الأربعاء، 1 مارس 2017

« Le Carême est le temps pour dire non », souligne le pape - La Croix

« Le Carême est le temps pour dire non », souligne le pape - La Croix
2/3/2017-« Le Carême est le temps pour dire non », 

Fidèle à l'antique tradition revivifiée par Jean XXIII, le pape François est allé célébrer l'entrée en Carême, Mercredi des Cendres 1er mars, sur la colline romaine de l'Aventin.

Arrivé à 16 h 30 en l'église Saint-Anselme, il a ensuite, après un bref temps de prière, suivit la traditionnelle procession jusqu'à la basilique Sainte-Sabine, toute proche, où il a présidé la messe des Cendres.

Dans son homélie, François a insisté sur le fait que « le Carême est un chemin » qui « conduit à la victoire de la miséricorde sur tout ce qui cherche à nous écraser ou à nous réduire à quelque chose qui ne convient pas à la dignité des fils de Dieu ».

« L'asphyxie étouffante provoquée par nos égoïsmes »

« Le Carême est la route de l'esclavage à la liberté, de la souffrance à la joie, de la mort à la vie », a-t-il résumé, rappelant que si le geste des cendres rappelle que « nous sommes faits de poussière », celle-ci est « dans les mains amoureuses de Dieu qui souffle son Esprit de vie sur chacun de nous et veut continuer à le faire ».

Dieu, a-t-il développé, « veut continuer à nous donner ce souffle de vie qui nous sauve des autres types de souffle ».

Et le pape de dénoncer « l'asphyxie étouffante provoquée par nos égoïsmes », celle « générée par des ambitions mesquines et des indifférences silencieuses », celle « qui étouffe l'esprit, réduit l'horizon et anesthésie les battements du cœur ».

« Non à la pollution causée par l'indifférence »

Pour François, le Carême est donc « le temps pour dire non » à ces asphyxies.

« Non à l'asphyxie de l'esprit par la pollution causée par l'indifférence, par la négligence à penser que la vie de l'autre ne me regarde pas, par toute tentative de banaliser la vie, spécialement celle de ceux qui portent dans leur chair le poids de tant de superficialité », a-t-il commencé, alors que le suicide assisté, en Suisse, d'un célèbre DJ italien tétraplégique vient de relancer le débat sur l'euthanasie en Italie.

« L'asphyxie d'une prière qui nous tranquillise la conscience »

Le pape a ensuite continué en épinglant « la pollution intoxicante des paroles vides et qui n'ont pas de sens, de la critique grossière et rapide, des analyses simplistes qui ne réussissent pas à embrasser la complexité des problèmes humains, spécialement les problèmes de tous ceux qui souffrent le plus », avant de dénoncer « l'asphyxie d'une prière qui nous tranquillise la conscience, d'une aumône qui nous rend satisfaits, d'un jeûne qui nous fait nous sentir bien » puis « l'asphyxie qui naît des intimismes qui excluent, qui veulent arriver à Dieu en esquivant les plaies du Christ présentes dans les plaies des frères : ces spiritualités qui réduisent la foi à une culture de ghetto et d'exclusion ».

« Le Carême est le temps pour recommencer à respirer »

Sans référence explicite aux critiques de certains cardinaux contre Amoris laetitia ou à ceux qui, dans la Curie, le juge trop enclin à la miséricorde envers les pêcheurs, le pape a souligné que le Carême est « le temps de la mémoire », celui « pour penser et nous demander : qu'en serait-il de nous si Dieu nous avait fermé la porte. Qu'en serait-il de nous sans sa miséricorde qui ne s'est pas lassée de pardonner et qui nous a toujours donné l'occasion de recommencer ? »

« Le Carême est le temps pour recommencer à respirer, c'est le temps pour ouvrir le cœur au souffle de l'Unique capable de transformer notre poussière en humanité », a-t-il conclu.

السبت، 11 فبراير 2017

Le pape François face à ses ennemis

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Trois ouvrages viennent éclairer les fortes oppositions auxquelles le pape argentin est confronté dans son action.


• Ce pape qui dérange, de Virginie Riva, Éditions de l’Atelier, 174 p., 16 euros
• François seul contre tous, d’Arnaud Bédat, Flammarion, 320 p., 20 euros
• François dans la tempête, de Jean-Louis de La Vaissière, Salvator, 220 p., 19,50 euros
Dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 février, des affiches hostiles au pape François ont fleuri dans Rome. Une première dans le pontificat. « Un signe que ce pape dérange », note la journaliste Virginie Riva, en référence au titre du livre qu’elle vient de publier.
Avec pédagogie, la correspondante d’Europe 1 à Rome y détaille les multiples chantiers auxquels François s’est attaqué depuis son élection en 2013 : famille et morale, finances vaticanes, économie mondialisée, lutte contre la pédophilie, gouvernement de l’Église.
Autant de dossiers que le pape argentin a pris à bras le corps, cassant bien des habitudes au Vatican et créant, aussi, autant d’incompréhensions et de rancœurs. Car le pape souriant et affectueux en public peut aussi se montrer « autoritaire, cassant, parfois blessant » et dévoiler des « méthodes expéditives » face à ceux qui lui résistent ; au Vatican, « les placardisés ressassent leurs envies de vengeance », relève Arnaud Bédat.
Avec un art consommé du récit, ce journaliste suisse décrit les multiples puissances auxquelles, en presque quatre ans, François s’est attaqué dans l’Église, mais aussi en dehors. Que ce soit les puissances d’argent ou les mafias, certains pourraient même aller jusqu’à menacer physiquement le pape, souligne même Arnaud Bédat qui, en bon Suisse, à ses entrées dans les services de sécurité papaux.
« Le pape n’est pas une figure bonasse qui se contenterait de paroles inoffensives, rappelle de son côté l’ancien vaticaniste de l’AFP Jean-Louis de La Vaissière dans François dans la tempête. Chaque jour, il rend furieux ceux dont il contrecarre les ambitions mauvaises, car ses appels font se lever le jeune curé dans le bidonville, le député au parlement, tel cadre supérieur dans sa multinationale.
Certains dorment moins tranquilles et préparent leurs défenses contre le trouble-fête : des vendeurs d’armes aux exploitants de minéraux rares ; des sociétés qui rejettent leurs déchets chez les pauvres aux ultralibéraux qui dérégulent à tour de bras ; des sociétés immobilières qui exproprient les pauvres à ceux qui font travailler les femmes et les enfants. »
Certes, François en a vu d’autres. Excellent connaisseur des années portènes de Jorge Mario Bergoglio, Arnaud Bédat montre bien comment ses batailles argentines ont été le terreau des combats actuels du pape. Mais il souligne aussi combien les ennemis d’aujourd’hui commencent à s’organiser.
« Les opposants, dans son troupeau de fidèles, sont plutôt minoritaires, mais ils sont très actifs et ne baissent pas la garde », écrit-il, rappelant l’estimation du vaticaniste italien Marco Politi : « 20 % de la Curie est pro-Bergoglio, 10 % totalement contre lui, et les 70 % restants, légitimistes, qui n’en pensent pas beaucoup de bien, attendent le prochain pape. »
À la lecture de ces trois ouvrages, il apparaît que l’enjeu de de la seconde partie du pontificat – sera l’image. À cet égard, les récentes affiches contre lui ne sont pas anodines. « Le décalage est souvent important entre l’image du pape François véhiculée par les médias et la réalité des attaques lancées contre lui en Italie, insiste Virginie Riva.
Difficile d’imaginer ce qu’il se murmure à la sortie de la messe, dans les ambassades, les palais et résidences du Vatican. » Or, de la Ville éternelle, cette guerre de communication, se déplace désormais au monde entier où certains catholiques s’inquiètent de l’action de François.
Après cinq années à Rome, Jean-Louis de La Vaissière est maintenant responsable de l’AFP à Rennes. Ce changement de perspective lui a fait voir la « colère » et l’« inquiétude rentrées » du « petit troupeau des croyants occidentaux ».
« Les curés doivent passer une partie de leur temps à expliquer et à tenter de répondre à leurs angoisses, à leurs peurs d’être abandonnés dans leur lutte contre le “laxisme” et la “décadence”, et d’être moins soutenus que par Jean-Paul II et Benoît XVI, constate-t-il.
Il arrive, dans les cercles catholiques, que le nom du pape François soit omis, avec une sorte de mépris. Il est parfois critiqué ouvertement comme celui qui sème la confusion. Certains se taisent, d’autres font mines d’obéir. »
Voyant combien « le contexte est tendu, notamment en France » où, sur les réseaux sociaux, « le pape est pris à partie par les uns et les autres », l’ancien vaticaniste ne peut que constater « un immense quiproquo et beaucoup d’envie et de frustrations ».
« François, en véritable prophète, met toutes ses forces à communiquer avec un talent inouï un message de dignité et d’inclusion, explique-t-il. Au même moment, des combats d’arrière-garde se livrent en coulisse autour des textes, des mots et contre son action. »
« L’esprit pape François peut-il perdurer au-delà de son pontificat ? (…) Comment porter le changement au-delà de son pontificat ? », s’interroge in fine Virginie Riva. Alors que François vient de fêter ses 80 ans et qu’il n’a pas, pour l’instant, obtenu la « légitimation » du changement qu’il a impulsé par ses gestes et symboles forts, le temps est bien, aujourd’hui, le facteur décisif.

Nicolas Senèze
http://www.la-croix.com/Culture/Livres-et-idees/Le-pape-Francois-face-a-ses-ennemis-2017-02-09-120082351

الاثنين، 9 يناير 2017

Le pape François appelle à « construire des sociétés ouvertes et accueillantes » - La Croix

Le pape François appelle à « construire des sociétés ouvertes et accueillantes » - La Croix

Le pape François a prononcé, lundi 9 janvier, son traditionnel discours de vœux au corps diplomatique.


Dénonçant à nouveau le « terrorisme de matrice fondamentaliste », il a appelé les États à renoncer à la violence, à intégrer les migrants et à promouvoir le développement intégral de l'homme.

Le pape François lors de son discours devant les ambassadeurs accrédités au Vatican, le 9 janvier.
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Le pape François lors de son discours devant les ambassadeurs accrédités au Vatican, le 9 janvier. / AP

Chaque année, le discours du pape au corps diplomatique est l'occasion pour celui-ci d'un vaste tour d'horizon de la situation politique et diplomatique du monde. Un peu comme les présidents américains avec leur « discours sur l'état de l'Union », véritable déclaration annuelle de politique générale. Et c'est bien à un « discours sur l'état du monde » que le pape François s'est livré, lundi 9 janvier, devant les 182 ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège réunis dans la salle Royale du Vatican.

Retrouvez ici l'intégralité du discours

Soulignant une fois encore combien le monde a soif « de la sécurité et de la paix », François a mis en regard la situation actuelle avec le « massacre inutile », dénoncé il y a tout juste un siècle par son prédécesseur Benoît XV en pleine Première Guerre mondiale. Pointant « le terrorisme de matrice fondamentaliste », il a repris la longue litanie des attentats commis en 2016. « Des gestes vils », a-t-il dénoncé.

À Lire Des diplomates réagissent au discours du pape

Conscient que « l'expérience religieuse, au lieu d'ouvrir aux autres, peut parfois être utilisée comme prétexte de fermetures, de marginalisations et de violences », il a de nouveau dénoncé « une folie homicide qui abuse du nom de Dieu pour semer la mort, dans la tentative d'affirmer une volonté de domination et de pouvoir ». Et appelé « toutes les autorités religieuses » à s'unir « pour rappeler avec force qu'on ne peut jamais tuer au nom de Dieu ».

« Renoncer à la violence dans la défense de ses propres droits »

En même temps, tout en relevant que « le terrorisme fondamentaliste est un fruit d'une grave misère spirituelle », il n'a pas voulu évacuer le lien avec « une grande pauvreté sociale ». Et si les responsables religieux doivent « transmettre des valeurs religieuses qui n'admettent pas d'opposition entre la crainte de Dieu et l'amour pour le prochain », il a aussi demandé des politiques sociales adaptées en vue de combattre la pauvreté, qui ne peuvent pas se séparer d'une « valorisation sincère de la famille » pour « éviter que se forment ces conditions qui deviennent un terrain fertile pour le déferlement des fondamentalismes ».

À lire aussi : 2017, une année de consolidation pour le pape François

Plus largement, dans la ligne de son message du 1er janvier sur la non-violence, le pape a appelé les responsables politiques « à se faire de véritables promoteurs et artisans de paix ». Édifier la paix implique « de renoncer à la violence dans la défense de ses propres droits », a-t-il insisté, appelant, par exemple, à « construire des sociétés ouvertes et accueillantes envers les étrangers et, en même temps, sûres et en paix à l'intérieur ».

Réitérant « le droit de tout homme (…) à immigrer dans une autre communauté politique et à s'y fixer », il a rappelé que, si les immigrés ne doivent pas voir « leur sécurité, leur identité culturelle et leurs équilibres sociopolitiques menacés », ils ont aussi « le devoir de respecter les lois, la culture et les traditions des pays dans lesquels ils sont accueillis ». « Je suis reconnaissant aux nombreux pays qui, avec générosité, accueillent ceux qui sont dans le besoin », a-t-il insisté, citant nommément « l'Italie, l'Allemagne, la Grèce et la Suède ».

« Le déplorable commerce des armes »

Revenant sur la « prudence » évoquée dans l'avion, à son retour de Suède, pour s'exonérer de tout accueil, il a rappelé qu'« une démarche prudente de la part des autorités publiques ne comprend pas la mise en œuvre de politiques de fermeture envers les migrants, mais implique d'évaluer avec sagesse et prévoyance jusqu'à quel point leur pays est en mesure d'offrir une vie décente aux migrants ». « Une véritable paix ne pourra jamais advenir tant qu'il y aura même un seul être humain violé dans son identité personnelle et réduit à être un simple numéro statistique ou un objet d'intérêt économique », a martelé François qui a aussi appelé l'Europe à plus d'unité.

A lire également : Le nouveau visage de la Curie de François

Plaidant pour un développement qui crée « les conditions d'une distribution plus égale des ressources et en stimulant les opportunités de travail », le pape a aussi répété sa demande d'« éradiquer le déplorable commerce des armes », y compris celles de petit calibre dont la facilité d'accès « produit un sentiment diffus et général d'insécurité et de peur ».

Sur ce sujet, le pape a brocardé les « idéologies » qui, « se déguisant en porteuses de bien pour le peuple », utilisent « les difficultés sociales pour attiser le mépris et la haine » et voient « l'autre comme un ennemi à anéantir ». Et de mettre en garde : « Elles laissent au contraire derrière elles pauvreté, divisions, tensions sociales, souffrance et souvent aussi, la mort. »

Nicolas Senèze



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