الجمعة، 16 ديسمبر 2016

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée - La Croix

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée - La Croix

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée

Le cardinal Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, a remis en début de semaine au président syrien Bachar al Assad une lettre du pape demandant le respect du droit humanitaire

Quelle est la position du Saint-Siège en Syrie ?

Pour le Saint-Siège, la lettre envoyée par le pape au président Bachar al Assad – qui ne devait pas être divulguée – ne signifie pas que le pape pencherait d'un côté ou de l'autre dans le conflit. « Le pape ne prend pas parti, il invite chacun à sortir de la violence et de la guerre », souligne-t-on au Vatican qui ne cesse de rappeler la présence des populations civiles au milieu des combats. « Alep est une ville où il y a des gens : des familles, des enfants, des personnes âgées et malades », insistait le pape, dimanche 11 décembre à l'angélus.

Au Vatican, on rappelle aussi que, si François écrit à Bachar al Assad pour demander la fin de la violence, la protection des populations civiles et le respect du droit international, il tient le même discours à toutes les parties, condamnant l'extrémisme et le terrorisme de quelque côté qu'ils viennent. « La violence amène toujours plus de violence, toujours plus d'extrémisme », insiste-t-on, soulignant que, à côté du conflit entre le gouvernement et l'opposition, il y a celui, bien plus crucial, avec Daech.

Quels sont les résultats de sa diplomatie ?

La veillée de prière pour la paix du 7 septembre 2013 est encore dans les esprits. Dans une rare offensive diplomatique et spirituelle, le Vatican avait alors contribué à disqualifier le scénario d'une intervention occidentale en Syrie. Aujourd'hui, la répétition des appels du pape en faveur de la paix semble proportionnelle à son impuissance. « Nous avons bien conscience que les résultats ne sont pas immédiats, reconnaît-on. Mais on ne peut se taire sur la dramatique situation humanitaire. »

Conscient qu'il ne peut « contraindre le cœur des décideurs », le Saint-Siège souligne aussi qu'il n'a pas, dans ce conflit, d'autre intérêt que le dialogue. « La photo diffusée par le régime montrant Bachar al Assad lisant la lettre du pape souligne aussi qu'il a reçu le message du Saint-Père et n'est pas fermé au dialogue », relève un diplomate occidental à Rome.

Que peut-il faire de plus ?

« Le Saint-Siège n'a pas la force des armes, seulement de la parole », résume-t-on au Vatican où la priorité est d'arrêter les combats pour répondre à la crise humanitaire.

On y souligne aussi la place des chrétiens syriens, rappelant l'« harmonie » qui existait avant le conflit – quitte à oublier qu'elle était un peu forcée par un régime policier. Regardant vers la reconstruction, Rome veut croire au rôle de « pont » des chrétiens dans la future Syrie, même si nombre d'entre eux se sont compromis avec le régime.

« L'Église est très engagée à travers son action caritative, insiste-t-on. Aujourd'hui, à Alep, l'urgence est de remettre en état les hôpitaux chrétiens, au service de toute la population. »

Nicolas Senèze, à Rome



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Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix

Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix
Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence

Le pape François a reçu jeudi matin 15 décembre les lettres de créances de six nouveaux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, dont trois Africains : la Tunisie, Maurice et le Burundi, pays marqué ces derniers mois par une particulière violence, l'Église catholique étant elle-même menacée.

> Lire aussi : Menaces sur l'Église catholique au Burundi

Dans son discours, le pape s'est d'ailleurs attaché à cette question de la violence, revenant sur son récent message pour la Journée mondiale de prière pour la paix, célébrée le 1er janvier prochain, où il avait longuement développé le thème de la non-violence.

> Lire aussi : Le pape propose au monde une éthique de la non-violence

« Le choix de la non-violence comme mode de vie devient de plus en plus une exigence de responsabilité à tous les niveaux, de l'éducation familiale à l'engagement social et civil, et jusqu'à l'activité politique et les relations internationales », a souligné le pape pour qui, « il s'agit, en toutes circonstances, de rejeter la violence comme méthode de résolution des conflits, et de les traiter, cependant, toujours par le dialogue et la négociation ».

Le pape a notamment appelé les responsables nationaux et internationaux « à assumer en conscience et dans l'exercice de leurs fonctions un style non-violent, qui n'est pas synonyme de faiblesse ou de passivité, mais, au contraire, suppose force d'âme, courage et capacité d'affronter les problèmes et les conflits avec honnêteté intellectuelle, cherchant vraiment le bien commun avant tout intérêt partisan, qu'il soit idéologique, économique ou politique ».

Un XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites »

Rappelant les figures de non-violence du XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites », le pape a insisté sur le fait que la non-violence était « la voie à suivre dans le présent et dans l'avenir », et non « un chemin de paix proclamée en paroles mais niée dans les faits par la poursuite de stratégies de domination, soutenue par les scandaleuses dépenses d'armement, alors que beaucoup de gens sont privés du nécessaire pour vivre ».

Le pape François recevait six nouveaux ambassadeurs accrédités au Saint-Siège : Cecilia Björner (Suède), Jikoto Tikolevu (Fidji), Vitalie Rusu (Moldavie), et trois ambassadeurs africains : Girish Nunkoo (Maurice), Mourad Bourhela (Tunisie) et Else Nizigama Ntamagiro (Burundi).

Nicolas Senèze, à Rome