الجمعة، 27 مارس 2015

Le pape rencontre les proches de victimes de daesh



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 26 mars 2015 20:22:02 UTC+2
Le pape rencontre les proches de victimes de daesh
Vaincre le terrorisme par la charité

Anne Kurian

ROME, 26 mars 2015 (Zenit.org) - Le pape François a rencontré les proches de deux victimes britanniques de daesh, lors de l'audience générale du mercredi 25 mars 2015 : ils appellent tout homme de bonne volonté à « un acte de charité supplémentaire » pour vaincre le terrorisme.

Mike Haines, frère de David Haines, décapité en Syrie le 13 septembre 2014, et Barbara Henning, femme d'Alan Henning, tué le 3 octobre, ont expliqué au pape leur engagement pour promouvoir des actions de charité afin de vaincre la haine : « Ces assassins ne nous feront pas cesser de croire en ce qui a conduit à la mort de nos proches : le service des plus démunis ».

L'Osservatore Romano a recueilli le témoignages de Mike Haines : « Mon frère était enthousiasmé par son travail dans l'humanitaire : il aidait tous ceux qui en avaient besoin sans distinction de race ou de religion ». Militaire de carrière, il avait choisi le service du volontariat à temps plein. Après le Liban et le Soudan du Sud, il était parti pour la Syrie « avec joie et dans la seule perspective d'être aux côtés des plus pauvres ».

Le même esprit animait Alan Henning, rapporte sa femme : « C'est à nous d'empêcher que les actions violentes de quelques personnes fassent obstacle à l'unité entre les gens de toutes religions », estime-elle.

Ils ont appelé à « un message d'unité entre les peuples » en « œuvrant pour le bien, surtout là où c'est le plus nécessaire ». Ils étaient accompagnés de l'ambassadeur britannique près le Saint-Siège, Nigel Baker, et de l'imam londonien Shah Nawaz Haque.

Le même jour, une dizaine de responsables religieux chiites venus d'Iran, d'Irak, du Liban, d'Arabie saoudite, du Bahrein et du Koweit, rassemblés à Rome pour la rencontre « Catholiques et chiites. Responsabilités des croyants dans un monde global et pluriel », organisée par la Communauté de Sant'Egidio et par la Fondation Imam al-Khoei, étaient également présents place Saint-Pierre.

La délégation a remis au pape les contenus de leurs échanges interreligieux, plaidant contre le « terrorisme religieux qui propage dans le monde une image terrifiante de la religion musulmane » et encourageant musulmans et chrétiens à « travailler ensemble pour la paix ».

Enfin, une délégation de la Congrégation pour les Églises orientales et du Conseil pontifical Cor Unum a demandé au pape de bénir trois représentations de 'Marie qui défait les nœuds' destinées à être offertes aux réfugiés lors d'une mission prochaine en Irak.

Avec une traduction de Constance Roques

الاثنين، 16 مارس 2015

Deux ans de pontificat : un changement de regard sur l'Eglise



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 14 mars 2015 00:51:49 UTC+2
Deux ans de pontificat : un changement de regard sur l'Eglise
Entretien avec Philippine de Saint Pierre

Anne Kurian

ROME, 13 mars 2015 (Zenit.org) - A travers la popularité « impressionnante » du pape François, l'Église est aujourd'hui « plus audible », fait observer Philippine de Saint Pierre, directrice générale de la chaîne française de télévision catholique KTO. Elle salue un pontificat qui se vit depuis deux ans sous le signe de « la miséricorde, la conversion et la charité ».

A l'occasion du deuxième anniversaire de l'élection du pape François (13 mars 2013), Philippine de Saint Pierre évoque pour Zenit quelques traits de son pontificat et décrypte l'influence de ce pape qui « maîtrise admirablement la communication ».

Zenit - Deux ans après l'élection du pape François, voyez-vous des changements dans l'Église ?

Philippine de Saint Pierre - Ce que je note d'abord, c'est le changement du regard sur l'Église ! La popularité du pape François est impressionnante : d'après une enquête du Pew Research Center1 réalisée en 2014, il recueille 60 % d'« opinion favorable » dans le monde ! Ce n'est pas tant la popularité qui me semble intéressante (on peut aussi s'interroger sur ses fondements) que l'usage qu'en fait François : à travers lui, l'Église est plus audible.

Dans l'Église, le Pape François met au premier plan la relation vitale avec le Christ. Il questionne sans cesse les fidèles – laïcs et clercs ! – sur l'authenticité de leur vie chrétienne. Cela peut dérouter parfois. Certains y voient un jugement. Il me semble que c'est plutôt une invitation à la conversion.

Enfin, j'évoquerais la vision ecclésiologique du Pape, à la suite de Vatican II : la façon de se situer avant tout comme évêque de Rome et de souligner le rôle de chaque évêque dans son diocèse, la collégialité – au moins à travers une liberté de ton dans les échanges – et la réforme en cours de la Curie, pour qu'elle soit toujours plus un service et pas une administration centrale.

- Par quels mots caractériseriez-vous ce pontificat ?

Les premiers mots qui me viennent à l'esprit sont ceux que le Pape emploie avec un art consommé de la répétition pédagogique : les périphéries – sociales ou existentielles –, la culture de la rencontre par opposition à celle du déchet, la lutte contre la mondialisation de l'indifférence… La question des mots contribue à mes yeux à définir ce début de pontificat, parce qu'une partie de l'action pastorale du pape tient à son langage, simple, qui permet à chacun de se sentir interpellé : il parle de Jésus et du démon, du bien et du mal. C'est évidemment réducteur d'essayer de le caractériser en quelques mots. Si je devais en retenir trois, je choisirais la miséricorde, la conversion et la charité.

- Quels sont les desseins principaux du pape ? Qu'est-ce qui se dessine pour l'avenir de l'Église ?

Je ne prétendrais pas connaître autre chose des desseins du pape que ce qu'il veut bien en dire. Et puisqu'il est « un po furbo », un peu rusé, comme il le dit lui-même, sans doute ne voyons-nous pas tout. Ce que nous voyons clairement, c'est ce qu'il avait souligné dès avant le conclave : la nécessité de ne pas être une Église « autoréférentielle », mais une Église toute entière orientée vers la mission, afin que chaque homme ou femme entende parler de la miséricorde infinie de Dieu. Ce n'est rien d'autre que le but de l'Église depuis 2000 ans: que le message du Salut apporté par le Christ rejoigne les extrémités de la terre.

- Selon vous, sur quoi le pape insiste-t-il particulièrement en occident, en Europe ?

Le Pape a des paroles assez dures à l'égard de l'occident, et notamment de l'Europe, cette « grand-mère », qui n'est plus féconde… Il fustige l'égoïsme de nos sociétés, l'idolâtrie de l'argent, l'indifférence aux plus pauvres, la fameuse « culture du déchet » et la mentalité consumériste. Il appelle aussi les catholiques d'occident à un réveil missionnaire, pour que les églises ne deviennent pas des « musées ». J'y vois une sorte d'accompagnement spirituel jésuite : ceux qui ont reçu des grâces particulières ont des responsabilités particulières. L'Europe est comptable de tant de grâces reçues…

- Et dans l'Église en France ? Avez-vous remarqué un impact particulier de ce pontificat ?

Si je reviens à l'enquête du Pew Research Center, non seulement plus de 90% des catholiques français ont une opinion favorable du Pape François, mais c'est aussi le cas de plus de 80% des non-catholiques. Dans un contexte de laïcisme agressif, cette popularité du Pape est un atout majeur pour les catholiques en France. Cela donne de l'élan ! Malheureusement, il y a aussi une maladie bien française qui est de tout réduire à une lecture idéologique. Que ce soit pour lui dresser une statue ou pour en faire un épouvantail, beaucoup sur-interprètent les propos du Pape ou n'en retiennent qu'une petite partie.

- Quel regard portez-vous sur l'influence du pape François y compris en-dehors de l'Église ?

Le Pape François maîtrise admirablement la communication : le langage, l'image… Ce qui ne veut pas dire qu'il s'agit d'artifices ! C'est une prédication… Son message touche des personnes éloignées de l'Église, qui se sentent accueillies. Évidemment ce n'est pas exempt de dangers, car il y a aussi des distorsions importante entre le Pape des médias et la réalité. Certains, par exemple, le trouvent formidable parce qu'ils pensent qu'il va rallier l'Église catholique à la « modernité ». Si c'est dans le sens d'un ralliement à l'esprit du monde, c'est qu'ils n'ont pas tout entendu !

- Vous l'avez accompagné dans des voyages internationaux : qu'en retenez-vous ? Quel moment vous a le plus marquée ?

J'ai pu accompagner cinq des sept voyages internationaux du Pape François, à l'exception des deux voyages en Asie. Ce qui me frappe, outre son extraordinaire énergie et sa disponibilité à chaque rencontre, c'est qu'il manifeste ses émotions : on le voit éclater de rire, on voit lorsqu'il est touché par un témoignage, on voit aussi lorsqu'il s'ennuie dans des cadres trop officiels… Les images les plus fortes pour moi sont encore celles des JMJ de Rio, sans doute parce que nous le découvrions : libre de tout protocole, faussement débonnaire et réellement bienveillant avec cette impressionnante foule de jeunes. Un peu égoïstement, le moment qui m'a le plus marqué, c'est au retour de Turquie lorsqu'il a bien voulu formuler des vœux d'anniversaire pour KTO, qui fêtait ses 15 ans : son invitation à « aller de l'avant pour aider à bien comprendre les choses qui arrivent dans le monde » est à la fois un encouragement et un bon aiguillon !

1 http://www.pewglobal.org/2014/12/11/pope-francis-image-positive-in-much-of-world/

السبت، 14 مارس 2015

Quand le pape François devient un voyageur



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 14 mars 2015 00:51:49 UTC+2

Quand le pape François devient un voyageur
Deuxième anniversaire de l'élection, bilan du P. Lombardi

Anita Bourdin

ROME, 13 mars 2015 (Zenit.org) - Le cardinal Jorge Mario Bergoglio n'aimait pas trop voyager et voici que le pape François découvre l'importance de ce ministère itinérant, dont l'année 2014-2015 a été riche: c'est l'une des constatations du P. Lombardi qui a dressé un bilan d'un an de pontificat au micro de Radio Vatican en italien, le 12 mars.

Trois "photos", l'Asie, le dialogue interreligieux et l'oecuménisme, la médiation de paix du pape et du Saint-Siège, la réforme de la curie et le synode sur la famille, les pauvres, la dignité humaine et le rapport aux media: autant de thèmes abordés par le P. Federico Lombardi SJ, porte-parole du Saint-Siège, à la veille du second anniversaire de l'élection de Jorge Mario Bergoglio comme Successeur de Pierre, le 13 mars 2013. Jour férié au Vatican.

Trois "photos" de l'année

La première image que le P. Lombardi retient est l'accolade fraternelle, à Jérusalem, au pied du Mur des Lamentations, du pape François, de son ami le rabbin Abraham Skorka et de son ami imam argentin également, Omar Abboud, le 26 mai 2014. Une photo, des photos, désormais entrées dans l'histoire. Pour le P. Lombardi il s'est agi d'"un moment symbolique fondamental de dialogue et de paix pendant le voyage du Pape en Terre Sainte, un point crucial pour la paix dans le monde".

La deuxième est la rencontre fraternelle du pape François et du patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier, dans la cathédrale orthodoxe d'Istanbul, avec ce geste du pape qui s'incline et "dans un certain sens demande la bénédiction  du patriarche et s'incline devant lui". Le P. Lombardi décrypte ainsi la rencontre: "Le moment de la fraternité, et du dialogue oecuménique, le grand désir de l'unité des chrétiens."

La troisième image est en fait une "série d'images", comme aux Philippines, des "foules de personnes pleines d'affection, désireuses de voir le Pape, de l'aimer, de manifester leur enthousiasme, qui lui présentent leurs enfants". Elles transmettent "la joie, l'espérance devant le Pape, d'un peuple qui regarde son avenir avec espérance, en lui présentant les enfants, les nouvelles générations de l'Asie et de l'humanité".

L'Asie, de la Corée au Sri Lanka et aux Philippines

L'Asie a été en quelque sorte un "continent privilégié" en cette seconde année de pontificat, avec la Corée (en août 2014) et le Sri Lanka et les Philippines (en janvier 2015).

"Lorsque le pontificat a commencé, ce n'était pas clair que le pape François aurait donné une grande place aux voyages dans son ministère. Au contraire, il semblait même qu'il avait un peu de méfiance, un peu de crainte, parce que le Pape n'était pas un "voyageur" ", avoue le P. Lombardi.

"Puis, en vivant son ministère, le Pape lui-même a intensifié cette dimension de son service pastoral en en saisissant la grande importance , en accueillant l'attente des peuples du monde qui veulent le voir, l'attente des Eglises locales qui veulent être encouragées", explique-t-il.

Il fait aussi observer que l'Asie est le "continent principal du point de vue démographique, et des perspectives de développement de l'humanité, et du continent dans lequel d'une certaine façon, le christianisme est moins connu, est une petite, petite, minorité" et que de ce point de vue, "l'annonce du salut du Christ est particulièrement important pour l'avenir de l'humanité".

Le dialogue interreligieux et l'oecuménisme

Le P. Lombardi rappelle que Le dialogue interreligieux et l'oecuménisme sont des "dimensions permanentes de l'Eglise", spécialement à partir du Concile.

Du point de vue du dialogue entre chrétiens, il cite les "rapports très intenses" avec l'Orthodoxie et la visite à Istanbul, en novembre 2014, pour la fête de saint André, frère de l'apôtre Pierre et saint patron du Phanar. Mais aussi les relations "très intéressantes et originales" du "dialogue" et de la "rencontre" avec les Pentecôtistes et les communautés chrétiennes "qui ne font pas partie des Eglises classiques, traditionnelles" : ils représentent "une des dimensions les plus dynamiques du christianisme dans le monde d'aujourd'hui".

Pour ce qui est du dialogue interreligieux, le P. Lombardi rappelle "la grande tradition de rencontres, d'amitiés personnelles, du pape François avec les juifs mais aussi avec les responsables musulmans: "Cette attitude de dialogue, de dialogue pacifique, d'encouragement pour toute forme de compréhension entre les religions, est extrêmement précieux".

La médiation de paix du pape et du Saint-Siège

Le P. Lombardi rappelle les très nombreux appels lancés par le pape pour la paix, notamment, mais pas seulement au Moyen Orient et en Ukraine.

Il rappelle ce moment privilégié de la prière pour la paix des deux présidents israélien et palestinien dans les jardins du Vatican en juin 2014, et dû à la "personnalité" du Pape.

Un moment de prière "original" et "personnel" qui a "ouvert une porte afin de chercher de nouveaux horizons de paix dans une situation très difficile".

Une autre "surprise" est venue des présidents Barack Obama et Raul Castro lorsqu'ils ont remercié le pape "pour sa contribution au renouveau des relations entre les Etats-Unis et Cuba", rappelle le P. Lombardi: une "contribution personnelle" apportée avec "beaucoup de discrétion".

Le P. Lombardi souligne que l'Eglise a ce "rôle de paix" au niveau international, comme le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin l'a affirmé à la Grégorienne le 11 mars: un "service diplomatique du Saint-Siège au service de la paix entre les peuples".

Mais il met en avant aussi la "contribution personnelle", en quelque sorte le "charisme" du pape François qui parle toujours de la "culture de la rencontre" dont il vit, "personnellement" lorsqu'il rencontre les leaders internationaux et "essaye d'établir avec eux un rapport de confiance, de partage, qui va au-delà des problèmes objectifs, dans leur complexité": "aider à faire un pas en avant implique beaucoup la personne, avec son courage, son espérance".

"Je crois, insiste le P. Lombardi, que le pape François a le don de pouvoir donner une impulsion grâce justement à sa personnalité, et ses capacité de relation avec les chefs des peuples, les chefs religieux, les grands leaders qu'il rencontre et qui trouvent en lui la force d'une personnalité qui fait faire des pas en avant dans le concret de la vie".

On a donc vu à l'oeuvre à la fois le "charisme personnel du pape" et "le service diplomatique" du Saint-Siège, au service d'une paix dont le monde a un "besoin extrême".

La réforme de la curie

Pour ce qui est de la réforme de la curie, le P. Lombardi rappelle qu'elle a été demandée par les cardinaux avant le conclave de mars 2013.

Sa marche n'est pas "hâtive", mais elle "progresse à un rythme régulier de réflexion et de consultations": "le pape manifeste son désir d'élargir le consultation" pour que ce chemin soit "partagé".

Pourtant, le P. Lombardi insiste sur le fait que la vraie réforme selon le pape François "part du coeur, de l'esprit". Il cite son grand discours à la curie de décembre 2014 à ce propos: "Toute réforme est une réforme de conversion personnelle. Le Pape a alors invité à se confesser à la veille de la grande fête de Noël, en s'examinant en conscience et en profondeur. Il le disait aux personnes de la curie qui étaient présentes, mais toutes les personnes du monde qui appartienne à une institution, ont compris que ce discours pouvait très bien valoir pour elles aussi, de façon adaptée et analogue. Ce qui donc importe au Pape c'est que la réforme ne soit pas simplement une question de logistique, d'organisation, mais qu'elle soit avant tout un renouveau dans l'attitude, ce que l'Evangile demande continuellement à chacun".

Le porte-parole du Saint-Siège souligne un autre "indice"  du "renouveau intérieur" que le pape attend: "l'importance que le pape accorde à la semaine de retraite d'entrée en carême pour laquelle il invite ses plus proches collaborateurs à sortir du Vatican, dans une maison pour retraites spirituelles, à Arricia pour "prier ensemble".

La méthode du synode, "sans peur"

Le synode "est en chemin" fait observer le porte-parole du Saint-Siège qui fait une remarque sur la nouveauté de la méthode Bergoglio: "Je suis convaincu que ce renouveau du synode comme méthode de mise en route de la communauté de l'Eglise de façon plus ample – qui ensuite mûrit dans les rencontres avec les évêques – est l'un des aspects importants de la façon dont le Pape François voit son service de l'Eglise. C'est une tentative de vraiment faire vivre à l'Eglise l'expérience d'une communauté qui chemine ensemble, en écoutant ensemble la voix de l'Esprit qui l'accompagne sur son chemin, sans peur, en regardant avec une grande honnêteté les problèmes du monde qui nous entoure, les signes des temps et sans peur, justement, aller vers des terres nouvelles parce que l'humanité marche vers des terres nouvelles."

Il faut, explique-t-il, "entendre ce que l'Esprit dit à l'Eglise, avec une solide foi dans le Christ, et un solide enracinement dans l'Evangile,  pour répondre adéquatement aux situations nouvelles qui se présentent".

Le pape François a ainsi diagnostiqué la famille comme un thème crucial: "La famille est liée à la vie concrète de la majeur partie des personnes dans ce monde, et le fait de réfléchir à cette dimension vivante, à ces problèmes fondamentaux de la vie des personnes et de la société, à la lumière de l'Evangile, constitue aussi une grande contribution au bien de l'humanité, une façon pour l'Eglise de servir l'humanité d'aujourd'hui", explique encore le P. Lombardi.

Les pauvres et la dignité humaine

Le porte-parole du Saint-Siège rappelle les raison du choix du nom de "François": le pape «  a voulu s'appeler François parce que les pauvres étaient au centre de son attention, et nous savons que ce sont les « pauvres » dans un sens très large : ce sont toutes les personnes violées dans leur dignité, non seulement du point de vue économique, mas aussi du point de vue spirituel, de la pauvreté des rapports sociaux, et ainsi de suite ».

« En cela, ajoute-t-il, François manifeste une grande attention et il porte à l'attention de l'opinion publique de nombreux aspects significatifs pour la dignité de la personne : les problèmes des migrants, des réfugiés, les problèmes des nouveaux esclavages, le problèmes du trafic d'organes, et de personnes, les problèmes de la marginalisation des personnes âgées et des malades… On voit que toutes ces choses lui tiennent à cœur, et il les rappelle avec une grande spontanéité, par des gestes et par des paroles. »

Le P. Lombardi cite comme faisant partie de cette « attention aux pauvres » le thème des abus sexuels, « dans un contexte plus vaste et avec beaucoup de cohérence » : « Les mineurs « abusés » sont typiquement des personnes humaines violées dans leur dignité et dont il faut par conséquent s'occuper. Et le fait d'avoir lancé une nouvelle Commission pour la protection des mineurs, dans la perspective non pas tant tournée vers le passé, et les erreurs du passé – tout en faisant certainement trésor de l'expérience du passé – mais en regardant surtout les problèmes de la prévention et des abus, même en dehors de l'Eglise, dans el monde d'aujourd'hui est une grande intuition, et donc cela me semble un pas important de plus dans la continuité avec l'engagement du pape Benoît, mais en élargissant l'horizon et l'insérant dans cette lutte pour la vraie dignité des personnes. »

Le rapport aux media

Enfin, le P. Lombardi répond à une question sur le rapport du pape François aux media qu'il évalue comme « largement positif ». Il confie qu'il reçoit presque tous les jours des demandes d'interview de la part de media plutôt importants, du monde entier. Il y voit un « très grand désir, un très grand intérêt, parce que d'une certaine façon les media reflètent les attentes, les intérêts des gens » : « Pour moi, c'est un indice que les gens regardent vers le pape avec une grande attention, désirent une parole de lui, ils sont saisis par la crédibilité et par l'efficacité de son témoignage comme leader moral – religieux – pour le monde d'aujourd'hui, avec un grand désir de s'orienter, de personnes se trouvant dans des situations très disparates, dans différentes régions du monde. ».

Le P. Lombardi salue l'intérêt des media qui, dit-il, « peuvent avoir - doivent avoir – une fonction très positive dans le monde pour la formation de l'opinion publique, par l'information : ils doivent être aidés à trouver de bonnes causes, des nouvelles positives, les vrais préoccupations à présenter au monde d'aujourd'hui ».

« Le fait, explique-t-il, qu'ils se sentent stimulés et intéressés par une figure comme le pape François – qui certainement a au cœur de toutes ses attentions le bien de la personne humaine et le bien de l'humanité dans sa relation à Dieu et dans les relations avec toutes les personnes et la coexistence entre les peuples, est quelque chose de très beau. J'espère que cela dure, que cela continue. »

Il convient que parfois, des parties « un peu marginales du monde médiatique » sont frappées « par la liberté, l'originalité avec lesquelles le pape François aborde certaines situations, et en sont un peu désorientées, un peu confuses, et elles mettent en relief cet aspect ».

« Mais cela dépend du fait, suggère le P. Lombardi, que peut-être elles n'ont pas cette perspective positive du point de vue de la foi et du point de vue du regard vers l'avant, qui est importante pour comprendre et accompagner un pontificat comme celui de François. »

الجمعة، 13 مارس 2015

Les moments forts des deux premières années du pape François

Les moments forts des deux premières années du pape François

Les moments forts des deux premières années du pape François

Elu le 13 mars 2013, Jose Mario Bergoglio, né en Argentine, est la 266e evèque de Rome.

En deux ans de pontificat, ce Pape «rentre-dedans» a bouleversé tous les codes, ponctuant ses apparitions de formules chocs et de gestes forts. Retour sur dix dates clés.

• Mars 2013, Rome: le lavement de pieds de douze prisonniers

À peine élu, le pape François démarre son pontificat par un geste fort et inédit: dans la petite chapelle de la prison de castal del Marmo, dans la banlieue de Rome, lors du jeudi saint, il lave les pieds de douze jeunes prisonniers, condamnés pour vol, viol ou homicide. «Celui qui est au plus haut doit être au service des autres. C'est mon devoir comme prêtre et comme évêque. Je suis à votre service. Ce signe du lavement des pieds est une caresse de Jésus, qui est venu pour cela, pour servir et pour aider.» déclare le chef de l'Église.

• Avril 2013: lancement de la réforme de la Curie

Un mois après son élection, le Pape lance un gros chantier de son pontificat: la réforme de la Curie, sur laquelle avait échoué Benoit XVI, comme l'avait tristement prouvé le Vatileaks. François lance un groupe informel de 8 cardinaux ayant pour mission de réflechir à la réforme du gouvernement de l'Église. Le chantier lancé par François est toujours en cours.

» Comprendre la refonte de la Curie romaine

• Juillet 2013 à Lampedusa: il dénonce la «mondialisation de l'indifférence»

Lors d'une visite historique sur l'île de Lampedusa où échouent chaque année des milliers de migrants tentant de traverser la Méditerranée, le pape François prononce un discours fondateur. «Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle», «la culture du bien-être nous rend insensibles aux cris d'autrui (...), aboutit à une mondialisation de l'indifférence», fustige le pape. «Des immigrés morts en mer, sur ces bateaux qui, au lieu d'être un chemin de l'espérance, ont été une route vers la mort», déplore-t-il, comparant cette «pensée qui revient constamment» à «une épine dans le coeur qui provoque la souffrance».

Le pape François jette une gerbe de fleurs dans la Méditerranée près de l'île de Lampedusa, en mémoire des migrants qui se sont noyés en tentant la traversée vers l'Europe.

• Juillet 2013 , JMJ de RIO: «Ne soyez pas des chrétiens à mi-temps, mouillez votre chemise»

Devant deux millions de jeunes venus au Brésil pour les 28e Journées mondiales de la jeunesse , le pape François célèbre la messe sur la plage de Copacabana. Il leur lance: «Ne soyez pas des chrétiens à mi-temps, mouillez votre chemise», qui sonne comme un écho au «N'ayez pas peur» de Jean-Paul II. Ces JMJ font découvrir un pape dynamique, à la fois intransigeant et proche de la jeunesse, et consacre l'envol du pontificat vers une popularité non démentie.

» «Ne soyez pas des chrétiens à mi-temps, mouillez votre chemise»

• Décembre 2013: élu personnalité de l'année par le magazine Times

En décembre 2013, six mois à peine après son élection, le pape François est élu personnalité de l'année par le très select Time magazine, à l'instar de ses prédécesseurs Jean XXIII (1962) et Jean-Paul II (1994). «Il est rare qu'un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d'attention si rapidement, que ce soit parmi les jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques» la directrice de la rédaction de Time Nancy Gibbs pour justifier ce choix.

• Mai 2014, Israël: voyage en Terre sainte pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient

C'est sa première visite pastorale hors d'Italie, après les JMJ de Rio. Il vient en pélerin, pour visiter la Terre Sainte, mais aussi en diplomate, pour tenter de relancer un processus de paix israélo-palestinien auquel plus personne ne croit. Au cours de ce voyage, le Pape n'hésite pas à lancer des gestes forts. Il prie devant le mur des Lamentations, et, plus spectaculaire, pose son front sur le mur qui sépare Israël de la Cisjordanie. Il lance une invitation surprise à Shimon Pérès, le président israélien, et à Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, pour venir prier ensemble pour la paix au Vatican, «à la maison» selon ses mots. La rencontre aura lieu le 8 juin 2013.

• Octobre 2014: synode sur la Famille au Vatican

Annoncé un an auparavant, le synode sur la famille se tient à Rome du 5 au 19 octobre 2014.Un rapport intermédiaire, qui propose un assouplissement de l'Église envers les divorcés-remariés et les homosexuels crée une fracture au sein des cardinaux, entre les réformateurs, comme le cardinal allemand Walter Kasper, proche du pape, et les plus conservateurs, comme le cardinal Burke qui s'inquiète d'une remise en cause du dogme catholique. Finalement, le document final -publié le 18 octobre- se veut plus modéré. Trois paragraphes, dont un concernant l'homosexualité, sont rejetés par les cardinaux. Le pape François décide néanmoins de les conserver dans le document de travail qui servira à la prochaine étape du synode en octobre 2015.

• Novembre 2014: discours devant le Parlement européen à Strasbourg

«On ne peut pas tolérer que la Méditerrannée devienne un grand cimetière!» lance le Pape aux députés européens venus l'écouter au Parlement de Strasbourg, sur le sol français. Il exhorte l'Europe à retrouver ses «racines religieuses». «Une Europe qui n'a plus la capacité de s'ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet «esprit humaniste» qu'elle aime et défend cependant.». Il est salué par une standing ovation.

• Décembre 2014: discours au vitriol face à la Curie romaine, au Vatican

Lors de la traditionelle cérémonie des voeux de fin d'année à la Curie romaine, le pape lance une critique sans concessions face au gouvernement de l'Eglise. Il fait le diagnostic sans pitié des «quinze maladies» dont souffriraient ses collaborateurs. «Cœur dur», «Alzheimer spirituel», «schizophrénie existentielle», «terrorisme du bavardage», «carriérisme», «exhibitionnisme»: les formules sont cinglantes, sans pitié, et le réquisitoire est implacable et inédit envers ces salariés du Vatican.

• Janvier 2015: la plus grande messe de l'histoire de l'humanité à Manille, aux Philippines

Sous la pluie, le pape François célèbre une messe devant une foule estimée à six millions de personnes, un record historique. Pour son 7e voyage hors d'Italie, le Pape a choisi le Sri Lanka et les Phillipines, où il commémore les victimes du typhon Haiyan qui avait fait près de 7000 victimes en novembre 2013.



Envoyé de mon Ipad 

Le Pape François, la révolution par la paroleRadio Vatican

Le Pape François, la révolution par la paroleRadio Vatican

Le Pape François, la révolution par la parole

Le Pape François le 12 mars 2013 - OSS_ROM

(RV) Le 13 mars 2013, le monde découvrait le nouveau souverain pontife s'avançant à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Après deux jours de conclave, le cardinal Jorge Maria Bergoglio était élu par les cardinaux pour succéder à Benoît XVI. Deux ans plus tard, le Pape François a imposé un style très personnel qui lui vaut une popularité qui dépasse toutes les frontières. Elu sur un projet réformateur, le souverain pontife a lancé des chantiers tous azimuts : réforme de la Curie romaine et des finances du Saint-Siège, commission de protection des mineurs, décentralisation, sans oublier la vaste réflexion sur la famille à travers deux synodes. Des changements qui ont créé des tensions et mis à jours des fractures dans l'Eglise et provoqué parfois l'inquiétude de certains catholiques quant aux intentions réelles du Saint-Père. Mais si ces grandes réformes sont le reflet du volontarisme du Pape argentin et jettent la lumière sur son caractère, il semble que sa nature profonde est avant tout celle d'un pasteur pour qui l'essentiel est la Parole. D'où un attrait inédit pour ses homélies.

Par choix personnel du Pape, le centre de gravité de la vie pontificale s'est déplacé des splendides palais pontificaux à la simplicité de la Maison Sainte-Marthe. C'est tous les matins, dans la chapelle de cette résidence que le Saint-Père célèbre la messe, entouré d'une cinquantaine de fidèles. A l'issue de la cérémonie, François vient s'assoir au milieu d'eux pour se recueillir. C'est là, qu'avant même d'être le successeur de Pierre, ou encore l'évêque de Rome François est avant tout « curé de paroisse ».

« L'homélie est la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d'un pasteur avec son peuple »  rappelle le souverain pontife dans « Evangelli Gaudium ». L'homélie à laquelle il consacre dans cette exhortation apostolique pas moins de 24 paragraphes. Pour le Pape argentin, l'urgence est d'abord celle de rappeler l'Evangile au sens littéral, à travers la vie de Jésus, dans l'imprégnation de sa Parole. « L'annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante » expliquait-il dans son interview aux revues jésuites, soulignant même que « l'annonce de l'amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l'obligation morale et religieuse. » Pour le pontife argentin, la mission première de l'Eglise est bien de retrouver la « fraîcheur de l'Evangile » pour mieux la transmettre au monde.

Retrouver la « fraîcheur de l'Evangile »

« On a l'impression qu'il nous donne cette parole comme elle est arrivée ce matin dans sa prière » témoigne, impressionné, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, de passage à Rome ces jours-ci, et qui a assisté à la messe matinale à Sainte-Marthe. D'où ce style, inattendu d'abord, devenu familier. « Jésus nous conseille de ne pas jouer de la trompette » explique-t-il par exemple pour parler de l'humilité du chrétien, « l'Eglise ne peut pas être une baby-sitter qui prend soin d'un enfant pour qu'il s'endorme. S'il en était ainsi, ce serait une Eglise assoupie » déplore-t-il un autre matin, sans parler des « chrétiens de salon » qu'il a fustigés quelques semaines après son élection, une expression devenue par la suite très populaire. Un succès qui semble dépasser le Saint-Père lui-même : les homélies du Pape François ont été éditées en plusieurs langues par de nombreuses maisons d'édition, montrant une vraie demande, à tel point que trois mois après son élection, le souverain pontife a dû s'opposer à une retransmission en direct de la messe à Sainte-Marthe afin qu'elle conserve son aspect familial et spontané.

L'homélie « dépasse toutes les catéchèses parce qu'elle est le moment le plus élevé du dialogue entre Dieu et son peuple » écrit encore le Pape dans « Evangelli Gaudium ». Mais ce moment liturgique ne s'improvise pas, même si le Pape n'hésite pas à parler sans note. Dans sa mission pastorale, François a donc tenu à faire publier, en février dernier, un directoire sur les homélies, véritable manuel aidant à la prédication. L'importance donné à la méditation de la Parole est primordiale pour le Pape jésuite. En témoigne les distributions de missels aux fidèles réunis place Saint-Pierre lors des Angélus, ou dernièrement, celle d'un livret pour entrer en Carême. Verbe haut, parfois cinglant, le Pape a donc toujours à cœur de ramener ses interlocuteurs à l'Evangile, simples fidèles ou cardinaux appelés à le seconder. Ainsi lorsque, le 15 février dernier, lors de la messe avec les nouveaux cardinaux, il évoque Jésus touchant le lépreux pour expliquer la logique de la miséricorde à laquelle sont appelés les cardinaux. 



Envoyé de mon Ipad 

الأربعاء، 4 مارس 2015

Une lecture arabe du pontificat du pape François



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 3 mars 2015 20:53:46 UTC

Une lecture arabe du pontificat du pape François
Par la journaliste libanaise Hala Homsi

Robert Cheaib

ROME, 3 mars 2015 (Zenit.org) - « Le pape François est très populaire au Moyen-Orient, surtout au Liban. Il est aimé par le peuple et sa figure est omniprésente ». Même « d'un point de vue musulman, c'est un chef très respecté pour sa parole et ses positions », affirme la journaliste libanaise Hala Homsi.

Deux ans après la renonciation du pape Benoît XVI et l'élection du pape François, la journaliste, spécialiste en questions religieuses pour le journal libanais Annahar depuis 1995, offre aux lecteurs de Zenit sa lecture de cette page d'histoire de l'Église catholique.

Zenit - Quelle est votre lecture de l'événement historique de la renonciation de Benoît XVI, deux ans après cet événement ?

Hala Homsi - La renonciation du pape Benoît XVI est un événement plus qu'historique. Le pape a suscité un vent de réformes dans l'Église, plus que n'importe quel discours réformateur, incarnant un courage sans précédent. Par cette renonciation, il a ouvert une nouvelle pratique, changeant une tradition qui touche la position même du pape, à travers un geste qui ne s'était pas produit depuis des siècles.

Le moins que l'on puisse dire est que son choix a manifesté sa personnalité : l'humilité d'un grand théologien, le courage du penseur, le caractère de l'écrivain prolifique qui a préféré se retirer avec ses livres plutôt que de poursuivre ce rythme fatiguant pour lui et pour l'Église. Il a agi dans le sillage des hommes libres. C'est un pape libre.

D'après vous, les raisons de cette renonciation ont-elles été comprises ?

Peut-être la renonciation a-t-elle été faite pour des raisons de santé. Mais ce qu'il a fait n'était pas facile. Sa renonciation à mis à l'épreuve la solidité de l'Église avec une situation inhabituelle : celle de la présence de deux « papes » au Vatican. Avec la présence de nostalgiques qui célèbrent encore le pape démissionnaire.

Un autre aspect intéressant de la renonciation du pape Benoît est que, bien qu'elle ait eu lieu il y a plus de deux ans, elle est loin d'être archivée. Ce fait a poussé son secrétaire, Mgr Georg Gänswein, à affirmer, le 12 février 2015, que la renonciation de Ratzinger « a été faite sans aucune pression extérieure », répondant à des rumeurs selon lesquelles le pape aurait renoncé sous des pressions. Ces soupçons sont naturellement soulevés avec des intentions malveillantes, venant du mécontentement de certains envers le pontificat de François.

Mais il reste que la renonciation a été faite par un homme fort, et non par un homme faible.

Le pontificat du pape François représente pour certains un « printemps évangélique » dans l'Église. Êtes-vous de cet avis ?

La force du pape François consiste dans sa capacité à rapprocher la papauté des croyants et à approcher l'Église de son peuple et des pauvres. Et ceci s'est produit dès le premier instant de son élection. C'est une révolution dans la papauté. Le pape François vit ce qu'il croit, même si cela nécessite une rupture du protocole et des pratiques. Cela s'est manifesté dès le début et les croyants ont touché du doigt la manière dont le pape agit et dont il incarne l'Évangile devant eux.

La force de François est d'être proche des pauvres. C'est un pape qui réconcilie l'Église avec le peuple et qui rappelle aux ecclésiastiques « la Parole » et les ramène aux sources. C'est pourquoi il est le pape qui nettoie le visage de l'Église après les scandales qui l'ont souillé.

Un printemps évangélique ? Pour beaucoup, oui. Et dans une perspective journalistique, je vois que le pape François inscrit dans le corps ecclésial un grand esprit de renouveau. La question qui demeure cependant : Jusqu'où le laissera-t-on faire ? Réussira-t-il à mener à bien son entreprise réformatrice ? Sa mission ne sera sans doute pas du tout facile.

Que pensez-vous, en revanche, de ceux qui accusent le pape François d'être « communiste » ?

Ce ne sont que des commérages nocifs. Puissent les communistes avoir été comme le pape François ! On les aurait appelés « évangéliques » (en référence à l'Évangile) ! C'est un fait que le pape a des partisans et des opposants. Il a des ennemis dans la curie, dans l'Église et en dehors d'elle. Son style réformateur ne plaît pas à tout le monde. Les accusations qui le concernent, comme celle d'être communiste, chaotique ou « destructeur de la dignité de la papauté » sont des tentatives nocives qui trahissent une reconnaissance de la bataille réformatrice que mène le pape.

Le pape François a porté une attention particulière au Moyen-Orient, notamment avec la prière pour la paix en Syrie, la visite en Jordanie et en Palestine (reconnaissant de facto l'État palestinien), la prière avec le président palestinien et le président israélien au Vatican. Comment résumez-vous l'image qui s'en dégage au Moyen-Orient ?

Le pape François est très populaire au Moyen-Orient, surtout au Liban. Il est aimé par le peuple et sa figure est omniprésente. Sur le plan chrétien, ses homélies quotidiennes et toutes ses activités sont très suivies, en particulier grâce à la couverture des médias chrétiens qui ne tardent pas à rapporter ses activités et les célébrations qu'il préside.

D'un point de vue musulman, c'est un chef très respecté pour sa parole et ses positions. Si les Libanais pouvaient exprimer un désir, ce serait que le pape François vienne en visite au Liban, comme l'ont fait le pape Benoît et saint Jean-Paul II. Une telle visite porterait beaucoup de fruit pour la nation.

Considérant les drames qui se vivent au Moyen-Orient et ailleurs, quelles initiatives espérez-vous de la part du pape ?

Il y a dans les cœurs une grande peur vis à vis de l'avenir, à cause de l'expansion de daesh et de sa férocité. Les chrétiens sont devenus des « projets » de martyre prêts à être exécutés. Ils ont été dispersés, pillés dans leurs maisons, leurs terres. Est-il normal que les chrétiens aient besoin de protection sur leurs terres d'origine ?

Le Saint-Père a eu de grandes initiatives. Il continue à être la voix forte des chrétiens devant la communauté internationale. Il est important aussi qu'il soutienne les chrétiens de langue arabe sur leurs terres d'origine, à travers des projets et des initiatives qui renforcent leur présence. Un exemple pourrait être la promotion des médias chrétiens qui ont un grand rôle dans la diffusion de la Parole, dans l'affermissement des chrétiens et dans leur croissance. C'est sans aucun doute le moment de travailler, et il y a beaucoup de travail.

Traduction de Constance Roques