الجمعة، 16 ديسمبر 2016

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée - La Croix

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée - La Croix

Syrie, le Vatican essaye de rester au-dessus de la mêlée

Le cardinal Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, a remis en début de semaine au président syrien Bachar al Assad une lettre du pape demandant le respect du droit humanitaire

Quelle est la position du Saint-Siège en Syrie ?

Pour le Saint-Siège, la lettre envoyée par le pape au président Bachar al Assad – qui ne devait pas être divulguée – ne signifie pas que le pape pencherait d'un côté ou de l'autre dans le conflit. « Le pape ne prend pas parti, il invite chacun à sortir de la violence et de la guerre », souligne-t-on au Vatican qui ne cesse de rappeler la présence des populations civiles au milieu des combats. « Alep est une ville où il y a des gens : des familles, des enfants, des personnes âgées et malades », insistait le pape, dimanche 11 décembre à l'angélus.

Au Vatican, on rappelle aussi que, si François écrit à Bachar al Assad pour demander la fin de la violence, la protection des populations civiles et le respect du droit international, il tient le même discours à toutes les parties, condamnant l'extrémisme et le terrorisme de quelque côté qu'ils viennent. « La violence amène toujours plus de violence, toujours plus d'extrémisme », insiste-t-on, soulignant que, à côté du conflit entre le gouvernement et l'opposition, il y a celui, bien plus crucial, avec Daech.

Quels sont les résultats de sa diplomatie ?

La veillée de prière pour la paix du 7 septembre 2013 est encore dans les esprits. Dans une rare offensive diplomatique et spirituelle, le Vatican avait alors contribué à disqualifier le scénario d'une intervention occidentale en Syrie. Aujourd'hui, la répétition des appels du pape en faveur de la paix semble proportionnelle à son impuissance. « Nous avons bien conscience que les résultats ne sont pas immédiats, reconnaît-on. Mais on ne peut se taire sur la dramatique situation humanitaire. »

Conscient qu'il ne peut « contraindre le cœur des décideurs », le Saint-Siège souligne aussi qu'il n'a pas, dans ce conflit, d'autre intérêt que le dialogue. « La photo diffusée par le régime montrant Bachar al Assad lisant la lettre du pape souligne aussi qu'il a reçu le message du Saint-Père et n'est pas fermé au dialogue », relève un diplomate occidental à Rome.

Que peut-il faire de plus ?

« Le Saint-Siège n'a pas la force des armes, seulement de la parole », résume-t-on au Vatican où la priorité est d'arrêter les combats pour répondre à la crise humanitaire.

On y souligne aussi la place des chrétiens syriens, rappelant l'« harmonie » qui existait avant le conflit – quitte à oublier qu'elle était un peu forcée par un régime policier. Regardant vers la reconstruction, Rome veut croire au rôle de « pont » des chrétiens dans la future Syrie, même si nombre d'entre eux se sont compromis avec le régime.

« L'Église est très engagée à travers son action caritative, insiste-t-on. Aujourd'hui, à Alep, l'urgence est de remettre en état les hôpitaux chrétiens, au service de toute la population. »

Nicolas Senèze, à Rome



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Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix

Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix
Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence

Le pape François a reçu jeudi matin 15 décembre les lettres de créances de six nouveaux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, dont trois Africains : la Tunisie, Maurice et le Burundi, pays marqué ces derniers mois par une particulière violence, l'Église catholique étant elle-même menacée.

> Lire aussi : Menaces sur l'Église catholique au Burundi

Dans son discours, le pape s'est d'ailleurs attaché à cette question de la violence, revenant sur son récent message pour la Journée mondiale de prière pour la paix, célébrée le 1er janvier prochain, où il avait longuement développé le thème de la non-violence.

> Lire aussi : Le pape propose au monde une éthique de la non-violence

« Le choix de la non-violence comme mode de vie devient de plus en plus une exigence de responsabilité à tous les niveaux, de l'éducation familiale à l'engagement social et civil, et jusqu'à l'activité politique et les relations internationales », a souligné le pape pour qui, « il s'agit, en toutes circonstances, de rejeter la violence comme méthode de résolution des conflits, et de les traiter, cependant, toujours par le dialogue et la négociation ».

Le pape a notamment appelé les responsables nationaux et internationaux « à assumer en conscience et dans l'exercice de leurs fonctions un style non-violent, qui n'est pas synonyme de faiblesse ou de passivité, mais, au contraire, suppose force d'âme, courage et capacité d'affronter les problèmes et les conflits avec honnêteté intellectuelle, cherchant vraiment le bien commun avant tout intérêt partisan, qu'il soit idéologique, économique ou politique ».

Un XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites »

Rappelant les figures de non-violence du XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites », le pape a insisté sur le fait que la non-violence était « la voie à suivre dans le présent et dans l'avenir », et non « un chemin de paix proclamée en paroles mais niée dans les faits par la poursuite de stratégies de domination, soutenue par les scandaleuses dépenses d'armement, alors que beaucoup de gens sont privés du nécessaire pour vivre ».

Le pape François recevait six nouveaux ambassadeurs accrédités au Saint-Siège : Cecilia Björner (Suède), Jikoto Tikolevu (Fidji), Vitalie Rusu (Moldavie), et trois ambassadeurs africains : Girish Nunkoo (Maurice), Mourad Bourhela (Tunisie) et Else Nizigama Ntamagiro (Burundi).

Nicolas Senèze, à Rome

الاثنين، 7 نوفمبر 2016

Le pape François dénonce la « banqueroute de l’humanité »

La Croix- Nicolas Senèze, à Rome, le 06/11/2016 à 9h51 
Mis à jour le 06/11/2016 
Dans un long discours, samedi soir 5 novembre devant les mouvements populaires, le pape François a violemment critiqué le système économique mondial, qualifié de « terroriste » et accusé d’alimenter les peurs.
Le pape François a prononcé, samedi soir 5 novembre devant les 5 000 participants de la troisième rencontre mondiale des mouvements populaires réunie au Vatican, un important discours, critique ferme et sévère du système économique libéral qu’il appelle à réformer.
Après les rencontres de 2014, déjà à Rome et de 2015, à Santa-Cruz de la Sierra (Bolivie), c’est la troisième fois que le pape s’adressait à cette nébuleuse de syndicats, de mouvements paysans, de chiffonniers, de travailleurs précaires, de migrants, d’habitants des quartiers pauvres engagés pour que les exclus soient les protagonistes des changements économiques, politiques et sociaux.
Alors que cette rencontre du Vatican avait pour thème « l’iniquité engendre la violence », François a reconnu qu’« il y a des forces puissantes qui peuvent neutraliser ce processus de maturation d’un changement capable de supplanter la primauté de l’argent et de replacer l’humain au centre ».

« Le fouet de la peur »

« Ce ‘’fil invisible” (…), cette structure injuste qui relie toutes les exclusions dont vous souffrez, qui peut se durcir en fouet, un fouet existentiel, (…) qui asservit, vole la liberté (c’est) l’argent déifié », a constaté le pape dans son long discours de sept pages en espagnol.
Un argent qui « gouverne (…) avec le fouet de la peur, de l’inégalité, de la violence économique, de la violence sociale, culturelle et militaire qui engendre de plus en plus de violence dans une spirale descendante qui semble ne jamais finir », a accusé François.
Le pape a alors réitéré les propos qu’il avait tenus dans l’avion qui le ramenait de Cracovie, le 31 juillet dernier, quand il avait évoqué « le terrorisme de base émanant du contrôle global de l’argent sur la terre et menace l’humanité tout entière ».

« Aucun peuple, aucune religion est terroriste »

« À ce terrorisme basique, s’alimentent les terrorismes dérivés tels que le narco-terrorisme, le terrorisme d’État et ce que certains appellent à tort le terrorisme ethnique ou religieux », a alors expliqué le pape pour qui« aucun peuple, aucune religion est terroriste ».
« Certes, a-t-il continué, il y a de petits groupes fondamentalistes partout. Mais le terrorisme commence quand est rejetée la merveille de la création, l’homme et la femme, et qu’on y met à la place l’argent. »
Reprenant le pape Pie XI, le pape a aussi dénoncé « l’impérialisme de l’argent » qui « met en place une dictature économique mondiale ».

« Tous les murs tombent, ne soyez pas dupes »

« Aucune dictature ne peut se maintenir sans exploiter nos peurs. Et ainsi, toute tyrannie est terroriste », a-t-il alors mis en garde soulignant que, « quand cette terreur, semée dans les périphéries avec des massacres, des pillages, l’oppression et l’injustice, opère dans les centres avec différentes formes de violence, même les attaques haineuses et lâches, les citoyens qui conservent encore certains droits sont tentés par la fausse sécurité des murs physiques ou sociaux ».
« Les murs qui entourent les uns et bannissent les autres. Des citoyens fortifiés, terrifiés, d’un côté ; exclus, exilés, encore plus effrayés, de l’autre. Est-ce la vie que Dieu notre Père veut pour ses enfants ? », a-t-il interrogé, exhortant à ne pas céder à la peur qui, « en plus d’être une bonne affaire pour les marchands d’armes et de mort, nous affaiblit, nous déséquilibre, détruit nos défenses psychologiques et spirituelles, nous anesthésie face à la souffrance de l’autre et nous rend cruel ».
« Tous les murs tombent. Ne soyez pas dupes », a-t-il prévenu, mettant face-à-face le « projet-mur de l’argent » au « projet-pont » défendu par les mouvements populaires, leurs « 3 T », « terre, travail, toit », fondements du développement humain intégral.

« Des murs maculés de sang »

Le pape François a ensuite longuement pris l’exemple des émigrants, réfugiés et déplacés.
« Tant de familles expulsées de leur patrie pour des raisons économiques ou des violences de toutes sortes, des foules bannies – je l’ai dit face aux autorités du monde entier – en raison d’un système socio-économique et de guerres injustes qu’elles n’ont pas cherchées ni crées, qui souffrent du déracinement douloureux de leur terre natale mais encore plus de ceux qui refusent de les recevoir », a décrit François.
Reprenant les mots de l’archevêque Hieronymos d’Athènes, lors de leur voyage commun sur l’île de Lesbos le 16 avril dernier, le pape a évoqué une « banqueroute de l’humanité ».
« Lors de la banqueroute d’une banque, des sommes scandaleuses apparaissent immédiatement pour la sauver, mais quand se produit cette banqueroute de l’humanité, il n’y a pas le millième pour sauver ces frères, a martelé le pape. Et ainsi, la Méditerranée s’est transformée en cimetière, et pas seulement la Méditerranée… Il y a tant de cimetières le long des murs, des murs maculés de sang. »

« Poubelle maquillée pour cacher les déchets du système »

Revenant sur la vertu chrétienne de « prudence » qu’il avait évoquée à son retour de Suède mardi, le pape a alors appelé les États à « prendre les mesures appropriées pour accueillir et intégrer pleinement tous ceux qui, pour une raison ou une autre, cherchent refuge loin de leur domicile ».
Enfin, le pape François a souhaité un renouvellement de la vie démocratique et des mœurs politiques. Il a appelé les mouvements populaires, souvent tentés par l’action politique, à mettre en question les politiques économiques et à changer le système. « Cette idée de politiques sociales conçues comme des politiques vers les pauvres mais jamais avec les pauvres et des pauvres (…), me semble une espèce de poubelle maquillée pour cacher les déchets du système ».

Corruption et austérité

Il a aussi mis en garde contre la corruption, qui n’est pas, selon lui « un vice exclusif de la politique ». « Il y a de la corruption dans la politique, dans les entreprises, dans les médias, dans les Églises et même dans les organisations sociales et les mouvements populaires », a-t-il relevé.
« Face à la tentation de la corruption, il n’y a pas de meilleur antidote que l’austérité », a expliqué le pape qui appelé « à pratiquer l’austérité et, surtout, à prêcher par l’exemple ». « Ne sous-estimez pas la valeur de l’exemple qui a plus de forces que 1 000 paroles, 1 000 tracts, 1 000 like, 1 000 retweets, 1 000 vidéos de YouTube », a-t-il assuré.
Expliquant aux dirigeants cette austérité, « qui les rendra très heureux », le pape a aussi souligné combien « la corruption, l’orgueil, l’exhibitionnisme des dirigeants augmentent l’incrédulité collective, le sentiment d’impuissance et alimentent la peur qui soutient ce système inique ».

« Le fort est celui qui rompt la chaîne du mal »

Face à cette peur, il a donc appelé à « une vie de service, de solidarité et d’humilité en faveur des personnes et en particulier de ceux qui souffrent le plus ».
Alors que les deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine ont pour slogan la force, le pape a conclu en citant un autre Américain, Martin Luther King, qui assurait que « le fort est celui qui rompt la chaîne du mal, la chaîne de la haine ».
Nicolas Senèze, à Rome

الاثنين، 27 يونيو 2016

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade" - Radio Vatican

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade" - Radio Vatican

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade"

Le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège - AP

(RV) « Le Pape ne fait pas de croisades » : déclaration du père Federico Lombardi, lors d'une conférence de presse ce dimanche 26 juin, à Yerevan. Le porte-parole du Saint-Siège réagissait ainsi aux accusations du gouvernement turc, après que le Pape a parlé de « génocide » pour parler des massacres de masse commis par l'Empire ottoman en 1915. « Des propos malheureux », selon le vice-Premier ministre turc, y voyant « une mentalité de croisés ».

Des accusations que réfute le père Lombardi. « Si l'on écoute le Pape,  il n'y a rien (dans ses propos) qui évoque un esprit de croisade. Sa volonté est de construire des ponts au lieu de murs. Son intention réelle est de construire les fondations pour la paix et la réconciliation », a affirmé le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, qui a insisté : « François a prié pour la réconciliation de tous, n'a pas prononcé un mot contre le peuple turc. Le Pape ne fait pas de croisades, ne cherche pas à organiser de guerres ».

Lors de sa rencontre avec les autorités arméniennes, vendredi 24 juin, le Pape avait évoqué le « Grand Mal » de 1915, parlant d'une « tragédie », d'un « génocide » rendu possible par « d'aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l'esprit des bourreaux au point qu'ils se sont fixé le dessein d'anéantir des peuples entiers ».

Lors la messe solennelle célébrée le 12 juin 2015, en la Basilique Saint-Pierre, à la mémoire des victimes arméniennes du « Metz Yeghern », le Pape François, citant saint Jean-Paul II, avait déjà parlé de « génocide » pour désigner les massacres commis en 1915. La réaction turque avait été immédiate : Ankara avait ainsi rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège pendant près d'une année.

(MA avec AFP)



JTK

الأربعاء، 18 مايو 2016

Islam, Europe, Barbarin : réactions à l’interview du pape François

http://www.la-croix.com/Religion/Pape/Islam-Europe-Barbarin-ils-reagissent-aux-paroles-du-pape-Francois-2016-05-17-1200760759

Islam, Europe, Barbarin : réactions à l’interview du pape François
« Une démission du cardinal Barbarin serait pour le pape « un contresens, une imprudence », dit Mgr Le Gal en réaction à l’entretien que l’évêque de Rome a accordé à La Croix. 
 Une démission du cardinal Barbarin serait pour le pape « un contresens, une imprudence », dit Mgr Le Gal en réaction à l’entretien que l’évêque de Rome a accordé à La Croix.  / Filippo Monteforte/AFP

MIGRANTS « Ce qui est irrationnel, c’est de fermer les portes de l’Europe »

Paul de Montgolfier, directeur du Service jésuite des réfugiés (JRS) en France
« Le pape ne dit pas que l’Europe ne peut pas accueillir tout le monde. Il ne cesse par ailleurs de lui dire d’arrêter de se replier sur elle-même. Le pape dit qu’il ne faut pas que cela se fasse dans l’irrationalité. Que la raison, et non la peur, soit ce qui motive la réflexion. Et accueillir de façon rationnelle c’est, selon moi, mettre en place des couloirs, permettre aux personnes qui fuient des situations invivables de venir se mettre à l’abri le temps qu’il faut. Peut-être cela durera-t-il deux-trois ans, peut-être dix-quinze ans, mais que l’aller-retour soit possible. Les frontières ne sont pas faites pour être des barrières mais pour être des lieux de passage et de communication. Ce qui est irrationnel, c’est de fermer les portes de l’Europe ! Parce que les gens qui se sauvent veulent sauver leurs vies. Et si on leur ferme les portes, ils rentreront par les fenêtres. »

> A lire : Le pape François à « La Croix » : « Il faut intégrer les migrants »

EUROPE « Une Europe aux héritages multiples »

Elisabeth Guigou, présidente (PS) de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale
« J’ai été heureuse de lire ce que le pape François a déclaré au sujet des racines chrétiennes de l’Europe. Bien sûr que ces racines existent, mais elles ne sont pas notre seul héritage religieux ou culturel. C’est pourquoi je déplore l’actuelle tendance au repli de l’Europe. Évidemment, nous devons contrôler davantage nos frontières et assurer notre sécurité vis-à-vis de Daech, mais nous devons aussi encourager la mobilité à l’intérieur de nos frontières et avec nos voisins immédiats, en particulier l’Afrique et le Proche-Orient où une société civile partage nos idéaux de démocratie et de solidarité. La mise en place de « passeports des talents » pour les entreprises, les créateurs ou les artistes, ou encore un Erasmus des associations sont des pistes intéressantes à explorer. »

> A lire : Le pape François à «La Croix» : « Un État doit être laïque »

ISLAM « Ne pas confondre la théologie et l’histoire »

Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux
« Sur la peur ancestrale qu’engendre l’islam, le pape pose un constat auquel je ne peux que souscrire. Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde musulman, en Afrique comme au Proche-Orient où l’islam est instrumentalisé à des fins politiques, y compris par des régimes laïques, rend cette peur compréhensible. N’oublions pas toutefois que les musulmans eux-mêmes sont les premières victimes de cette violence. Maintenant, une fois le constat posé, comment l’expliquer ? Si l’islam et le christianisme ont en commun d’être des religions universalistes, comme le pape le rappelle, communiquer sa foi ne signifie pas – ne devrait pas signifier – l’imposer. Mais des principes théologiques à l’histoire, les écarts ont souvent été importants. Et nos représentations de l’islam relèvent plus souvent de l’histoire ou de l’anthropologie que de la religion elle-même. Un vrai travail de discernement s’impose. »

CARDINAL BARBARIN « Le pape n’a pas pris la mesure des choses »

Bertrand Virieux, membre de l’association La Parole libérée, regroupant les victimes du P. Preynat à Lyon.
« Nous avons été stupéfaits et déçus. Nous avons vraiment l’impression que le pape n’a pas pris la mesure des choses. Vu l’énormité de l’affaire Preynat, assez inédite dans l’histoire de l’Église en France – nous avons reçu 67 témoignages de victimes déclarées –, nous sommes étonnés qu’il fasse l’éloge d’un évêque ayant fait une telle erreur d’appréciation et laissé en place le prêtre abuseur. Le pape doit être mal informé ou manquer des éléments pour se faire une idée claire de la situation… Il reste d’ailleurs prudent dans sa formulation. C’est un pape de l’écoute, qui prône la tolérance zéro, mais il n’a pas eu un mot pour les victimes. Nous n’attendons pas de l’Église qu’elle se limite à la seule décision judiciaire française mais qu’elle se situe sur le plan moral. »

« Le pape souhaitait apaiser les esprits »

Mgr Patrick Le Gal, évêque auxiliaire de Lyon
« Une démission du cardinal Barbarin serait pour le pape « un contresens, une imprudence ». Ce serait effectivement un contresens dans la mesure où cela signifierait que l’on ne fait pas confiance au travail de la justice française et qu’on préfère en quelque sorte la court-circuiter ; c’est d’ailleurs ce que suggère le pape dans la suite de son propos. Ce serait sûrement un manque de prudence car cela priverait le diocèse et tous ses fidèles de leur pasteur ; dans les décennies passées, on a vu les graves inconvénients pour la vie du diocèse du décès de plusieurs archevêques coup sur coup ; on en voit encore les traces aujourd’hui. Par ailleurs, il me semble que si le pape voulait encourager le cardinal Barbarin, il lui suffisait de prendre son téléphone comme il le fait en bien des occasions. Le choix de La Croix me semble indiquer qu’il souhaitait s’adresser de manière privilégiée aux catholiques pour apaiser les esprits en redisant à la fois sa plus grande fermeté face aux agressions sexuelles sur des mineurs et sa confiance dans le travail pastoral du cardinal. »

ENGAGEMENT DES LAÏCS « Renoncer à toute revendication communautariste »

François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie et adjoint au maire de Versailles (Yvelines)
« Au sujet de l’implication des chrétiens dans la société, le pape François nous dit deux choses très belles et d’une grande fécondité. Il invite tout d’abord à cultiver les racines chrétiennes de l’Europe, qui sont réelles et objectives, non pas pour se l’approprier mais bien pour la servir, en renonçant à toute revendication communautariste. Deuxièmement, il dénonce à nouveau avec force le cléricalisme. Tout chrétien est appelé à s’engager, y compris sur le terrain politique, avec sa rationalité, là encore sans communautarisme, pour établir un dialogue avec son contemporain au-delà des étiquettes. Ce message est très important à l’heure de la refondation de l’engagement politique des chrétiens, pour le bien commun. »
Service Religion La Croix

الأربعاء، 24 فبراير 2016


Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 24 février 2016 15:16:12 UTC+2

Face au pouvoir, la miséricorde

Cité du Vatican, 24 février 2016 (VIS). Ce matin, au cours de l'audience générale, Place St.Pierre (20.000 personnes), le Saint-Père a consacré sa catéchèse à l'arrogance des puissants, qui apparaît souvent dans la Bible, opposée à la miséricorde divine. Or, a-t-il dit, "la richesse et la puissance peuvent être bonnes et utiles au bien commun si elles sont mises au service des pauvres et de la collectivité, de la justice et de la charité. Mais, comme cela arrive trop souvent, elles sont vues comme un privilège, mises au service de l'égoïsme, utilisées comme des instruments d'arrogance, de corruption et de mort''. Et de citer pour exemple le récit de la vigne de Naboth. Le roi Achab voulait l'acheter car elle jouxtait son palais, mais en Israël la terre était considérée sacrée et inaliénable car appartenant à Dieu, une bénédiction qu'il convenait de transmettre de génération en génération. Achab fut furieux car il vit dans ce refus une offense à son pouvoir, une atteinte à son autorité. Sa femme, Jézabel, une idolâtre et ennemie des prophètes, qui évoqua la lèse majesté et fit exécuter Naboth, dépouillé de sa vigne au profit du roi.

En évoquant ces faits, Jésus rappelle que les chefs des nations les dominent et les oppriment, disant son espoir que nous soyons différents. Qui veut devenir le premier devra être le serviteur de tous. "Si on perd la dimension du service, le pouvoir devient arrogance, domination et oppression". L'histoire de Naboth est également d'aujourd'hui, où le puissant pour avoir plus d'argent exploite les pauvres, exploite les gens. C'est l'histoire de la traite des êtres humains, l'esclavage des pauvres noirs qui travaillent avec un salaire minimum pour enrichir les puissants. C'est l'histoire des politiciens corrompus qui veulent toujours plus. L'épisode de la vigne de Naboth révèle ce qui finit par se produire "lorsque l'exercice du pouvoir se fait sans le respect pour la vie, sans justice ni miséricorde. Voila où conduit la soif de pouvoir, l'avidité de ceux qui veulent tout posséder''. Reprenant des paroles du prophète Isaïe, le Pape a dit qu'il ''n'était pourtant pas communiste, quand il met en garde contre l'avidité des riches propriétaires terriens, qui les conduit à vouloir toujours plus de maisons et de terres: Malheur à vous qui ajoutez maison à maison et champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y a plus de terrain libre. Ainsi vous restez seuls à habiter le village. Mais Dieu est plus grand que la malignité et la duplicité de l'homme. Dans sa miséricorde, il a envoyé le prophète Elie pour aider Achab à la conversion. Mis devant son péché, le roi...s'humilia et demanda pardon". Mais la culpabilité et le mal commis causent inévitablement des conséquences dans l'histoire. "La miséricorde nous montre la voie à suivre, car elle peut guérir les blessures et changer l'histoire. La miséricorde de Dieu est plus forte que le péché des hommes. Nous reconnaissons son pouvoir quand nous voyons l'innocent, le Fils de Dieu, qui s'est fait homme pour détruire le mal par le pardon. Jésus-Christ est le vrai roi, mais sa puissance est complètement différente. Son trône est la croix. Il est pas un roi qui tue, mais au contraire qui donne la vie. Il va vers tous, en particulier les faibles, chasse leur solitude et les aide à surmonter leur destin de mort auquel mène le péché. Par sa proximité et sa tendresse, il conduit les pécheurs vers la grâce et le pardon''.

الخميس، 18 فبراير 2016

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage - La Croix

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage - La Croix

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage

Dans une homélie prononcée mardi 16 février à Morelia, ville mexicaine décriée pour sa violence, le pape François a demandé aux prêtres et religieux du pays de refuser « la tentation de la résignation », tout comme aux jeunes à qui il s'est employé à redonner confiance

Avant-dernière étape de son voyage au Mexique, dont il doit revenir jeudi, Morelia a accueilli mardi 16 février le pape François avec la même ferveur populaire qu'ailleurs dans le pays. La joie manifeste tout au long des artères empruntées en papamobile, sous un soleil ardent, faisait oublier le climat de violence qui ternit la réputation de cette cité historique de 600 000 habitants, capitale de l'État du Michoacán, au centre du Mexique. Un climat délétère auquel il ne faut pas s'habituer, a prévenu le pape dans l'homélie qu'il a prononcée au cours d'une messe avec les prêtres, religieux, séminaristes et consacrés, célébrée en plein air dans un stade de la ville.

« Ne pas se retrancher dans les sacristies »

« Quelle tentation peut venir de milieux souvent dominés par la violence, la corruption, le trafic de drogue (…) ? Quelle tentation pouvons-nous avoir sans cesse face à cette réalité qui semble devenir un système inamovible ? », a-t-il interrogé, lisant son texte en espagnol, en pesant chaque mot : « La résignation ». Terme récurrent de son homélie.

Le pape a pressé son auditoire religieux de ne pas « (se) retrancher dans (ses) sacristies », ne pas devenir « des fonctionnaires du divin » ou « des employés de Dieu » mais plutôt d'agir avec un « renouvellement du regard ». Une demande qui reprenait celle exprimée aux évêques du pays, samedi à Mexico, et qui s'inscrit dans l'appel constant du pape François à mettre son Église en mouvement.

Pour que son auditoire puise des forces inspiratrices, Jorge Bergoglio ravive la mémoire de l'Église au Mexique. À Morelia, il a évoqué la figure historique d'un évangélisateur de la région, au XVIe siècle, Vasco Vasquez de Quiroga. Il était surnommé « Tata Vasco » en langue indigène, tant il était apprécié par cette communauté. C'est à cette même proximité avec le peuple et ouverture aux réalités de sa précarité et de ses souffrances que l'ancien archevêque de Buenos Aires ne cesse d'exhorter.

« Jésus ne nous invite jamais à être des tueurs à gage »

Même antidote contre la résignation donnée aux 60 000 jeunes venus de tout le pays pour une rencontre dans un autre stade, plus vaste, de Morelia l'après-midi. Plus de 28 % de la population du Mexique a moins de 15 ans. Entouré de tribunes à l'ambiance surchauffée, digne d'un match de football, d'où les jeunes criaient leur soutien à « Francisco », leur « frère », celui-ci a cherché à leur redonner confiance en eux-mêmes, se montrant d'abord compréhensifs devant la fragilité de leur situation.

« Il devient difficile de sentir qu'on est une richesse quand nous voyons des amis ou des proches continuellement exposés à se perdre à cause du narcotrafic, des drogues, des organisations criminelles qui sèment la terreur », a-t-il reconnu. Il leur a toutefois fait valoir cette « richesse » propre qu'ils incarnent pour les prévenir de devenir de « simples mercenaires des ambitions d'autrui ». « Jésus ne nous invite jamais à être des tueurs à gage mais il nous appelle disciples », leur a-t-il lancé. Une phrase-choc dans un pays meurtri par les homicides.

Sébastien Maillard (à Morelia)



JTK

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage - La Croix

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage - La Croix

Au Mexique de la violence, le pape donne une leçon de courage

Dans une homélie prononcée mardi 16 février à Morelia, ville mexicaine décriée pour sa violence, le pape François a demandé aux prêtres et religieux du pays de refuser « la tentation de la résignation », tout comme aux jeunes à qui il s'est employé à redonner confiance

Avant-dernière étape de son voyage au Mexique, dont il doit revenir jeudi, Morelia a accueilli mardi 16 février le pape François avec la même ferveur populaire qu'ailleurs dans le pays. La joie manifeste tout au long des artères empruntées en papamobile, sous un soleil ardent, faisait oublier le climat de violence qui ternit la réputation de cette cité historique de 600 000 habitants, capitale de l'État du Michoacán, au centre du Mexique. Un climat délétère auquel il ne faut pas s'habituer, a prévenu le pape dans l'homélie qu'il a prononcée au cours d'une messe avec les prêtres, religieux, séminaristes et consacrés, célébrée en plein air dans un stade de la ville.

« Ne pas se retrancher dans les sacristies »

« Quelle tentation peut venir de milieux souvent dominés par la violence, la corruption, le trafic de drogue (…) ? Quelle tentation pouvons-nous avoir sans cesse face à cette réalité qui semble devenir un système inamovible ? », a-t-il interrogé, lisant son texte en espagnol, en pesant chaque mot : « La résignation ». Terme récurrent de son homélie.

Le pape a pressé son auditoire religieux de ne pas « (se) retrancher dans (ses) sacristies », ne pas devenir « des fonctionnaires du divin » ou « des employés de Dieu » mais plutôt d'agir avec un « renouvellement du regard ». Une demande qui reprenait celle exprimée aux évêques du pays, samedi à Mexico, et qui s'inscrit dans l'appel constant du pape François à mettre son Église en mouvement.

Pour que son auditoire puise des forces inspiratrices, Jorge Bergoglio ravive la mémoire de l'Église au Mexique. À Morelia, il a évoqué la figure historique d'un évangélisateur de la région, au XVIe siècle, Vasco Vasquez de Quiroga. Il était surnommé « Tata Vasco » en langue indigène, tant il était apprécié par cette communauté. C'est à cette même proximité avec le peuple et ouverture aux réalités de sa précarité et de ses souffrances que l'ancien archevêque de Buenos Aires ne cesse d'exhorter.

« Jésus ne nous invite jamais à être des tueurs à gage »

Même antidote contre la résignation donnée aux 60 000 jeunes venus de tout le pays pour une rencontre dans un autre stade, plus vaste, de Morelia l'après-midi. Plus de 28 % de la population du Mexique a moins de 15 ans. Entouré de tribunes à l'ambiance surchauffée, digne d'un match de football, d'où les jeunes criaient leur soutien à « Francisco », leur « frère », celui-ci a cherché à leur redonner confiance en eux-mêmes, se montrant d'abord compréhensifs devant la fragilité de leur situation.

« Il devient difficile de sentir qu'on est une richesse quand nous voyons des amis ou des proches continuellement exposés à se perdre à cause du narcotrafic, des drogues, des organisations criminelles qui sèment la terreur », a-t-il reconnu. Il leur a toutefois fait valoir cette « richesse » propre qu'ils incarnent pour les prévenir de devenir de « simples mercenaires des ambitions d'autrui ». « Jésus ne nous invite jamais à être des tueurs à gage mais il nous appelle disciples », leur a-t-il lancé. Une phrase-choc dans un pays meurtri par les homicides.

Sébastien Maillard (à Morelia)



JTK

الاثنين، 8 فبراير 2016

Nouvel appel du Pape pour la paix et la réconciliation en Syrie



Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 8 février 2016 16:00:43 UTC+2

Nouvel appel du Pape pour la paix et la réconciliation en Syrie

Cité du Vatican, 7 février 2016 (VIS). Au terme de l'angélus, le Pape a de nouveau fait part de sa préoccupation pour le sort dramatique des populations civiles touchées par les violents combats en Syrie et contraintes de tout abandonner pour fuir les horreurs de la guerre: "Je souhaite que, dans une généreuse solidarité, l'aide nécessaire soit apportée pour assurer leur survie et leur dignité, et je lance un appel à la communauté internationale afin qu'elle ne s'épargne aucun effort pour amener de toute urgence les parties en cause à la table des négociations. Seule, une solution politique du conflit sera capable de garantir un avenir de réconciliation et de paix à ce bien aimé pays martyrisé pour lequel je vous invite à beaucoup prier''. Après avoir récité avec les fidèles présents place St.Pierre un Je vous salue Marie pour la Syrie, le Saint-Père a rappelé qu'aujourd'hui en Italie, on célébre la Journée pour la vie (La miséricorde fait fleurir la vie): "Je m'unis aux évêques italiens pour souhaiter des différents acteurs institutionnels, éducatifs et sociaux, un engagement renouvelé en faveur de la vie humaine de la conception à la mort naturelle. Notre société doit être aidée pour guérir de tous les attentats à la vie, en osant un changement intérieur qui se manifeste aussi à travers les ?uvres de miséricorde''.

Demain, a-t-il ajouté, "aura lieu la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes, qui donne à tous l'opportunité d'aider les nouveaux esclaves d'aujourd'hui à rompre les lourdes chaînes de l'exploitation pour se réapproprier leur liberté et leur dignité. Je pense, en particulier, aux nombreuses femmes et aux enfants, à tous ces hommes... Il nous faut faire tous les efforts possibles pour juguler ce crime et cette honte intolérable''. De même, demain lundi en Extrême Orient et dans différentes parties du monde, des millions d'hommes et de femmes célèbrent le nouvel an lunaire et le Pape a souhaité à tous l'expérience de ''la sérénité et de la paix au sein de leurs familles, qui sont le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l'amour et de la fraternité, la coexistence et l'échange, l'attention et le soin des autres. Que cette nouvelle année apporte les fruits de la compassion, de la miséricorde et de la solidarité''. Enfin, le Pape a salué la communauté sacerdotale du Collège mexicain de Rome qu'il a remerciée de ses prières pour accompagner son prochain voyage apostolique au Mexique ''et aussi la rencontre que j'aurai à La Havane avec mon bien aimé frère Cyrille'', a-t-il conclu

السبت، 23 يناير 2016

Le pape François a rencontré le patron de Google - La Croix

Le pape François a rencontré le patron de Google - La Croix

Le pape François a rencontré le patron de Google

Le pape François salue Eric Schmidt (G), reçu en audience privée vendredi 15 janvier 2016 au Vatican. L'ancien directeur exécutif de Google est passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet. ZOOM

Le pape François salue Eric Schmidt (G), reçu en audience privée vendredi 15 janvier 2016 au Vatican. L'ancien directeur exécutif de Google est passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet. / OSSERVATORE ROMANO/AFP

L'agenda publié du pape est d'ordinaire une liste de dirigeants de la Curie, d'évêques en visite, de nonces et d'ambassadeurs près le Saint-Siège. Un grand patron reste plus exceptionnel. Ce 15 janvier, le pape François a rencontré Eric Schmidt, l'ancien directeur exécutif de Google passé à la tête l'an dernier d'un plus large conglomérat, Alphabet, qui comprend le puissant moteur de recherche américain.

Le Vatican s'est borné à confirmer cette audience peu ordinaire. Elle ne devait durer qu'un quart d'heure.

Selon la presse anglo-saxonne, Eric Schmidt devait être accompagné de Jared Cohen, le dirigeant de Google Ideas avec qui il a écrit en avril 2013 un livre intitulé The New Digital Age (Le nouvel âge numérique) sur la manière dont Internet va continuer de transformer la société.

Un thème qui intéresse le pape François. Bien qu'à 79 ans, il soit connu pour avoir longtemps été plus familier de la machine à écrire que de l'ordinateur et qu'il ne regarde plus la télévision, dit-il, depuis 1990, Jorge Bergoglio a fait valoir les chances qu'offre la communication numérique et mis en garde aussi contre ses dérives potentielles dans un texte de 2014 pour la journée mondiale des communications.

« Internet, un don de Dieu »

« L'Internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous, et c'est une bonne chose, c'est un don de Dieu », y affirme le pape, non sans souligner les risques inhérents de frénésie. « La vitesse de l'information dépasse notre capacité de réflexion et de jugement ».

Dans ce texte, il invitait aussi à « retrouver un certain sens de la lenteur et du calme », à « faire silence pour écouter ». Une disposition dont peuvent se détourner les internautes, prévenait-il : « Le désir de connexion numérique peut finir par nous isoler de notre prochain, de nos plus proches voisins (..) Nous courons le risque que certains médias nous conditionnent au point de nous faire ignorer notre véritable prochain ».

Le pape dans des « Google Hangouts »

Mais le pape aux 26 millions d'abonnés au total à ses neuf comptes twitter ne veut pas non plus que l'Église passe à côté de son époque. « Ouvrir les portes des églises signifie aussi les ouvrir dans l'environnement numérique », écrivait-il dans ce même message.

Lui-même a participé, via la fondation argentine Scholas, à des « Google Hangouts », des séances où il répond en direct à des questions que lui posent des petits groupes d'élèves scolarisés à travers le monde entier.

L'entretien avec Eric Schmidt survient une semaine avant la publication du prochain message du pape pour la journée mondiale des communications, le 22 janvier, sur le thème de la miséricorde, jubilé oblige.

La communication du Vatican est elle-même en pleine réorganisation, avec la mise sur pied depuis juin dernier d'un Secrétariat pour la communication. Dirigé par Mgr Dario Edoardo Vigano, il doit fédérer l'ensemble des médias du Vatican (Osservatore Romano, Radio Vatican,..) et absorber le Conseil pontifical aux communications sociales.

Sébastien Maillard (à Rome)



Jtk