السبت، 29 نوفمبر 2014

Moyen-Orient - Le pape François prône la tolérance religieuse en Turquie - France 24

Moyen-Orient - Le pape François prône la tolérance religieuse en Turquie - France 24
28/11/2014-Le pape François a entamé sa tournée en Turquie, vendredi, en appelant Ankara à montrer l'exemple en matière de "dialogue interreligieux" afin d'endiguer la montée de l'extrémisme islamiste et la persécution des chrétiens au Moyen-Orient.

Les persécutions dont sont victimes les chrétiens d'Orient ont été évoquées, vendredi 28 novembre, par le pape François dès le premier jour de sa visite en Turquie, pays frontalier des zones de conflit d'Irak et de Syrie. Le chef de l'Église catholique a insisté sur le rôle que pouvait jouer la Turquie, "un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes".

Alors que son hôte, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dénonçait "l'islamophobie" croissante du monde occidental, le pape argentin de 77 ans a exhorté Ankara à promouvoir le "dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme".

Au pouvoir depuis 2003, le président Erdogan, qui recevait le pape dans son nouveau, luxueux et très controversé palais de la banlieue d'Ankara, a joué la proximité avec son invité. "Nous regardons le monde avec les mêmes valeurs. Nos vues sont identiques sur la violence", a-t-il assuré.

Mais, fidèle à son discours habituel, M. Erdogan a poursuivi par une longue sortie contre la progression de l'islamophobie dans le monde occidental.

"Les préjugés se développent entre les mondes musulman et chrétien. L'islamophobie monte sérieusement et rapidement. Nous devons œuvrer ensemble contre les menaces qui pèsent sur notre planète : l'intolérance, le racisme et les discriminations", a-t-il dit.

S'il a fermement condamné les organisations extrémistes telles que le groupe de l'organisation de l'État islamique (EI) ou Al-Qaïda, M. Erdogan a expliqué leur progression parce que leurs jeunes recrues "ont été discriminées et victimes de politiques incorrectes".

L'homme fort de Turquie a également dénoncé le "double discours" occidental sur le terrorisme, fustigeant notamment le "terrorisme d'État" à l'œuvre en Syrie ou en Israël.

'Les mêmes droits'

Depuis qu'il dirige sans partage le pays, M. Erdogan, un pieu musulman, se présente volontiers en protecteur des religions, mais il est régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir "islamiser" la République laïque turque fondée en 1923.

Le pape François n'a pas occulté ces critiques. "Il est fondamental que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens (...) disposent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs", a-t-il dit, "la liberté religieuse et la liberté d'expression, efficacement garanties à tous (....) deviendront un signe éloquent de paix" pour la région.

La communauté chrétienne de Turquie ne regroupe plus aujourd'hui que 80 000 personnes dans un océan de plus de 75 millions de musulmans, pour l'essentiel sunnites. Les chrétiens, tolérés, ne sont toujours pas reconnus juridiquement comme une communauté à part entière.

Comme il l'avait déjà fait dans l'avion l'amenant à Ankara, le pape n'a pas manqué de louer les "efforts généreux" de la Turquie pour l'accueil des réfugiés de Syrie et d'Irak, quelle que soit leur confession. "La communauté internationale a l'obligation morale de l'aider à prendre soin des réfugiés", a-t-il dit.

Selon l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media, le pape devrait d'ailleurs profiter de son passage à Istanbul pour y rencontrer des réfugiés irakiens et syriens. Un geste attendu depuis qu'il a exprimé cet été son désir de soutenir au Kurdistan irakien les chrétiens, orthodoxes et catholiques confondus, qui fuient la poussée jihadiste.

Le pape, quatrième souverain pontife à visiter la Turquie, devait poursuivre sa visite samedi et dimanche par Istanbul.

Huit ans après son prédécesseur, le pape argentin Jorge Bergoglio doit visiter les mêmes lieux chargés de symboles que Benoît XVI, du mausolée d'Atatürk vendredi à l'ancienne basilique byzantine Sainte-Sophie devenue musée et la Mosquée bleue samedi à Istanbul, mais dans un climat nettement plus apaisé.

En 2006, la visite du pape allemand avait été empoisonnée par des propos controversés tenus trois mois plus tôt, où il semblait faire un lien entre islam et violence.

Même si le Vatican n'a évoqué aucune menace spécifique, près de 3 000 policiers ont été mobilisés à Ankara et au moins 7 000 autres le seront à Istanbul samedi et dimanche.

Dans la partie plus religieuse de son séjour, François compte réduire encore la fracture avec les orthodoxes née du schisme de 1054. Il doit notamment signer une déclaration avec le plus prestigieux de ses chefs, le patriarche Bartholomée.

Avec AFP

Première publication : 28/11/2014



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الخميس، 13 نوفمبر 2014

Un pape subversif - GARRIGUES ET SENTIERS

Un pape subversif - GARRIGUES ET SENTIERS

Un pape subversif

Quand François invite les mouvements populaires au Vatican

Quand nos amis du Mouvement des Sans Terre (MST) brésilien nous ont contactés il y a plusieurs mois pour nous annoncer que le Centre d'Information Alternative était invité à une rencontre avec le Pape François, nous avons beaucoup ri : qu'est-ce qu'une organisation – le Centre d'Information Alternative (AIC) à Jérusalem et Bethléem – dont la plupart des membres sont de culture juive ou musulmane, et athées de surcroît, allaient faire au Vatican ?

Et quand le Conseil d'Administration m'a demandé d'y représenter l'organisation dont je suis le président, j'ai carrément dit non : si je ne partage pas l'anticléricalisme primaire de beaucoup de mes amis français et considère, avec Karl Marx, que la religion n'est pas seulement l'opium du peuple mais aussi "le soupir des opprimés", je ne voyais pas l'intérêt de ma présence à une rencontre au Vatican. Devant l'insistance de nos amis brésiliens, j'y suis finalement allé. Et je ne le regrette pas du tout.

En fait, le Pape organisait une rencontre de dialogue intensif entre l'Église Catholique et une centaine de mouvements populaires venant des quatre coins de la Planète, autour de trois thèmes : la Terre, le Travail et le Logement. Je l'avoue, c'était passionnant et certainement pas moins intéressant que les nombreux Forums Sociaux Mondiaux auxquels j'ai déjà participé.

"Mouvements populaires", et pas des ONG – sauf l'AIC et quelques autres – ou même des mouvements sociaux comme on les appelle, mais des mouvements de base où s'organisent les couches les plus exclues de la société et du monde du travail, comme les recycleurs des déchets de Rio, des paysans d'Afrique centrale déplacés par les guerres, ou encore des pêcheurs privés de leurs ressources par des sociétés multinationales, ainsi que des habitants de bidonvilles d'Afrique et d'Amérique Latine, que les spéculations immobilières ont transformés en réfugiés dans leur propre villes.

Puis est venue la rencontre avec le Pape François et son adresse aux participants : directe, chaleureuse même, et d'une radicalité surprenante. Après avoir fait une critique sans concession de l'état des lieux de notre monde, où l'homme est devenu l'esclave du capital et des multinationales, le Pape a appelé les mouvements populaires à devenir les agents d'un changement révolutionnaire indispensable. Oubliant le discours écrit, le Pape a tout d'un coup dit, avec un petit sourire : « Certains diront peut-être que je prêche du communisme… » et il est vrai que ses propos n'étaient pas moins subversifs que ceux du camarade-président bolivien Evo Morales qui ont clôturé la rencontre.

« Terre, travail, logement : des droits sacrés et inaliénables, pour tous et toutes » a souligné le Pape François. Un tournant dans l'Église Catholique ? Pas certain : il suffisait de regarder les visages de certains des cardinaux présents pendant le discours du Pape, apparemment choqués par la radicalité du chef de l'Église.

Ce qui est certain, c'est qu'un tournant dans l'implication sociale et politique de l'Église Catholique est aujourd'hui l'objet d'un combat dans les instances supérieures de celle-ci. Il ne peut laisser indifférents les militant/es du mouvement social à travers le monde, même les plus mécréants d'entre nous.

Michael Warschawski
pour le Courrier de Genève



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Le pape François interpelle le G20 sur les racines du terrorisme | La-Croix.com

Le pape François interpelle le G20 sur les racines du terrorisme | La-Croix.com

L'an dernier, en septembre 2013, le nouveau pape avait écrit à la présidence du G20 pour convaincre les dirigeants de ce groupe des vingt pays les plus riches du monde d'« abandonner la recherche vaine d'une solution militaire » en Syrie, alors qu'Américains et Français y préparaient des frappes contre le régime de Bachar Al Assad.

Cette année, à l'approche d'un nouveau sommet du G20, prévu les 15 et 16 novembre à Brisbane (Australie), le pape François a écrit une nouvelle lettre pressant les dirigeants de ne pas s'en tenir à une solution « exclusivement de nature militaire » pour enrayer jusqu'à leur « racine » les « causes du terrorisme », qui a gagné depuis la même région.

En référence implicite à l'offensive meurtrière de Daech, le pape reconnaît l'importance d'« un arrêt définitif de l'agression injuste », comme il l'avait admis le 18 août dernier à la presse à son retour de Corée du Sud. Il rappelle aussi l'exigence que ce mandat d'arrêt s'appuie sur « le système légal des Nations unies ».

Le pape pourrait réitérer ces attentes lors de sa visite en Turquie

Au-delà de cette solution militaire immédiate, le pape François attend du G20 qu'il lutte contre « ceux qui d'une manière ou d'une autre encouragent les groupes terroristes à travers un soutien politique, le commerce illégal du pétrole ou la fourniture d'armes et de technologies ».

Le propos vise implicitement plusieurs États du Moyen-Orient qui financent indirectement Daech.

Il reprend aussi des positions exprimées le 20 octobre dernier par le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, au consistoire dédié à la question du Moyen-Orient. Le pape pourrait réitérer ces attentes lors de sa visite en Turquie prévue du 28 au 30 novembre prochains.

Recrutement de terroristes

Dans les sources à l'origine du terrorisme, celui surnommé le « pape des pauvres » énumère aussi « la pauvreté, le sous-développement, l'exclusion ».

Il mentionne aussi l'important chômage des jeunes et l'exclusion sociale qui peuvent conduire « même au recrutement de terroristes », à l'instar de jeunes se laissant entraîner dans le djihadisme, tels des Français rejoignant les rangs d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

De manière plus large, la lettre du pape, rendue publique le 11 novembre, laisse deviner une déception à l'égard du G20 : « Il serait regrettable que ces discussions s'en tiennent purement à un niveau de déclarations de principe », « davantage est requis », « j'espère que (…) ce consensus ne se limitera pas à des indices globaux ». L'auteur d'une encyclique attendue en début d'année prochaine sur l'écologie humaine y évoque aussi brièvement « les assauts constants contre l'environnement naturel » et le « changement climatique ».

« Mobilisation des consciences »

Au lendemain de la communication de sa lettre pour le G20, dans laquelle il redemande que « la religion ne soit pas exploitée à des fins justifiant la violence », le pape François a appelé à « une vaste mobilisation des consciences » de tous ceux « qui ont des responsabilités au niveau local et international et à toutes les personnes de bonne volonté » face aux persécutions chrétiennes actuelles.

« Je suis avec un grand effroi les situations dramatiques des chrétiens dans différentes parties du monde où ils sont persécutés et tués en raison de leur foi religieuse », a-t-il déclaré à la fin de son audience générale hebdomadaire place Saint-Pierre : « Je ressens la nécessité d'exprimer ma profonde proximité spirituelle aux communautés chrétiennes durement frappées par une absurde violence qui ne semble pas vouloir s'arrêter ».

Les chrétiens « ont le droit de retrouver dans leurs propres pays la sécurité et la sérénité, et de professer librement leur foi », a-t-il insisté, alors que, la semaine dernière au Pakistan, un couple de chrétiens, accusés de blasphème, a été lynché et brûlé. Dans le nord-est du Nigeria, le groupe terroriste Boko Haram continue également de sévir.

Sébastien Maillard (à Rome)


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