السبت، 28 نوفمبر 2015

Changements climatiques : ce que le pape attend de Paris | ZENIT - Le monde vu de Rome

Changements climatiques : ce que le pape attend de Paris | ZENIT - Le monde vu de Rome

Changements climatiques : ce que le pape attend de Paris

Discours au PNUE à Nairobi (texte complet)

Rome, (ZENIT.org) Pape François | 915 clics

« J'espère que la COP21 débouchera sur la conclusion d'un accord global et ''transformateur'' fondé sur les principes de solidarité, de justice, d'équité et de participation, et qui oriente vers la réalisation de trois objectifs, à la fois complexes et interdépendants : l'allègement de l'impact du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et le respect de la dignité humaine », déclare le pape François.

Il appelle une nouvelle fois à éviter les effets d'annonce sans effet, et à ne pas manipuler l'information dans domaine de la préservation de l'environnement dans ce discours prononcé en espagnol au quartier général du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) à Nairobi, ce jeudi 26 novembre 2015.

Il indique, sous les applaudissements trois objectifs « à la fois complexes et interdépendants : l'allègement de l'impact du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et le respect de la dignité humaine ».  

En vue de ce « changement de direction », le pape réclame « un engagement substantiel à travers l'éducation et la formation ».

Pour ce qui est spécifiquement de l'Afrique, le pape a dénoncé l'exploitation des richesses naturelles: « Le commerce illégal de diamants et de pierres précieuses, de métaux rares ou de valeur stratégique, du bois et de matériel biologique, ainsi que de produits d'origine animale, comme dans le cas du trafic d'ivoire et le massacre des éléphants qui lui est relatif, alimente l'instabilité politique, le crime organisé et le terrorisme. Cette situation est aussi un cri des hommes et de la terre qui doit être entendu par la Communauté internationale. »

Voici le texte complet de l'allocution prononcée par le pape.

A.B.

Discours du pape François

Je voudrais remercier pour l'aimable invitation et pour les paroles de bienvenue de Madame Sahle-Work Zewde, Directrice Générale de l'Office des Nations Unies à Nairobi, ainsi que de Monsieur Achim Steiner, Directeur Exécutif du programme des Nations pour l'Environnement, et de Monsieur Joan Clos, Directeur Exécutif du Programme ONU – Habitat. Je profite de l'occasion pour saluer tout le personnel et tous ceux qui collaborent avec les institutions ici présentes.

En route vers cette salle, j'ai été invité à planter un arbre dans le parc du Centre des Nations Unies. J'ai accepté d'accomplir ce geste symbolique et simple, chargé de sens dans beaucoup de cultures. Planter un arbre, c'est d'abord une invitation à continuer de lutter contre des phénomènes tels que la déforestation et la désertification. Cela nous rappelle l'importance de protéger et d'administrer de façon responsable ces « poumons de la planète pleins de biodiversité [comme nous pouvons bien l'apprécier dans ce continent avec] le bassin du fleuve Congo », lieu important « pour toute la planète et pour l'avenir de l'humanité ».

C'est pourquoi, elle est toujours appréciée et encouragée, « la tâche des organismes internationaux et des organisations de la société civile qui sensibilisent les populations et coopèrent de façon critique, en utilisant aussi des mécanismes de pression légitimes, pour que chaque gouvernement accomplisse son propre et intransférable devoir de préserver l'environnement ainsi que les ressources naturelles de son pays, sans se vendre à des intérêts illégitimes locaux ou internationaux » (Laudato Si', n. 38). En outre, planter un arbre nous invite à continuer d'avoir confiance, d'espérer et surtout de consentir à des efforts pour inverser toutes les situations d'injustice et de détérioration dont nous souffrons aujourd'hui.

Dans quelques jours, commencera à Paris une importante rencontre sur le changement climatique, où la communauté internationale, en tant que telle, se confrontera de nouveau à cette problématique. Ce serait triste et j'ose le dire, catastrophique, que les intérêts particuliers l'emportent sur le bien commun et conduisent à manipuler l'information (applaudissements, ndlr) pour protéger leurs projets. Dans ce contexte international, où nous sommes devant une alternative que nous ne pouvons pas ignorer – améliorer ou détruire l'environnement –, chaque initiative, petite ou grande, individuelle ou collective, prise pour sauvegarder la création indique le chemin sûr de cette « créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l'être humain » (ibid., n. 211). «Le climat est un bien commun, de tous et pour tous ; […] le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l'un des principaux défis actuels pour l'humanité » (ibid., nn. 23- 25), dont la réponse « doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés » (ibid., n. 93). Car « l'abus et la destruction de l'environnement sont en même temps accompagnés par un processus implacable d'exclusion » (Discours à l'ONU, 25 septembre 2015) (applaudissements).

La COP21 est un pas important dans le processus de développement d'un nouveau système énergétique, qui dépende le moins possible des combustions fossiles, vise l'efficacité énergétique et se structure grâce à l'utilisation d'énergie au contenu en carbone réduit ou nul. Nous sommes face au grand engagement politique et économique qui consiste à reconsidérer et à corriger les dysfonctionnements et les distorsions du modèle de développement actuel.

L'Accord de Paris peut envoyer un signal clair dans cette direction, à condition que, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à l'Assemblée Générale de l'ONU, nous évitions la « tentation de tomber dans un nominalisme de déclarations à effet tranquillisant sur les consciences. Nous devons veiller à ce que nos institutions soient réellement efficaces » (ibid.).

C'est pourquoi j'espère que la COP21 débouchera sur la conclusion d'un accord global et ''transformateur'' fondé sur les principes de solidarité, de justice, d'équité et de participation, et qui oriente vers la réalisation de trois objectifs, à la fois complexes et interdépendants : l'allègement de l'impact du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et le respect de la dignité humaine (applaudissements). Malgré de nombreuses difficultés, s'affirme la « tendance à concevoir la planète comme une patrie, et l'humanité comme un peuple qui habite une maison commune » (Laudato Si', n. 164).

Aucun pays « ne peut agir en marge d'une responsabilité commune. Si nous voulons réellement un changement positif, nous devons humblement assumer notre interdépendance» (Discours aux mouvements populaires, 9 juillet 2015). Le problème naît lorsque nous croyons qu'interdépendance est synonyme d'imposition ou de soumission de quelques-uns aux intérêts des autres. Du plus faible au plus fort. Un dialogue sincère et ouvert est nécessaire, avec la coopération responsable de tous : autorités politiques, communauté scientifique, entreprises et société civile. Les exemples positifs ne manquent pas qui nous démontrent comment une vraie collaboration entre la politique, la science et l'économie est capable d'obtenir d'importants résultats. Nous sommes conscients, cependant, que les « êtres humains, capables de se dégrader à l'extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer » (Laudato Si', n. 205).

Cette profonde prise de conscience nous conduit à espérer que, si l'humanité de la période post-industrielle pourrait laisser le souvenir de l'une des plus irresponsables de l'histoire, « l'humanité du début du XXIème siècle pourra rester dans les mémoires pour avoir assumé avec générosité ses graves responsabilités » (ibid., n. 165). Pour cela, il est nécessaire de mettre au service des peuples l'économie et la politique où « l'être humain, en harmonie avec la nature, structure tout le système de production et de distribution pour que les capacités et les nécessités de chacun trouvent une place appropriée dans l'être social » (Discours aux mouvements populaires, 9 juin 2015).

Il ne s'agit pas d'une utopie chimérique, au contraire, il s'agit d'une perspective réaliste qui place la personne humaine et sa dignité comme point de départ et vers laquelle tout doit confluer (cf. ibid.).  

Le changement de direction dont nous avons besoin, il n'est pas possible de le réaliser sans un engagement substantiel à travers l'éducation et la formation. Rien ne sera possible si les solutions politiques et techniques ne sont accompagnées d'un processus d'éducation qui promeuve de nouveaux styles de vie. Un nouveau type de culture. Cela exige une formation destinée à susciter chez les enfants, les femmes et les hommes, les jeunes et les adultes, l'assimilation d'une culture de protection ; la protection de soi-même, la protection de l'autre, la protection de l'environnement ; en lieu et place de la culture de détérioration et de rejet. Le rejet de soi, de l'autre, de l'environnement. La promotion de la « conscience d'une origine commune, d'une appartenance mutuelle et d'un avenir partagé par tous […] permettrait le développement de nouvelles convictions, attitudes et formes de vie.

[C'est] un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération » (Laudato Si', n. 202), qu'il est encore temps de promouvoir. Ils sont nombreux les visages, les histoires, les conséquences évidentes chez des milliers de personnes que la culture de la détérioration et du rejet a conduit à sacrifier aux idoles du gain et de la consommation. Nous devons nous protéger d'un triste signe de la « ''mondialisation de l'indifférence'', qui nous fait lentement nous ''habituer'' à la souffrance de l'autre, comme si elle était normale» (Message pour la Journée Mondiale de l'Alimentation, 16 octobre 2013), ou pire encore, qui nous conduit à la résignation face aux formes extrêmes et scandaleuses de ''rejet'' et d'exclusion sociale, comme sont les nouvelles formes d'esclavage, le trafic des personnes, le travail forcé, la prostitution, le trafic d'organes. « L'augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique ; ces migrants ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales et ils portent le poids de leurs vies à la dérive, sans aucune protection légale » (Laudato Si', n. 25 ).

Ce sont de nombreuses vies, de nombreuses histoires, de nombreux rêves qui se noient dans notre présent. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à cela. Nous n'en avons pas le droit. Parallèlement à la négligence de l'environnement, depuis un certain temps, nous sommes témoins d'un rapide processus d'urbanisation qui, malheureusement, conduit souvent à une «croissance démesurée et désordonnée de beaucoup de villes qui sont devenues insalubres [et] inefficaces » (ibid., n. 44). Et ce sont aussi des endroits où se répandent des symptômes préoccupants d'une tragique rupture des liens d'intégration et de communion sociale, qui conduit à l' « augmentation de la violence et [à] l'émergence de nouvelles formes d'agressivité sociale, [au] narcotrafic et [à] la consommation croissante de drogues chez les plus jeunes, [à] la perte d'identité » (ibid. n. 46), au déracinement et à l'anonymat social (cf. ibid. n. 149).

Je voudrais exprimer mon encouragement à tous ceux qui, au niveau local et international, travaillent pour que le processus d'urbanisation devienne un instrument efficace en vue du développement et de l'intégration, afin de garantir pour tous, et surtout aux personnes qui vivent dans les quartiers marginaux, des conditions de vie dignes, garantissant les droits fondamentaux à une terre, à un toit et au travail. Il est nécessaire de promouvoir des initiatives de planification urbaine et de protection des espaces publics qui aillent dans ce sens et prévoient la participation des habitants, essayant de combattre les nombreuses inégalités et les poches de pauvreté urbaine, non seulement économiques, mais aussi et surtout sociales et environnementales.

La prochaine Conférence Habitat-III, prévue à Quito en octobre 2016, pourrait être un moment important pour identifier les façons de répondre à ces problématiques.

Dans quelques jours, cette ville de Nairobi, abritera la 10ème Conférence Ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce. En 1971, face à un monde toujours plus interdépendant, et anticipant de quelques années la présente réalité de la globalisation, mon prédécesseur Paul VI réfléchissait sur la manière dont les relations commerciales entre les Etats pourraient être un élément fondamental pour le développement des peuples ou, au contraire, cause de misère et d'exclusion ( Cf. Paul VI, Populorum progressio, nn. 56-62). Même en reconnaissant tout l'effort réalisé dans ce domaine, il semble qu'on ne soit pas encore arrivé à un système commercial international équitable et totalement au service de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Les relations commerciales entre les Etats, une part indispensable des relations entre les peuples, peuvent tant servir à porter préjudice à l'environnement qu'à l'assainir et le rendre sûr pour les générations futures. Je forme le vœu que les délibérations de la prochaine Conférence de Nairobi ne soient pas un simple équilibre des intérêts en conflit, mais un vrai service à la sauvegarde de la maison commune et au développement intégral des personnes, surtout des plus défavorisées.

En particulier, je veux m'unir aux préoccupations de nombreuses réalités engagées dans la coopération au développement et dans l'assistance sanitaire – dont les congrégations religieuses qui aident les plus pauvres et exclus – préoccupations qui concernent les accords sur la propriété intellectuelle et l'accès aux médicaments ainsi qu'aux soins essentiels de santé. Les Traités de libre commerce régionaux sur la protection de la propriété intellectuelle, en particulier dans le domaine pharmaceutique et biotechnologique, non seulement ne doivent pas limiter les facultés déjà accordées aux Etats par les accords multilatéraux, mais, au contraire, devraient être un instrument pour assurer un minimum d'assistance sanitaire et d'accès aux traitements de base pour tous. Les discussions multilatérales, à leur tour, doivent donner aux pays les plus pauvres le temps, la flexibilité et les exceptions nécessaires à une adaptation ordonnée, et non traumatisante, aux normes commerciales (applaudissements).

L'interdépendance et l'intégration des économies ne doivent pas provoquer le moindre préjudice aux systèmes de santé et de protection sociale existants ; au contraire, elles doivent favoriser leur création et leur fonctionnement. Certaines questions de santé, telles que l'élimination du paludisme et de la tuberculose, le traitement des maladies dites ''orphelines'' et les domaines négligés de la médecine tropicale, réclament une attention politique prioritaire, avant tout autre intérêt commercial ou politique.

L'Afrique offre au monde une beauté et une richesse naturelle qui nous conduisent à louer le Créateur. Ce patrimoine africain et de toute l'humanité est constamment menacé par un risque de destruction, en raison d'égoïsmes humains en tout genre et de l'abus de situations de pauvreté et d'exclusion. Dans le contexte des relations économiques entre les Etats et les peuples, on ne peut cesser de parler des trafics illégaux qui croissent dans un environnement de pauvreté, et qui, à leur tour, alimentent la pauvreté et l'exclusion. Le commerce illégal de diamants et de pierres précieuses, de métaux rares ou de valeur stratégique, du bois et de matériel biologique, ainsi que de produits d'origine animale, comme dans le cas du trafic d'ivoire et le massacre des éléphants qui lui est relatif, alimente l'instabilité politique, le crime organisé et le terrorisme (applaudissements). Cette situation est aussi un cri des hommes et de la terre qui doit être entendu par la Communauté internationale (applaudissements).

Lors de ma récente visite au siège de l'ONU à New York, j'ai pu exprimer le souhait et l'espérance que le travail des Nations Unies et de tous les développements multilatéraux puissent être le « gage d'un avenir sûr et heureux pour les futures générations. Et [il] le sera si les représentants des Etats savent laisser de côté des intérêts sectoriels et idéologiques, et chercher sincèrement le service du bien commun » (Discours à l'ONU, 25 septembre 2015). Je renouvelle, un fois encore, le soutien de la communauté catholique, et le mien, consistant à continuer de prier et de collaborer pour que les résultats de la coopération régionale qui s'exprime aujourd'hui dans l'Union Africaine et par les nombreux accords africains de commerce, de coopération et de développement, soient mis en œuvre avec vigueur et en tenant toujours compte du bien commun des enfants de cette terre.

La bénédiction au Très-Haut soit avec tous et chacun d'entre vous ainsi qu'avec vos peuples. Merci!  (applaudissements debout)

[Texte original: Espagnol]

© Librairie éditrice vaticane



Jtk

الجمعة، 20 نوفمبر 2015

Pour le pape François, « le monde entier est en guerre » | La-Croix.com - Rome

Pour le pape François, « le monde entier est en guerre » | La-Croix.com - Rome

Pour le pape François, « le monde entier est en guerre »

Il a souligné l'hypocrisie de préférer « la voie des guerres » tout en se préparant aux fêtes de Noël.

« Nous sommes proches de Noël : il y aura des lumières, des fêtes, des arbres lumineux, aussi des crèches… Mais tout est faussé : le monde continue à faire la guerre. » Dans son homélie lors de la messe qu'il célébrait jeudi 19 novembre au matin, à la résidence vaticane de Sainte-Marthe, le pape François a eu des paroles très dures contre les trafiquants d'armes, déjà cible d'autres de ses interventions passées.

« Qu'est-ce qu'il reste d'une guerre ? », a-t-il interrogé : « Des ruines, des milliers d'enfants sans éducation, tant et tant de morts innocents, et tant d'argent dans les poches des trafiquants d'armes ». « La guerre est justement le choix pour les richesses : 'Faisons des armes, comme ça l'économie s'équilibre un peu et avançons avec nos intérêts'», a-t-il dénoncé, s'exclamant : « Ceux qui font les guerres sont maudits, sont des délinquants ».

> A lire : Comment endiguer le trafic d'armes en France ?​

Possible canonisation de Teresa de Calcutta en septembre

« Pendant que les trafiquants d'armes font leur travail, a poursuivi le pape, il y a de pauvres artisans de paix qui seulement pour aider une personne donnent leur vie. » Comme « une icône de nos temps, Teresa de Calcutta », a-t-il cité en exemple alors que la presse italienne évoque sa possible canonisation en septembre prochain. « Avec le cynisme des puissants, on pourrait dire : 'Mais qu'a fait cette femme ? Elle a perdu sa vie en aidant les gens à mourir ?'»

Jorge Bergoglio a demandé «la grâce des pleurs pour ce monde qui ne reconnait pas la voie de la paix, pour « celui qui vit pour faire la guerre, avec le cynisme de dire de ne pas le faire ». Il a resitué l'année sainte qui commencera le 8 décembre dans cette perspective : « Que le monde retrouve la capacité de pleurer pour ses crimes, pour ce qu'il fait avec les guerres.



Jtk

الجمعة، 6 نوفمبر 2015

Pour une promotion commune de l'écologie humaine

Début du message transféré :

Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 6 novembre 2015 14:56:24 UTC+2

Cité du Vatican, 6 novembre 2015 (VIS). Chrétiens et hindous pour une promotion commune de l'écologie humaine, tel est le thème du message adressé aux hindous par le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, à l'occasion de Deepavali, la fête de la lumière, célébrée cette année le 11 novembre:

"Le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux vous adresse ses plus chaleureuses salutations. Que vos célébrations à travers le monde vous accompagnent vers une expérience de bonheur et d'harmonie dans vos familles et vos communautés. Le Pape François, dans son encyclique Laudato Si', s'est récemment exprimé sur la crise environnementale et humaine de l'écologie, qui menace notre planète. C'est la raison pour laquelle, en accord avec notre tradition, il nous semble opportun de partager avec vous quelques réflexions sur la nécessité de promouvoir l'écologie humaine. Nous espérons pouvoir inspirer et offrir quelques éléments pour une redécouverte de l'interdépendance de la création. L'écologie humaine porte sur la relation et la responsabilité que les êtres humains cultivent à l'égard de la terre et sur l'attention aux vertus écologiques. Parmi celles-ci, on peut énumérer l'exploitation soutenable des ressources de la terre grâce à la mise en oeuvre de politiques qui, aux niveaux national et international, visent à favoriser l'interconnexion et l'interdépendance entre les êtres humains et la nature. Ces questions, comme nous le savons, ont une incidence directe. Non seulement sur la santé actuelle de notre terre,la maison de la famille humaine, mais aussi sur celle des générations à venir. L'égoïsme humain, tel qu'il s'exprime dans les tendances consuméristes et hédonistes de certains individus et de certains groupes, nourrit la quête insatiable de se poser en maîtres et en conquérants plutôt que comme gardiens de la nature. En regard de notre croyance religieuse ou de nos identités respectives, nous sommes tous appelés à vivre avec une conscience majeure de notre responsabilité à l'égard de la nature, à favoriser les relations humaines et, surtout, à réorganiser nos modes de vie et nos structures économiques pour répondre aux défis écologiques auxquels nous sommes confrontés. Votre religion insiste sur l'unité entre la nature, l'homme et le divin. Notre foi chrétienne nous enseigne que la terre est un don de Dieu fait à tous les êtres humains. En tant que gardiens de l'ordre de la création, nous sommes tous mandatés pour en assurer la sauvegarde de façon responsable et résolue. Il existe un lien indissociable entre paix et création, paix et êtres humains. Pour que la paix puisse prévaloir dans le monde, il faut un effort consciencieux et concerté, individuel et collectif, de la part de nous tous pour entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité. La promotion de l'écologie humaine implique, à tous les niveaux, la formation et l'éducation d'une conscience et d'une responsabilité écologiques ainsi qu'une gestion judicieuse des ressources de la terre. Celles-ci commencent dans la famille, structure fondamentale pour une écologie humaine, au sein de laquelle l'homme reçoit des premières notions déterminantes concernant la vérité et le bien, dans laquelle il apprend ce que signifie aimer et être aimé et, par conséquent, ce que veut dire concrètement être une personne. Les structures éducatives et gouvernementales ont la responsabilité d'éduquer les citoyens à la juste compréhension de l'écologie humaine par rapport à l'avenir. Unis dans l'appartenance et la responsabilité mutuelles d'une même humanité, mais aussi en tant que croyants porteurs de valeurs et de convictions partagées, puissions-nous, hindous et chrétiens, unir nos voix à celles des personnes d'autres traditions religieuses et de bonne volonté pour nous efforcer de promouvoir une culture qui soit celle de l'harmonie en nous-mêmes, avec les autres, avec la nature et avec Dieu pour une écologie humaine qui favorise la croissance de l'arbre de la paix. Bien plus, prier pour une saine écologie et s'associer à la sensibilisation sur les façons de sauvegarder la création constitue une action moralement digne. Pour cela, le pape François a désigné, le 1 septembre comme Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création. Souhaitons que cette initiative contribue à sensibiliser tout le monde à la nécessité d'être de bons gardiens de la création et à promouvoir ainsi une véritable écologie humaine".

الثلاثاء، 3 نوفمبر 2015

UNESCO : le Saint-Siège encourage l’éducation "écologique" | ZENIT - Le monde vu de Rome

UNESCO : le Saint-Siège encourage l'éducation "écologique" | ZENIT - Le monde vu de Rome

UNESCO : le Saint-Siège encourage l'éducation "écologique"

Par Mgr Francesco Follo

Paris, (ZENIT.org) Mgr Francesco Follo | 107 clics

éLe Saint-Siège encourage « l'éducation au changement climatique » qui fait partie des objectifs de l'UNESCO.

Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO à Paris est en effet intervenu lors de la Conférence générale de l'UNESCO, à Paris, samedi, 31 octobre.

Mgr Follo a salué un programme qui « cherche à aider les personnes à comprendre l'impact du réchauffement planétaire actuel et à mieux familiariser les jeunes, notamment, avec le changement climatique ».

« Pour y parvenir, ce programme renforce la capacité des États membres à assurer une éducation au changement climatique de qualité, encourage les approches pédagogiques novatrices visant à intégrer l'éducation au changement climatique dans les écoles et favorise la sensibilisation au changement climatique ainsi que le renforcement des programmes d'éducation non formelle grâce aux médias, réseaux et partenariats », fait notamment observer Mgr Follo.

Mgr Follo explique le rapport entre « éducation écologique » et « éthique du dialogue » et entre « écologie de l'environnement » et « écologie de l'humain ».

Voici le texte intégral de l'intervention de Mgr Francesco Follo.

A.B.

Discours pour le Débat politique
Conférence Générale de l'UNESCO 2015
Novembre 2015

Monsieur le Président,

Madame la Directrice Générale, Excellences,

Mesdames et Messieurs,

             1.  Introduction

Avant tout permettez-moi de vous présenter, M. le Président de cette session de la Conférence Générale, les salutations du Saint-Siège, en vous remerciant de m'avoir donné la parole. A travers vous, je salue toutes les distinguées Délégations présentes aux travaux et je partage avec elles leurs félicitations pour votre élection.

A vous, Mme Irina Bokova, Directrice Générale, j'exprime l'appréciation du Saint-Siège pour votre excellent engagement qui garantit la réalisation du mandat de l'UNESCO dans l'action méritoire développée en faveur de la paix durable par l'éducation, la culture et les sciences, qui permettent un développement durable et intégral qui à son tour permet d'habiter la Terre comme maison pour toutes et tous. Au nom du Sa Sainteté le Pape François, j'ai aussi l'honneur de vous confirmer son estime pour notre Organisation et son soutien aux activités que nous menons ensemble pour la paix, pour l'éducation, pour une culture de rapprochement et pour le climat. Le Saint-Siège soutient le 38C/5 qui met si bien en exergue ces activités.

L'UNESCO est fortement impliqué dans les préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (Cop 21) et je suis sûr que notre Organisation, grâce à son Programme d'action global pour l'éducation en vue du développement durable, joue et jouera davantage un rôle très important pour transformer l'éducation au changement climatique en un élément plus central et plus visible de la réponse internationale au changement climatique. A ce titre, le Saint-Siège salue la pertinence du paragraphe 01029 du document 38C/5 qui précise la feuille de route de l'UNESCO pour la mise en œuvre de ce programme. Il cherche à aider les personnes à comprendre l'impact du réchauffement planétaire actuel et à mieux familiariser les jeunes, notamment, au changement climatique. Pour y parvenir, ce programme renforce la capacité des États membres à assurer une éducation au changement climatique de qualité, encourage les approches pédagogiques novatrices visant à intégrer l'éducation au changement climatique dans les écoles et favorise la sensibilisation au changement climatique ainsi que le renforcement des programmes d'éducation non formelle grâce aux médias, réseaux et partenariats.

Le 70e anniversaire de l'UNESCO est une bonne occasion pour faire le point de notre histoire et réfléchir sur notre futur commun, en accueillant l'invitation urgente du Saint-Père « à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète » (Lettre encycl. Laudato si', n. 14). Donc le Pape François nous invite à une éducation « écologique » qui doit tenir compte d'une éthique de la vie et du dialogue. Dialogue qui implique une éducation à l'écoute.

2.  Education écologique par une éthique du dialogue

Ce dialogue commence avec la prise de conscience qu'« habiter la Terre » consiste à habiter « en elle » avec un respect, une sobriété et une simplicité dans ce que nous exigeons, prenons, recevons d'elle. Mais c'est aussi habiter « avec elle » et prendre soin d'elle. La planète Terre est un don et une tâche pour nous tous. Faut-il avoir avec elle une attitude contemplative ou utilitariste, pour ne pas dire prédatrice ? La réponse est : il faut une attitude humaine qui vient du travail et de l'assomption de la responsabilité.

Pourquoi le travail ? Les modalités avec lesquelles l'homme traite l'environnement ont une claire influence sur les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et vice versa. Il y a une dimension éthique dans l'écologie et dans le travail de la personne humaine. A cet égard, je veux souligner ici de façon heureuse le point 6.4 de l'ordre du jour de la Conférence Générale qui traite de l'opportunité d'établir une déclaration de principes éthiques en rapport avec le changement climatique. En effet, une écologie de l'humain favorise une écologie de l'environnement et un développement durable intégral. L'homme ne transforme pas seulement la nature en l'adaptant à ses propres nécessités, mais aussi il se réalise comme homme et, dans un certain sens, il devient plus homme (cf. Laborem excercens). Il est important de ne pas oublier que le rapport homme-nature est synthétisé par le travail. En effet, d'une part la nature est expression d'un dessein d'amour et de vérité. Elle nous précède et nous est donnée par Dieu comme milieu de vie. D'autre part, la nature est à notre disposition comme cadeau de Dieu qui en a dessiné les ordonnancements intrinsèques afin que l'homme en tire des orientations pour « la garder et la cultiver » (Gn 2,15), selon une utilisation sage, non instrumentale, ni arbitraire, donc responsable (cf. Caritas in veritate).

La responsabilité, qu'est-ce à dire ? C'est-à-dire, assez simplement, que dans la succession des générations, chacune a des devoirs envers celles qui lui succèderont, et que le premier de ces devoirs est de leur léguer les conditions d'une vie humaine sur la Terre des hommes. La responsabilité s'exerce à petite échelle, et nous la connaissons bien – pour n'en citer qu'un cas – : chacun doit veiller aujourd'hui à l'éducation de ses enfants, parce que les enfants d'aujourd'hui seront les citoyens de demain. Mais elle s'exerce aussi à grande échelle, et nous sommes tous ici familiers d'un cas privilégié : nous sommes héritiers d'un patrimoine culturel et naturel que nous devons transmettre intact (et enrichi, peut-être) à nos successeurs. Ici encore, l'UNESCO se distingue par son action en faveur de la préservation du pluralisme culturel et le Saint-Siège veut saluer le lancement de la campagne « Unite4Heritage » par la Directrice Générale dont l'objectif est de faire de la protection de la culture un pilier de la construction de la paix. Et cela étant dit, ajoutons l'essentiel de notre propos présent : qu'il n'y a pas de culture et d'héritage culturel et naturel possible si notre « maison commune », notre oikos, la planète que nous habitons, cesse d'être habitable. L'homme doit avoir le droit de penser, le droit de lire de la poésie ou d'écouter de la musique, le droit de prier et beaucoup d'autres encore. Mais où et sous quelles conditions exercer ces droits ? Plusieurs réponses sont possibles, insistons aujourd'hui sur la plus élémentaire : notre habitation sur la Terre. Deux points sautent aux yeux. Le premier est que nous avons tous part à une même nature humaine. Le second est que nous y avons concrètement part, tous et absolument tous, en ce que nous sommes des « Terriens ». Cette Terre doit être gérée avec intelligence et prévoyance. En effet, il nous reste assez d'intelligence et de prévoyance pour cesser d'être, vis-à-vis de notre « maison commune », ceux qui la saccagent, épuisent ses ressources et se désintéressent des générations à venir.

On ne possède pas « la » solution globale. Ce n'est pas peu, toutefois, que de parler d'une crise que tous reconnaissent et que tous analysent plus ou moins dans les mêmes termes. En termes simples, nous savons tous où nous en sommes. En termes aussi simples, nous savons tous où nous voulons aller : laisser la Terre habitable, ou la rendre habitable à nouveau si nous l'avons saccagée.

A lire et à relire tout ce qui a été écrit depuis qu'une « conscience écologique » est apparue, on conclura aisément que n'ont parlé intelligemment que les porte-parole de ceux qui n'existent pas encore, les générations à venir, qui exercent des droits sur nous tout en n'étant pas là. Il est toujours presque facile de défendre les droits de ceux qui sont là. Défendre les droits de ceux qui ne sont pas encore là est certainement plus difficile. Les voix les plus lucides qu'on connaisse, et elles sont nombreuses, sont en tout cas celles qui défendent ces droits.

             3.  Ecologie de l'environnement et écologie de l'humain

Maison se dit oikos, en grec, et le gérant se dit oikonomos, l'économe ou l'intendant. Lorsque le gérant se croit propriétaire, seul son droit compte à ses yeux. Mais lorsque le gérant sait qu'il gère une demeure que d'autres habitent en même temps que lui et, plus encore, que d'autres habiteront après lui, alors le respect des droits d'autrui doit primer pour lui. Le gérant, précisons, n'est pas préposé à l'idolâtrie. Il doit respecter la maison commune par respect pour ceux qui l'habitent et l'habiteront ; et la maison n'existe que pour ceux qui l'habitent et l'habiteront. Une maison doit être aimée, elle doit être entretenue, mais nous ne lui devons pas la vénération que nous ne devons qu'à autrui. Aucun gérant n'est créateur de la maison. Aucun gérant ne fabrique un homme nouveau. La vérité est moins ambitieuse en théorie mais plus respectable en pratique : le gérant doit être mû par l'amour de son prochain, y compris du prochain qui n'existe pas encore.

Ces propos ont été inspirés par la lettre encyclique Laudato si' consacrée il y a peu à notre maison commune par le Pape François. Concluons en reprenant un propos de son prédécesseur, le Pape Benoît XVI, qui invitait à développer une « écologie de l'humain ». L'intelligence commande, dit Benoît XVI, de respecter l'autre homme autant que la maison que nous habitons ensemble dans la suite des temps : une écologie qui ignorerait les droits de l'homme à être un homme aujourd'hui et demain ne saurait pas ce qu'est une maison. Le Pape François dit que l'intelligence commande réciproquement que nous respections notre maison commune parce qu'en la respectant, nous prouverons notre amour du prochain. Dans tous les dangers qui nous menacent se cache un projet auquel C.S. Lewis a donné son nom, celui d'une « abolition de l'homme ». Il faut évidemment la refuser. Nous avons les moyens intellectuels de la refuser. La refusant, nous prouverons notre amour du prochain, quelles que soient les distances spatiales et chronologiques qui nous séparent de lui. Et comme le verbe « aimer » est toujours lié au verbe « faire », le souci que nous aurons de notre maison commune se traduira en ce qu'il faut appeler par son nom : en une authentique œuvre de miséricorde.

Merci de votre attention.

© Mgr Francesco Follo



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