion et, même quand il faut condamner le mal avec fermeté, elle cherche à ne jamais briser la relation et la communication.

Je voudrais donc inviter toutes les personnes de bonne volonté à redécouvrir le pouvoir de la miséricorde de guérir les relations déchirées, et de ramener la paix et l'harmonie entre les familles et dans les communautés. Nous savons tous de quelle manière les vieilles blessures et les ressentiments peuvent piéger les personnes et les empêcher de communiquer et de se réconcilier. Et ceci vaut aussi pour les relations entre les peuples. Dans tous ces cas, la miséricorde est capable de créer une nouvelle manière de parler et de dialoguer, comme l'a ainsi très bien exprimé Shakespeare : « La miséricorde n'est pas une obligation. Elle descend du ciel comme la fraîcheur de la pluie sur la terre. Elle est une double bénédiction : elle bénit celui qui la donne et celui qui la reçoit » (Le Marchand de Venise, Acte 4, Scène 1).

Il est souhaitable que le langage de la politique et de la diplomatie se laisse aussi inspirer par la miséricorde, qui ne donne jamais rien pour perdu. Je fais appel surtout à tous ceux qui ont des responsabilités institutionnelles, politiques et dans la formation de l'opinion publique, pour qu'ils soient toujours vigilants sur la manière de s'exprimer envers celui qui pense ou agit autrement, et aussi envers celui qui peut s'être trompé. Il est facile de céder à la tentation d'exploiter de semblables situations et d'alimenter ainsi les flammes de la défiance, de la peur, de la haine. Il faut au contraire du courage pour orienter les personnes dans des processus de réconciliation ; et c'est justement cette audace positive et créative qui offre de vraies solutions à de vieux conflits, et l'occasion de réaliser une paix durable. « Bienheureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde (…) Bienheureux les artisans de paix, parce qu'ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 7. 9).

Des paroles et des gestes durs ou moralisants risquent d'être aliénants

Comme je voudrais que notre manière de communiquer, et aussi notre service de pasteurs dans l'Église, n'exprime jamais l'orgueil fier du triomphe sur un ennemi, ni n'humilie ceux que la mentalité du monde considère comme perdants et à rejeter ! La miséricorde peut aider à tempérer les adversités de la vie et à offrir de la chaleur à tous ceux qui ont seulement connu la froideur du jugement. Que le style de notre communication soit en mesure de dépasser la logique qui sépare nettement les pécheurs des justes. Nous pouvons et devons juger des situations de péché – violence, corruption, exploitation, etc. – mais nous ne pouvons pas juger les personnes, parce que seul Dieu peut lire en profondeur dans leur cœur. C'est notre devoir d'avertir celui qui se trompe, en dénonçant la méchanceté et l'injustice de certains comportements, afin de libérer les victimes et de soulager celui qui est tombé. L'Évangile de Jean nous rappelle que « la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). Cette vérité est, en définitive, le Christ lui-même, dont la douce miséricorde est la mesure de notre manière d'annoncer la vérité et de condamner l'injustice. C'est notre principal devoir d'affirmer la vérité avec amour (Cf. Ep 4, 15). Seules les paroles prononcées avec amour et accompagnées de douceur et de miséricorde touchent les cœurs des pécheurs que nous sommes. Des paroles et des gestes durs ou moralisants risquent d'aliéner plus tard ceux que nous voudrions conduire à la conversion et à la liberté, en renforçant leur sens du refus et de la défense.

Certains pensent qu'une vision de la société enracinée dans la miséricorde serait de façon injustifiée idéaliste ou excessivement indulgente. Mais essayons de repenser à nos premières expériences de relations au sein de la famille. Nos parents nous ont aimés et appréciés pour ce que nous sommes, plus que pour nos capacités et nos succès. Les parents veulent naturellement le meilleur pour leurs enfants, mais leur amour n'est jamais conditionné par le fait d'atteindre des objectifs. La maison paternelle est le lieu où tu es toujours accueilli (Cf. Lc 15, 11-32). Je voudrais vous encourager tous à penser la société humaine non comme un espace où des étrangers rivalisent et cherchent à dominer, mais plutôt comme une maison ou une famille, où la porte est toujours ouverte et où l'on cherche à s'accueillir réciproquement.

Écouter est beaucoup plus qu'entendre

C'est pourquoi il est fondamental d'écouter. Communiquer signifie partager, et le partage exige l'écoute, l'accueil. Écouter est beaucoup plus qu'entendre. Entendre concerne le domaine de l'information ; écouter, en revanche, renvoie à celui de la communication, et exige la proximité. L'écoute nous permet d'avoir l'attitude juste, en sortant de la condition tranquille de spectateurs, d'auditeurs, de consommateurs. Écouter signifie aussi être capable de partager des questions et des doutes, de faire un chemin côte à côte, de s'affranchir de toute présomption de toute-puissance et de mettre humblement ses capacités et ses dons au service du bien commun.
Écouter n'est jamais facile. Parfois il est plus confortable de faire le sourd. Écouter signifie prêter attention, avoir le désir de comprendre, de valoriser, respecter, garder la parole de l'autre. Dans l'écoute une sorte de martyre se consume, un sacrifice de soi-même dans lequel le geste sacré accompli par Moïse devant le buisson ardent se renouvelle : retirer ses sandales sur la « terre sainte » de la rencontre avec l'autre qui me parle (Cf. Ex 3, 5). Savoir écouter est une grâce immense, c'est un don qu'il faut invoquer pour ensuite s'exercer à le pratiquer.

L'accès aux réseaux numériques comporte une responsabilité pour l'autre

Les « e-mails », « SMS », réseaux sociaux, « chats » peuvent, eux aussi, être des formes de communication pleinement humaines. Ce n'est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non, mais le cœur de l'homme et sa capacité de bien user des moyens mis à sa disposition. Les réseaux sociaux sont capables de favoriser les relations et de promouvoir le bien de la société, mais ils peuvent aussi conduire plus tard à des polarisations et des divisions entre les personnes et les groupes. Le domaine numérique est une place, un lieu de rencontre, où l'on peut caresser ou blesser, avoir une discussion profitable ou faire un lynchage moral. Je prie pour que l'Année jubilaire vécue dans la miséricorde « nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre. Qu'elle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Qu'elle repousse toute forme de violence et de discrimination » (Misericordiae vultus, n. 23). Une véritable citoyenneté se construit aussi en réseau. L'accès aux réseaux numériques comporte une responsabilité pour l'autre, que nous ne voyons pas mais qui est réel, il a sa dignité qui doit être respectée. Le réseau peut être bien utilisé pour faire grandir une société saine et ouverte au partage.

La communication, ses lieux et ses instruments, a comporté un élargissement des horizons pour beaucoup de personnes. C'est un don de Dieu, et c'est aussi une grande responsabilité. J'aime définir ce pouvoir de la communication comme « proximité ». La rencontre entre la communication et la miséricorde est féconde dans la mesure où elle génère une proximité qui prend soin, réconforte, guérit, accompagne et fait la fête. Dans un monde divisé, fragmenté, polarisé, communiquer avec miséricorde signifie contribuer à la bonne, libre et solide proximité entre les enfants de Dieu et les frères en humanité.

(*) Version française de la Salle de presse du Saint-Siège. Titre et intertitres de La DC.



Jtk

“La violence est en contradiction avec toute religion digne de ce nom”, souligne le pape à la synagogue de Rome - La Croix

"La violence est en contradiction avec toute religion digne de ce nom", souligne le pape à la synagogue de Rome - La Croix

"La violence est en contradiction avec toute religion digne de ce nom", souligne le pape à la synagogue de Rome

Texte original italien dans l'Osservatore Romano des 18-19 janvier 2016 Texte original italien dans l'Osservatore Romano des 18-19 janvier 2016 (*)

Le 17 janvier 2016, le pape François s'est rendu, pour la première fois, au « Tempio maggiore », la grande synagogue de Rome située dans le quartier du ghetto, au bord du Tibre. Après Jean-Paul II en 1986 et Benoît XVI en 2010, il est le troisième pape à s'y rendre. Le pape François a été accueilli par la présidente de la communauté juive de Rome, Ruth Dureghello, et par le président de la communauté juive d'Italie, Renzo Gattegna. Après avoir souligné, dans son discours, que juifs et catholiques appartenaient à une seule et même famille, « la famille de Dieu », le pape François s'est arrêté sur l'importance de la déclaration Nostra aetate pour le dialogue judéo-chrétien. Reprenant ses propos de l'audience générale du 28 octobre 2015, place Saint-Pierre, il a expliqué que le concile Vatican II, avec cette déclaration, avait tracé la route en disant « "oui" à la redécouverte des racines juives du christianisme et "non" à toute forme d'antisémitisme… » Pour le pape François, les chrétiens, pour se comprendre eux-mêmes, « ne peuvent pas ne pas faire référence à leurs racines juives ». Et, a-t-il poursuivi, « l'Église reconnaît (…) l'irrévocabilité de l'Ancienne Alliance et l'amour constant et fidèle de Dieu pour Israël ». Abordant les grands défis du monde d'aujourd'hui – comme celui d'une écologie totale –, il a souligné que conflits, guerres et injustices « ouvrent de profondes plaies dans l'humanité et nous appellent à renforcer notre engagement pour la paix et la justice ». « La violence de l'homme sur l'homme est en contradiction avec toute religion digne de ce nom, et en particulier avec les trois grandes religions monothéistes », a également affirmé le pape François. Enfin, il a rendu un hommage appuyé aux victimes de la Shoah, notamment aux mille hommes, femmes et enfants de la communauté juive de Rome qui furent déportés à Auschwitz le 16 octobre 1943.

La DC

Chers frères et sœurs,

Je suis heureux d'être aujourd'hui avec vous dans ce Grand Temple. Je remercie pour leurs aimables paroles Monsieur Di Segni, Madame Dureghello et Maître Gattegna ; et je vous remercie vous tous pour votre accueil chaleureux, merci ! Todà rabbà !

En cette première visite dans cette synagogue, comme évêque de Rome, je désire vous exprimer à vous, mais aussi à toutes les communautés juives, le salut fraternel de paix de cette Église et de l'Église catholique tout entière.

Nos relations me tiennent à cœur. Déjà à Buenos Aires, j'avais pour habitude d'aller dans les synagogues et de rencontrer les communautés qui y étaient réunies, de suivre de près les fêtes et commémorations juives et de rendre grâce au Seigneur, qui nous donne la vie et qui nous accompagne dans le chemin de l'histoire. Au cours du temps, un lien spirituel s'est créé entre nous, qui a tissé la naissance de rapports amicaux authentiques et qui a même inspiré un engagement commun. Dans le dialogue interreligieux, il est fondamental que nous nous rencontrions comme frères et sœurs devant notre Créateur et que nous lui rendions grâce, que nous nous respections et que nous nous appréciions les uns les autres et que nous cherchions à travailler ensemble. Il existe, dans le dialogue judéo-chrétien, un lien unique et particulier, en vertu des racines juives du christianisme : juifs et chrétiens doivent donc se sentir frères, unis par le même Dieu et par un riche patrimoine spirituel commun (cf. Décl. Nostra aetate, n. 4) , sur lequel se fonder et continuer à bâtir notre futur.Nos relations me tiennent à cœur. Déjà à Buenos Aires, j'avais pour habitude d'aller dans les synagogues et de rencontrer les communautés qui y étaient réunies, de suivre de près les fêtes et commémorations juives et de rendre grâce au Seigneur, qui nous donne la vie et qui nous accompagne dans le chemin de l'histoire. Au cours du temps, un lien spirituel s'est créé entre nous, qui a tissé la naissance de rapports amicaux authentiques et qui a même inspiré un engagement commun. Dans le dialogue interreligieux, il est fondamental que nous nous rencontrions comme frères et sœurs devant notre Créateur et que nous lui rendions grâce, que nous nous respections et que nous nous appréciions les uns les autres et que nous cherchions à travailler ensemble. Il existe, dans le dialogue judéo-chrétien, un lien unique et particulier, en vertu des racines juives du christianisme : juifs et chrétiens doivent donc se sentir frères, unis par le même Dieu et par un riche patrimoine spirituel commun (cf. Décl. Nostra aetate, n. 4) (1), sur lequel se fonder et continuer à bâtir notre futur.

Avec cette visite, je suis les pas de mes prédécesseurs. Le pape Jean-Paul II vint ici, il y a trente ans, le 13 avril 1986  ; le pape Benoît XVI est venu parmi vous il y a six ans . À cette occasion, Jean-Paul II créa la belle expression « frères aînés », et en effet, vous êtes nos frères et nos sœurs aînés dans la foi.Avec cette visite, je suis les pas de mes prédécesseurs. Le pape Jean-Paul II vint ici, il y a trente ans, le 13 avril 1986 (2) ; le pape Benoît XVI est venu parmi vous il y a six ans (3). À cette occasion, Jean-Paul II créa la belle expression « frères aînés », et en effet, vous êtes nos frères et nos sœurs aînés dans la foi.Avec cette visite, je suis les pas de mes prédécesseurs. Le pape Jean-Paul II vint ici, il y a trente ans, le 13 avril 1986  ; le pape Benoît XVI est venu parmi vous il y a six ans (3). À cette occasion, Jean-Paul II créa la belle expression « frères aînés », et en effet, vous êtes nos frères et nos sœurs aînés dans la foi.Avec cette visite, je suis les pas de mes prédécesseurs. Le pape Jean-Paul II vint ici, il y a trente ans, le 13 avril 1986 (2) ; le pape Benoît XVI est venu parmi vous il y a six ans (3). À cette occasion, Jean-Paul II créa la belle expression « frères aînés », et en effet, vous êtes nos frères et nos sœurs aînés dans la foi.

L'amour constant et fidèle de Dieu pour Israël

Nous appartenons tous à une seule et même famille, la famille de Dieu, lui qui nous accompagne et nous protège comme son peuple. Ensemble, en tant que juifs et catholiques, nous sommes appelés à assumer nos responsabilités pour cette ville, en apportant notre contribution, surtout spirituelle, et en encourageant la résolution des différents problèmes actuels. Je souhaite que la proximité, la connaissance réciproque et l'estime entre nos communautés de foi grandissent toujours davantage. C'est pourquoi, il est significatif que je sois venu parmi vous, en ce jour, le 17 janvier, alors que la Conférence épiscopale italienne célèbre la « Journée du dialogue entre catholiques et juifs ».

Nous venons de célébrer le 50e anniversaire de la déclaration Nostra aetate du concile Vatican II, qui a rendu possible le dialogue systématique entre l'Église catholique et le judaïsme. Le 28 octobre dernier, Place Saint-Pierre, j'ai pu saluer également un grand nombre de représentants juifs, et je me suis exprimé ainsi : « Dieu mérite une gratitude particulière pour la véritable transformation qu'a subie, au cours de ces 50 années, la relation entre les chrétiens et les juifs. L'indifférence et l'opposition se sont transformées en collaboration et bienveillance. D'ennemis et étrangers, nous sommes devenus amis et frères. Le Concile, avec la déclaration Nostra ætate, a tracé la route : "oui" à la redécouverte des racines juives du christianisme ; "non" à toute forme d'antisémitisme et condamnation de toute injure, discrimination et persécution qui en découlent. » Nostra aetate a défini théologiquement pour la première fois, de façon explicite, les relations de l'Église catholique avec le judaïsme. Naturellement, elle n'a pas résolu toutes les questions théologiques qui nous concernent, mais elle y a fait référence de façon encourageante, en donnant une impulsion très importante pour de futures nécessaires réflexions. À ce propos, le 10 décembre 2015, la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme a publié un nouveau document, qui affronte les questions théologiques apparues au cours des dernières décennies de la promulgation de Nostra aetate. En effet, la dimension théologique du dialogue juif-catholique mérite d'être toujours plus approfondie, et je désire encourager tous ceux qui sont engagés dans ce dialogue à poursuivre dans ce sens, avec discernement et persévérance. Justement d'un point de vue théologique, apparaît clairement un lien indissociable qui unit les chrétiens et les juifs. Les chrétiens, pour se comprendre eux-mêmes, ne peuvent pas ne pas faire référence à leurs racines juives, et l'Église reconnaît, tout en professant le salut à travers la foi en Christ, l'irrévocabilité de l'Ancienne Alliance et l'amour constant et fidèle de Dieu pour Israël.Nous venons de célébrer le 50e anniversaire de la déclaration Nostra aetate (4) du concile Vatican II, qui a rendu possible le dialogue systématique entre l'Église catholique et le judaïsme. Le 28 octobre dernier, Place Saint-Pierre, j'ai pu saluer également un grand nombre de représentants juifs, et je me suis exprimé ainsi : « Dieu mérite une gratitude particulière pour la véritable transformation qu'a subie, au cours de ces 50 années, la relation entre les chrétiens et les juifs. L'indifférence et l'opposition se sont transformées en collaboration et bienveillance. D'ennemis et étrangers, nous sommes devenus amis et frères. Le Concile, avec la déclaration Nostra ætate, a tracé la route : "oui" à la redécouverte des racines juives du christianisme ; "non" à toute forme d'antisémitisme et condamnation de toute injure, discrimination et persécution qui en découlent. » Nostra aetate a défini théologiquement pour la première fois, de façon explicite, les relations de l'Église catholique avec le judaïsme. Naturellement, elle n'a pas résolu toutes les questions théologiques qui nous concernent, mais elle y a fait référence de façon encourageante, en donnant une impulsion très importante pour de futures nécessaires réflexions. À ce propos, le 10 décembre 2015, la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme a publié un nouveau document, qui affronte les questions théologiques apparues au cours des dernières décennies de la promulgation de Nostra aetate. En effet, la dimension théologique du dialogue juif-catholique mérite d'être toujours plus approfondie, et je désire encourager tous ceux qui sont engagés dans ce dialogue à poursuivre dans ce sens, avec discernement et persévérance. Justement d'un point de vue théologique, apparaît clairement un lien indissociable qui unit les chrétiens et les juifs. Les chrétiens, pour se comprendre eux-mêmes, ne peuvent pas ne pas faire référence à leurs racines juives, et l'Église reconnaît, tout en professant le salut à travers la foi en Christ, l'irrévocabilité de l'Ancienne Alliance et l'amour constant et fidèle de Dieu pour Israël.

Ni la violence, ni la mort n'auront jamais le dernier mot devant Dieu

Outre les questions théologiques, nous ne devons pas perdre de vue les grands défis que le monde d'aujourd'hui doit affronter. Celle d'une écologie totale est désormais prioritaire, et en tant que chrétiens et juifs nous pouvons et devons offrir à l'humanité tout entière le message de la Bible en prenant soin de la création. Les conflits, les guerres, les violences et les injustices ouvrent de profondes plaies dans l'humanité et nous appellent à renforcer notre engagement pour la paix et la justice. La violence de l'homme sur l'homme est en contradiction avec toute religion digne de ce nom, et en particulier avec les trois grandes religions monothéistes. La vie est sacrée, en tant que don de Dieu. Le cinquième commandement du Décalogue dit : « Tu ne tueras point » (Ex 20, 13). Dieu est le Dieu de la vie, et il veut toujours la promouvoir et la défendre ; et nous, créés à son image et à sa ressemblance, nous sommes tenus à faire de même. Chaque être humain, en tant que créature de Dieu, est notre frère, indépendamment de son origine ou de son appartenance religieuse. Chaque personne doit être regardée avec bienveillance, comme Dieu le fait, Lui qui tend sa main miséricordieuse à tous, indépendamment de leur foi et de leur origine, et qui prend soin de tous ceux qui ont davantage besoin de Lui : les pauvres, les malades, les exclus, les sans défense. Là où la vie est en danger, nous sommes appelés à la protéger encore plus. Ni la violence, ni la mort n'auront jamais le dernier mot devant Dieu, qui est le Dieu de l'amour et de la vie. Nous devons le prier avec insistance afin qu'il nous aide à pratiquer en Europe, en Terre Sainte, au Moyen-Orient, en Afrique et dans chaque partie du monde, la logique de la paix, de la réconciliation, du pardon, de la vie.

La Shoah nous enseigne qu'il faut toujours être vigilants

Le peuple juif, dans son histoire, a dû expérimenter la violence et la persécution, jusqu'à l'extermination des juifs d'Europe pendant la Shoah. Six millions de personnes, seulement parce qu'elles appartenaient au peuple juif, ont été victimes de la barbarie la plus inhumaine, perpétrée au nom d'une idéologie qui voulait remplacer l'homme à Dieu. Le 16 octobre 1943, plus de mille hommes, femmes et enfants de la communauté juive de Rome furent déportés à Auschwitz. Aujourd'hui, je souhaite les commémorer du fond du cœur, de façon particulière : leurs souffrances, leurs angoisses, leurs larmes ne doivent jamais être oubliées. Et le passé doit nous servir de leçon pour le présent et pour l'avenir. La Shoah nous enseigne qu'il faut toujours être vigilants, afin de pouvoir intervenir rapidement en défense de la dignité humaine et de la paix. Je voudrais dire que je suis proche de chaque témoin de la Shoah encore en vie ; et j'adresse mes salutations toutes particulières à vous, qui êtes ici présents.

Chers frères aînés, nous devons vraiment être reconnaissants pour tout ce qu'il a été possible de réaliser ces cinquante dernières années, parce que la compréhension réciproque, la confiance mutuelle et l'amitié ont grandi entre nous et se sont approfondies. Prions ensemble le Seigneur, afin qu'il conduise notre chemin vers un bon avenir, meilleur. Dieu a pour nous des projets de salut, comme dit le prophète Jérémie : « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance » (Jér 29, 11). Que le Seigneur nous bénisse et nous protège. Qu'il fasse resplendir son visage sur nous et nous donne sa grâce. Qu'il découvre sa face vers nous et nous accorde la paix (cf. Nm 6, 24-26). Shalom alechem !

(*) Traduction de Sophie Lafon d'Alessandro pour La DC. Titre, intertitres et notes de La DC.

(1) DC 1965, n. 1458, col. 1828.

(2) DC 1986, n. 1917, p. 436-439.

(3) DC 2010, n. 2440, p. 154-157.

(4) DC 1965, n. 1458, col. 1825.



Jtk

الثلاثاء، 12 يناير 2016

Un livre-entretien du Saint-Père ,Dieu est misericorde




Début du message transféré :

Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 12 janvier 2016 15:23:43 UTC+2

Un livre-entretien du Saint-Père

Cité du Vatican, 12 janvier 2015 (VIS). Le nom de Dieu est Miséricorde, tel est le titre du livre-entretien du Pape François avec le journaliste italien Andrea Tornielli. Distribué dans 86 pays, l'ouvrage a été présenté ce matin à Rome par le Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin et l'acteur Oscar italien Roberto Benigni au cours d'une conférence de presse animée par le Directeur de la Salle de presse à l'Augustinianum du Saint-Siège. Parmi les présents, M.Zhang Agostino Jianquing, un détenu chinois de la prison italienne de Padoue, converti au christianisme et qui a reçu l'an dernier le baptême, la communion et la confirmation. Un passage d'une conférence de Roberto Benigni sur les Dix Commandements a été cité par le Pape dans son homélie du Te Deum de 2014, car il y parlait de la la faiblesse de l'homme, capable de céder à l'esclavage et au péché par peur de la liberté. Le volume, dont le titre est écrit de la main du Saint-Père sur la couverture des éditions anglaise, espagnole, française, italienne et portugaise, est divisé en neuf chapitres. Il commence par ''Le temps de la Miséricorde'' et se termine par ''Pour bien vivre le Jubilé''. Tout au long des autres chapitres le Pape dialogue avec Andrea Tornielli, avec qui il s'est entretenu pendant quatre heures l'été dernier. Ce dernier lui a posé une quarantaine de questions dont le fil conducteur est la divine miséricorde, ''la carte d'identité Dieu", selon la formule du Pape. Pour lui la confession n'est pas un nettoyage ou une torture. Elle doit être fondée sur l'écoute et non se transformer en interrogatoire. L'Eglise condamne le péché mais embrasse le pécheur, et pour ce il est besoin de la miséricorde de Dieu. Après s'être confessé, il faut prendre conscience que la logique de Dieu est une logique d'amour. Certes elle a scandalisé les docteurs de la Loi, mais l'attachement formel aux règles conduit à ne pas voir le salut que Dieu nous offre. Ce sont là quelques-uns des arguments abordés par le Saint-Père, qui insiste au chapitre 7 pour rappeler que la corruption est un péché élevé au rang de système, que la compassion doit vaincre la mondialisation de l'indifférence, et que la pratique des ?uvres de miséricorde est la pierre de touche du chrétien. Dans ce livre, déjà considéré par beaucoup comme une synthèse de l'enseignement papal, le Saint-Père répond souvent au vaticaniste de La Stampa en utilisant des souvenirs de jeunesse ou des événements liés à son expérience de pasteur. Il explique aussi les raisons qui l'ont amené à convoquer une Année Sainte extraordinaire consacrée à la Miséricorde, mot-clé de son magistère.